Manchester et Arsenal accèdent aux demi-finales

Manchester United peut encore espérer défendre son titre. Les
Red Devils, invaincus en Ligue des champions depuis 23 matches, se
sont qualifiés pour les demi-finales en battant Porto 1-0 au
Portugal (aller 2-2). Une qualification qui porte les signatures
conjointes d'Alex Ferguson, Rio Ferdinand et Cristiano
Ronaldo.



Connu pour sa science du football, le manager des Red Devils
réservait aux Portugais un des tours dont il a le secret. Si, comme
bien souvent sur la scène européenne, l'Ecossais faisait honneur à
sa réputation austère, c'était surtout en attaque que le sorcier de
Glasgow frappait fort. En plaçant Cristiano Ronaldo en pointe et
non à droite, avec Berbatov et Rooney exceptionnel de générosité
dans les couloirs, Ferguson déstabilisait en effet un FC Porto qui
ne s'attendait certainement pas à pareil schéma.

11 fois en 2009

Le Ballon d'Or et Joueur FIFA 2008 ouvrait lui le score d'un tir
croisé pris à plus de 30 mètres des buts de Helton, faisant quelque
peu taire les critiques dont il est l'objet depuis plusieurs
semaines. Certes, le Portugais, qui ne fut pas transcendant dans le
jeu, n'inscrivait que son deuxième but dans cette Ligue des
champions.



Une statistique qui apporte de l'eau au moulin de ceux qui
stigmatisent son intermittence cette saison. Mais le no 7 mancunien
levait tout de même les bras pour la 21e fois de l'exercice toutes
compétitions confondues, la 11e rien qu'en 2009 !



Autre pion essentiel de la victoire de Manchester, Rio Ferdinand
prouvait être indispensable à la bonne tenue de son équipe en tant
que garant de l'assise défensive. Associé à Vidic, l'international
anglais qui n'avait plus porté le maillot de ManU depuis le 21 mars
(adducteurs) apportait sérénité et imperméabilité à l'arrière-garde
des Red Devils.



Tant et si bien que Porto ne se créait presque aucune occasion sur
phase de jeu, obligé par la force des choses de se rabattre sur les
balles arrêtées. Curieusement, les Portugais bénéficièrent de bien
moins d'espaces qu'à Old Trafford lors du match aller. La faute
notamment à la bataille du milieu de terrain perdue par les
protégés de Jesualdo Ferreira, suspendu et... absent du stade,
ayant préféré assister à la rencontre depuis chez lui, à la TV
!

Intelligence

Livré à lui-même, son assistant Jose Gomes ne sut jamais trouver
les mots pour ajuster sa triplette axiale, dépassée par
l'intelligence du trio Carrick-Giggs-Anderson. Discret et efficace,
le premier nommé joua à merveille son rôle de régulateur,
extrêmement bien épaulé par l'abnégation de son coéquipier
brésilien, ancien récupérateur de Porto. Quant à Giggs, malgré des
jambes plus aussi véloces qu'aux belles années, il éclaboussa de
classe et de simplicité le jeu des Mancuniens.



Au final, Manchester United fit taire bon nombre de statistiques
défavorables. Jamais Porto qui s'était qualifié 7 fois sur 8 après
être rentré de l'aller avec un nul à l'extérieur n'avait perdu à
domicile contre un club anglais en 11 parties. Par ailleurs, dans
l'histoire des Coupes d'Europe, 81 % des formations ayant ramené un
2-2 de la pelouse adverse avaient jusque-là passé l'épaule au
retour.

Arsenal dans le dernier carré

Arsenal a rejoint le dernier
carré de la Ligue des champions pour la deuxième fois de son
histoire après 2006. Les Gunners ont nettement battu Villarreal 3-0
(1-1 au match aller). Walcott (10e), Adebayor (60e) et Van Persie
(69e, penalty) ont inscrit les buts d'un succès qui n'a jamais été
remis en question.



Arsenal affrontera Manchester United dans une demi-finale 100%
anglaise qui s'annonce des plus alléchantes. Comme l'an passé, le
dernier carré réunit trois équipes de Premier League et le FC
Barcelone.



Le club londonien, qui était privé de Johan Djourou blessé, a le
plus logiquement du monde pris le meilleur sur un adversaire qui
manquait singulièrement de force de percussion. Le gardien
Fabianski, qui remplaçait le titulaire Almunia, a passé une soirée
bien tranquille dans le nord de Londres. La différence de niveau
entre les deux formations a sauté aux yeux sur l'impeccable pelouse
de l'Emirates.

Walcott intenable

Malgré une défense de fortune, Arsenal entamait la partie
tambour battant, Arsène Wenger ayant choisi comme souvent de
chercher le salut des siens dans l'offensive. Une rapide récompense
tombait dès la 10e avec la superbe ouverture du score signée
Walcott. Le jeune international anglais, intenable sur le flanc
droit, allait faire passer de mauvais moments à Capdevila, dépassé
par la vitesse de son adversaire.



Après plusieurs occasions en première période, notamment un coup
franc de Van Persie repris par Adebayor et sauvé sur la ligne par
un Espagnol, Arsenal faisait le break à l'heure de jeu. Van Persie
servait Adebayor pour le 2-0 qui mettait fin au suspense tout
relatif qui pouvait encore subsister. Le penalty de Van Persie à la
69e ne faisait qu'enfoncer le clou.

Belle série

Fragilisée par les blessures de ses deux internationaux Cazorla
et Senna, l'équipe de Villarreal se trouvait confrontée à une tâche
très délicate: Arsenal n'avait en effet pas connu la défaite à
domicile en Ligue des champions depuis 23 matches et un revers
contre Deportivo La Corogne en mars 2002 (0-2). C'était encore dans
le vieux stade d'Highbury, que les Gunners ont quitté à l'été
2006.



si/alt