Léo Lacroix a offert à son entraîneur Didier Tholot un joli cadeau pour son retour sur les terres de ses exploits passés. Le défenseur central a conclu d'un magistral coup de tête un service de l'incontournable Carlitos (21e).
Une unanimité méritée
Même son expulsion en fin de rencontre n'a pas dû ternir la joie de l'ancien attaquant bordelais, qui a été le seul acteur de ce duel gratifié de chaleureux applaudissements tant valaisans que girondins. Un bel hommage. Cette unanimité, le Forézien de 51 ans la mérite. Authentique, l'homme inspire le respect dans un univers footballistique qui perd trop souvent la boule.
Outre ses qualités humaines, le technicien sédunois s'avère également un redoutable tacticien. Par trois fois dans cette phase de poule, il a su déjouer les plans adverses, trouver les mots justes pour mobiliser un groupe à la fâcheuse tendance volatile dès lors que le "Super" remplace l'"Europa" avant "League".
La marque d'une équipe
Porté par sa personnalité, sa science du jeu, le Français aux deux Coupes de Suisse à la tête du FC Sion (2009 et 2015) est en train de réussir son pari. Une victoire dans deux semaines en Valais contre ces mêmes Girondins pourrait déjà être synonyme de printemps européen dans le Vieux Pays.
Bien sûr, ce succès dans la région des grands crus porte également la marque de son équipe. Solidaire, efficace et très bien organisée, elle a fait face avec patience et rigueur à des opposants entrés dans la rencontre tambour battant. Peu avant le quart d'heure de jeu, la tête de Clément Chantôme est ainsi passée d'un rien à côté de la cage d'Andris Vanins.
Cap maintenu
Le Letton a dû se déployer à nouveau quelques instants plus tard afin de détourner une autre tête, bien piquée par Cheick Diabaté. Le gardien de 35 ans a vu le ballon frôler sa lucarne droite dans la foulée sur une frappe de Thomas Touré. Sion a souffert dans un début de match enlevé, mais n'a pas manqué de répondant.
Le club du président Christian Constantin s'est lui aussi ménagé quelques opportunités, dont une décisive. Mais il a surtout eu le mérite de ne jamais quitté le cap choisi au point d'enfoncer les Girondins de plus en plus profondément dans le doute au fil du match.
La frustration, puis le rouge
Ces derniers ont multiplié les imprécisions, se sont agacés. Cette frustration, visible dans le jeu comme dans les attitudes, a finalement débouché sur une expulsion (85e), celle de Wahbi Khazri, entré 20 minutes auparavant.
Déjà averti, le Tunisien a alors abandonné sa semelle sur le pied de Carlitos avant de provoquer un début de bagarre, vite endigué et qui n'a heureusement pas gâché l'exploit sédunois.
Bordeaux, Ludovic Perruchoud - Twitter @LPerruchoud
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L'homme du match
Birama Ndoye a réussi un éclatant retour sur le devant de la scène. Quand bien même il apparaît toujours délicat de dégager une individualité dans une performance collective d'excellente facture, le volume de jeu déployé par le Sénégalais de 21 ans a été impressionnant.
Tenu éloigné des terrains durant cinq mois en raison d'une blessure au péroné gauche, le remplaçant de Xavier Kouassi a livré une partition parfaite au milieu de terrain, un véritable récital. Cela est d'autant plus remarquable qu'il n'avait que 120 minutes de jeu dans les jambes cette saison.