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Barcelone égalise à la 93e, et élimine Chelsea

Iniesta a qualifié le Barça d'un superbe tir dans la lucarne.
Iniesta a qualifié le Barça d'un superbe tir dans la lucarne.
Incroyable dénouement à Stamford Bridge, où Barcelone s'est qualifié pour la finale de la Ligue des champions grâce à un but d'Iniesta à la 93e. Chelsea avait ouvert la marque par Essien et se voyait déjà à Rome.

Barcelone s'est qualifié in extremis pour la finale de la Ligue
des champions, en arrachant le nul 1-1 à Stamford Bridge contre
Chelsea (0-0 à l'aller). Menés dès la 9e après un extraordinaire
but d'Essien, les Catalans, dominés, ont égalisé dans les arrêts de
jeu par Iniesta sur leur premier tir cadré.

Pas de revanche pour Chelsea

Un an après leur terrible déception de Moscou, Chelsea a bu le
calice jusqu'à la lie, laissant échapper une possibilité de
revanche qui semblait toute proche. Les Londoniens, en supériorité
numérique dès la 66e, ont manqué plusieurs occasions de se mettre à
l'abri. Mais ils ont aussi été privés d'un penalty qui semblait
évident.



L'Europe du ballon rond aura donc la finale dont elle rêvait:
Manchester United et Barcelone, sans doute les deux meilleures
équipes actuelles du continent, s'affronteront le 27 mai à Rome
pour duel qui devrait constituer un tout grand spectacle.



Touché au genou lors du triomphe de samedi contre le Real Madrid,
Thierry Henry ne figurait pas sur la feuille de match: un coup dur
pour le Barça, déjà contraint de se passer de sa charnière centrale
Puyol-Marquez.

Phénoménale volée d'Essien

Les affaires débutaient
idéalement pour Chelsea. Sur leur première attaque, les Londoniens
marquaient grâce à une phénoménale volée du gauche signée Essien
(9e), après un centre de Lampard dévié par Yaya Touré. Ce coup de
massue permettait aux Anglais de poursuivre dans le même registre
qu'au Camp Nou, à savoir attendre leurs adversaires et tenter de
les contrer.



Si Barcelone se trouvait le plus souvent en possession du ballon
(61 % en première mi-temps), les actions les plus tranchantes
étaient à mettre au crédit de Chelsea. Par sa puissance, Drogba
mettait la défense catalane en difficulté. L'Ivoirien se brisait
sur Valdes (23e/27e), alors que les Londoniens réclamaient en vain
un penalty pour une intervention suspecte d'Alves sur Malouda
(25e). Par contre, Cech n'avait aucun arrêt difficile à effectuer,
sa défense se révélant infranchissable.



Peu après la pause, Valdes sauvait encore face à Drogba, seul face
à lui. Barcelone tentait de hausser le rythme, mais ses petits
gabarits offensifs étaient littéralement étouffés par Terry et ses
coéquipiers, très solidaires dans le replacement défensif. Les
hommes de Guardiola commettaient aussi l'erreur de trop chercher à
revenir dans l'axe au lieu de tenter le débordement. C'est sans
doute dans ce domaine que l'absence d'Henry a pesé lourd...

Abidal expulsé

La tâche des Catalans devenait quasi impossible après la sévère
expulsion d'Abidal (66e), qui déséquilibrait très légèrement Anelka
qui filait au but. Sur cette action, l'attaquant français tombait
bien facilement. Même en supériorité numérique, Hiddink ne prenait
pas de risque: il remplaçait Drogba par Belletti, l'homme qui avait
inscrit le but décisif pour Barcelone lors de la finale 2006 contre
Arsenal.



Jusqu'au bout, les actions les plus nettes étaient anglaises. Le
score était bien plus proche de passer à 2-0 plutôt qu'à 1-1. Et
l'arbitre aurait pu mettre fin à tout suspense en sifflant un
penalty qui semblait évident sur une main de Piqué dans sa
surface.



