Le Bayern prend l'eau, Chelsea bat les Reds

L'expérience de Jürgen Klinsmann à la tête du Bayern Munich
n'excédera-t-elle pas une saison? La déroute des Bavarois à
Barcelone en match aller des quarts de finale de la Ligue des
Champions - une défaite 4-0 qui n'autorise aucun espoir - a
peut-être signé son arrêt de mort.



C'est bien une équipe à la dérive qui a vécu un véritable calvaire
au Nou Camp. Alternant le chaud et le froid en Bundesliga, Franck
Ribéry et ses coéquipiers ont mesuré tout le fossé qui les sépare
de l'équipe la plus séduisante du moment. Le Champion d'Allemagne
fut dépassé dans tous les compartiments du jeu. Jamais dans leur
histoire, les Bavarois n'avaient subi une telle correction sur la
scène européenne.

Les Catalans étincelants en 1ère mi-temps

Une démonstration: il n'y a pas d'autre mot pour qualifier la
première mi-temps du FC Barcelone. Même si l'adversaire fut bien
complaisant, les Catalans ont, une fois encore, démontré qu'ils
jouaient bien un football de rêve sous l'impulsion du meilleur
joueur du monde actuel, Lionel Messi.



Le prodige argentin fut le «bourreau» des Bavarois en première
période avec un doublé et deux assists. Impliqué sur pratiquement
toutes les actions dangereuses, Messi a fait ce qu'il a voulu face
au malheureux Lell, appelé à remplacer le titulaire Lehm à la
dernière minute.



Avec un Eto'o et un Henry à la fois toniques dans leurs
déplacements et diaboliques dans le jeu court, Lionel Messi s'en
est donné à coeur joie. Les trois compères ont pris un malin
plaisir à ridiculiser une défense qui devait, il est vrai, se
passer des services de son pilier, le Brésilien Lucio. L'addition
aurait dû être encore plus lourde si l'on songe au sauvetage sur la
ligne de Demichelis à la 6e, au penalty refusé à Messi à la 17e qui
allait provoquer la fureur et l'expulsion de Pep Guardiola et au
raté incroyable d'Iniesta dans le temps additionnel.

Le Bayern avec Butt pour Rensing

Même dans ses cauchemars les plus sombres, Jürgen Klinsmann
n'avait osé imaginer un tel scénario. Sous le feu de la critique
depuis la défaite 5-1 samedi à Wolfsburg, l'entraîneur avait tenté
un drôle coup de poker au Camp Nou en écartant son gardien
titulaire Rensing pour Butt, un joueur de 34 ans qui restait sur
une saison «blanche» à Benfica.



Même si sa responsabilité n'était pas directement engagée sur les
quatre buts, Butt fut loin de rassurer sa défense. Michael Rensing
a été sacrifié le soir même où il rêvait de marcher sur les traces
de son prédécesseur Oliver Kahn. Comment peut-on fusiller de la
sorte un gardien de 24 ans auquel tous les spécialistes prédisent
un grand avenir ?



A la reprise, le FC Barcelone s'est contenté de gérer l'immense
acquis, sans oublier d'offrir à son public quelques prouesses
supplémentaires. A la 59e, Messi signait un nouveau numéro mais sa
frappe était détournée par Butt sur la transversale. La «puce
atomique» n'allait plus vraiment insisté après une heure de grand
gala. Messi et ses coéquipiers peuvent déjà préparer leur
demi-finale. Mardi prochain à Munich, on espère qu'ils auront
l'élégance, dans un match qui est devenu sans enjeu, d'assurer à
nouveau le spectacle.

Il faudra un miracle pour Liverpool

Chelsea a fait un très grand pas vers
les demi-finales de la Ligue des champions en allant s'imposer 3-1
à Anfield Road face à un Liverpool méconnaissable par rapport à ses
récentes sorties. Il faudra un miracle mardi prochain à Londres
pour que les Reds renversent une situation bien compromise.



La partie avait pourtant idéalement commencé pour Liverpool, qui
prenait l'avantage par Torres, idéalement servi par Arbeloa (6e).
Mais Chelsea allait ensuite prendre les choses en main. De la tête,
à chaque fois sur corner, le latéral serbe Ivanovic trompait deux
fois la défense rouge (39e/62e), avant que Drogba, qui avait
auparavant manqué trois grosses occasions, ne parvienne à enfoncer
le clou (67e) et virtuellement offrir aux Blues une occasion de se
mesurer à l'impressionnant Barcelone dans le dernier carré.



Paradoxalement, la rapide ouverture du score a sans doute fait mal
aux Reds, qui ont trop vite spéculé sur les contres et laissé la
maîtrise du jeu aux Londoniens, qui n'en demandaient pas tant.

Gerrard en demi-teinte

L'absence de Mascherano (suspendu) dans son rôle de protecteur
de la défense s'est cruellement fait sentir côté Liverpool, dont
l'équilibre général a été loin de son niveau habituel. Le
remplaçant de l'Argentin, Lucas, n'offre pas les mêmes garanties
dans ce rôle primordial.



Mais par ailleurs, le capitaine Gerrard n'a pas eu non plus son
rendement habituel. Guus Hiddink avait bien disposé son équipe et
Essien a plus souvent qu'à son tour contré les tentatives de
Gerrard. Les Reds ont d'ailleurs semblé ne plus y croire dès que
Chelsea a pris l'avantage.



C'est la première fois que Liverpool s'incline en Ligue des
champions à domicile contre Chelsea, après deux victoires (1-0,
1-0) et deux nuls (0-0, 1-1). Ce revers, qui est aussi le premier
des Reds dans leur antre d'Anfield Road depuis février 2008, semble
les condamner dans cette compétition cette saison. Rafael Benitez
va dès lors sans doute tout miser sur le championnat, où son équipe
est à un point du leader Manchester United.



si/rsch