Ce revers et ce score mettent la formation de Didier Tholot sous pression. Car, désormais, elle est battue par le Rubin Kazan, qu'elle devance de trois points, à la confrontation directe. Des Russes qui se rendront lors de la dernière journée chez un Bordeaux vaincu 2-1 à Anfield Road, éliminé et démobilisé, tandis que les Valaisans recevront les Reds requinqués de Jürgen Klopp. "Je me serais bien passé de cette finale contre Liverpool...", glisse l'entraîneur du FC Sion.
Le FC Sion avait rendez-vous avec la souffrance dans la splendide mais très peu garnie Kazan-Arena (15 116 spectateurs). Souffrance née des conditions de jeu, d'abord, sous la neige et dans le vent, avec une température ressentie mesurée à 10 degrés en dessous de zéro. Souffrance aussi à cause d'un adversaire autrement plus en jambes que mi-septembre à Tourbillon (2-1). Souffrance supplémentaire, finalement, à partir de la 34', quand Birama Ndoye s'est fait exclure pour 2 avertissements ayant justement sanctionné 2 interventions sans doute plus irréfléchies et maladroites que malintentionnées.
Un naufrage collectif
Sion a donc été copieusement dominé par Kazan. Comment aurait-il pu en être autrement? Les Valaisans ont perdu presque tous les duels, ont été en retard sur la majorité des ballons, se sont montrés incapables de conserver le cuir (que d'erreurs techniques!) et n'ont pas su saisir leur chance le peu de fois qu'elle s'est présentée. On pense surtout à une rupture menée par Moussa Konaté et Birama Ndoye, dont le centre au sol avait trouvé Ebenezer Assifuah en parfaite position pour ouvrir le score. Si le Ghanéen n'avait pas raté la balle (comme tout le reste durant le match)...
Sans inspirer la sérénité avec force et abnégation, la charnière Lacroix - Ziegler a fait ce qu'elle a pu pour colmater les brèches, pas franchement protégée par son milieu de terrain et abandonnée par ses latéraux Elsad Zverotic à droite et Vincent Rüfli à gauche. Jusqu'au moment où elle n'en a plus pu, à la 72e, sur une frappe de Blagoy Georgiev déviée par le pied de Ziegler. Andris Vanins, qui avait fait le job jusque-là - et même un petit miracle sur une tête de Dyadyun à la 51e -, qui avait été sauvé par sa transversale (58e), a dû s'avouer vaincu. Ainsi qu'à la 90e, devant Marko Devic.
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"Huit points peuvent suffire"
Le 10 décembre, à Tourbillon, face au Liverpool requinqué de Jürgen Klopp, le FC Sion devra se surpasser pour passer. Pour basculer vers la deuxième moitié de la saison européenne, ce qu'il n'a réussi à faire qu'une seule fois dans son histoire, lors de son épopée jusqu'en quart de finale de la Coupe des Coupes 1986/87. "Je préfère être dans ma peau, avec huit points, que dans celle de Bordeaux ou Kazan, rappelle quand même Tholot. Parce que, selon comment ça tourne lors de la dernière journée, ces huit points peuvent suffire." Ce qui sera le cas si Kazan ne s'impose pas à Bordeaux.