Selon un scénario incroyable et bien cruel pour Chelsea, Barcelone
revenait de nulle part pour inscrire un but décisif par Iniesta à
la 93e...

GUARDIOLA: "JE PEUX COMPRENDRE
LEUR DECEPTION"



- Qu'avez-vous pensé de l'arbitrage?



PEP GUARDIOLA: Je peux comprendre que Chelsea se
sente déçu par l'arbitre. Je n'ai pas vu l'a
ction (Chelsea a
réclamé en vain plusieur
s penalties). Peut-être qu'il y avait
penalty, je ne sais pas. Je n'ai pas vu. Ce que j'ai vu, c'est que
nous avons essayé de jouer, de nous procurer des occasions, même si
on n'en a pas eu beaucoup. C'est difficile de jouer contre une
équipe comme Chelsea. Je peux comprendre leur déception: ils
touchent au but et ils perdent la qualification sur un tir en fin
de match.



- Que pensez-vous de l'autre finaliste, Manchester?



PEP GUARDIOLA: C'est le champion sortant, une
équipe incroyable avec de l'expérience, de grandes stars, un
entraîneur de haut vol. Ils
aiment jouer en contre. Je vais
regarder de nouveau la demi-finale de l'an passé (Barcelone s'est
fait éliminer par Manchester), et leurs matches. Ce sera une belle
finale, parce qu'on va attaquer. On croit pouvoir gagner: on est
Barcelone.



- C'est quasiment un miracle quand on examine la domination de
Chelsea aujourd'hui.



PEP GUARDIOLA: Ils se sont procurés des
occasions. Mais on sentait qu'ils nous respectaient, qu'ils nous
craignaient. A 11 contre 11,
c'était difficile, on a beaucoup
souffert, alors imaginez à 10 contre 11. N'oubliez pas qu'on a joué
25 minutes en infériorité numérique. On a alors mis Pique devant et
on a montré beaucoup de courage. C'est un bonheur incroyable.



- Pour votre première saison d'entraîneur, le rêve
continue...



PEP GUARDIOLA: Je suis très heureux. Pour être
honnête je ne m'attendais pas à d'aussi bons résultats pour ma
première saison. On est
proche de gagner le Championnat, on va
participer à deux finales (avec la Coupe du Roi)...



agences/dbu

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ManU-Barça, une finale de rêve

La finale opposera donc le 27 mai à Rome deux des meilleures équipes du monde, Manchester United et le FC Barcelone, auteur de 147 buts en 56 matches cette saison (C1, Liga et Coupe du Roi), dont un contre Chelsea en demi-finale retour mercredi à Londres (1-1).

En route vers un troisième titre de champion d'Angleterre consécutif, ManU, déjà vainqueur de la Coupe de la Ligue et du Mondial des clubs cette saison, croule sous les récompenses. Le jeu flamboyant du Barça, même s'il ne l'a guère montré contre Chelsea, qui l'a étouffé pendant presque 180 minutes (presque...), n'a pas encore produit de trophée, mais les Catalans filent vers le titre en Liga et doivent disputer la finale de la Coupe du Roi contre l'Athletic Bilbao.

Champion d'Europe et du monde en titre, ManU a l'occasion de conserver la C1, ce qui n'a plus été réussi depuis l'AC Milan, vainqueur en 1989 et 1990. L'AC Milan (vainqueur en 1994, et battu en finale en 1995), l'Ajax Amsterdam (1995 et 1996) et la Juventus de Turin (1996 et 1997) ont eu, ces quinze dernières années, la possibilité de réussir la passe de deux dans la plus prestigieuse compétition de clubs du monde, mais ont tous échoué.

Dix-huit ans plus tard

Manchester-Barcelone, c'était l'affiche de la finale de la Coupe de coupes 1991, dès le retour des clubs anglais sur la scène européenne, cinq saisons après le drame du Heysel. Les Red Devils de -déjà!- Alex Ferguson s'étaient imposés 2-1 grâce à un doublé de Mark Hugues contre le Barça de Johan Cruyff (qui avait réduit le score par Ronald Koeman).

Les deux équipes se sont également affrontées l'année dernière en demi-finales, et ManU s'était imposé (0-0/1-0). MU, qui n'a jamais perdu de finale européenne (2 C1, 1 C2), pourrait aussi faire rentrer définitivement le nom de son manager écossais dans l'histoire du football: s'il gagnait une troisième C1 personnelle (après 1999 et 2008), Ferguson rejoindrait tout en haut du palmarès le légendaire Bob Paisley, qui l'a gagnée trois fois avec... Liverpool (1977, 78, 81), le pire ennemi de United.

Le Barça a lui disputé un plus grand nombre de finales européennes, 15, mais en a perdu six, dont trois finales de C1 (1961, 86, 94). La Dream Team de Johan Cruyff entraîneur avait reçu une mémorable raclée en finale 1994, 4-0 contre l'AC Milan...

Champions League, 1/2 retour (05-06.05)

Chelsea - BARCELONE 1-1 (aller: 0-0)
9'Essien. 93'Iniesta 1-1.

Chelsea: Cech; Bosingwa, Alex, Terry, Ashley Cole; Ballack, Lampard, Essien; Anelka, Drogba (72'Belletti), Malouda.

Barcelone: Valdes; Alves, Piqué, Touré, Abidal; Xavi, Busquets (85'Bojan), Keita; Messi, Eto'o (97'Sylvinho), Iniesta (96'Gudjohnsen).

Notes: Chelsea sans Joe Cole, Carvalho et Ferreira (blessés). Barcelone sans Puyol (suspendu), Henry, Marquez et Milito (blessés). 66e, expulsion d'Abidal (faute de dernier recours). Avertissements: 30e Alves (suspendu au prochain match), 74e Essien, 77e Alex (suspendu au prochain match), 91e Eto'o, 96e Ballack (suspendu au prochain match), 98e Drogba.

Arbitre: Ovrebo/NOR
Stamford Bridge: 40'000 spectateurs

Arsenal - MANCHESTER UNITED 1-3 (0-2)

Finale Manchester United - Barcelone le 27 mai à Rome.



HIDDINK: "CHELSEA A ETE VOLE"

- S'il y avait une justice en football, vous seriez sans doute en finale...
GUUS HIDDINK: Bon constat. Excellent constat. Je suis encore plein d'adrénaline. Il faut que je me calme. Nous avons fait un très bon match et nous aurions dû décider du match avant, ça éviterait tout ce raffut sur ces penalties. On aurait dû concrétiser au moins deux ou trois occasions. Mais nous ne parlons pas d'un seul penalty. Parfois, vous voulez donner le bénéfice du doute à l'arbitre. Mais, là, on parle d'au moins trois ou quatre situations: Malouda accroché à l'intérieur de la surface avec l'arbitre idéalement placé; deux mains dans la surface: Pique devant Drogba...

- Vous pensez qu'il y a une conspiration pour éviter une nouvelle finale 100% anglaise?
GUUS HIDDINK: Conspiration est un grand mot. Quand on l'emploie, il faut le prouver. Je ne veux pas utiliser ces grands mots. Je relève ce que je vois. Je ne sais pas si l'UEFA ne voulait pas de finale 100% anglaise. Ce que je sais, c'est que sur des matches comme ça, il faut des arbitres expérimentés, qui viennent des grands championnats, l'Italie, l'Espagne, l'Angleterre et l'Allemagne.

- Vous avez aussi manqué de réalisme...
GUUS HIDDINK: C'est vrai et on peut le regretter. Mais le sentiment général, c'est qu'on a été volé, qu'on est victime d'une injustice. Je comprends pleinement la réaction de mes joueurs. Comme mes joueurs, je n'ai jamais vu un arbitre faire autant d'erreurs. C'est le pire que j'ai jamais vu.