Zurich s'incline de peu face à Marseille

Trois semaines après avoir signé un authentique exploit à Milan,
le FC Zurich est revenu sur terre. Battus 1-0 au Letzigrund par
Marseille, les Zurichois ont concédé une deuxième défaite au
premier tour de la Ligue des champions, un résultat qui hypothèque
leurs chances de qualification.

Manque de tranchant

Bien trop timorés face à un adversaire condamné à la victoire
pour rester au contact du Real et du Milan, les Zurichois ont cédé
à la 69e minute. Ils se sont inclinés sur un but 100% argentin avec
un centre de la droite armé par Lucho au second poteau pour Heinze.
Aligné pour la première fois de la saison comme latéral gauche, le
transfuge du Real, libre de tout marquage, ne laissait, du droit,
aucune chance à Leoni.



Cette victoire de l'OM ne souffre aucune discussion. Avant de
livrer un baroud pour l'honneur en fin de match, les Zurichois
n'avaient pas vraiment les armes pour rivaliser avec les Phocéens.
A la pointe de l'attaque, Vonlanthen et, surtout, Alphonse étaient
trop «légers» pour inquiéter vraiment l'ex-Servettien Hilton et le
Camerounais Mbia. Malgré les bonnes dispositions d'un Margairaz, le
jeu offensif du FCZ a, ainsi, singulièrement manqué de relief. A
San Siro, les Zurichois avaient été beaucoup plus tranchants dans
les trente derniers mètres.

L'objectif inavoué

Tenir le 0-0 le plus longtemps possible: tel était l'objectif
sans doute inavoué du FCZ dans cette rencontre. Les Zurichois ont
clairement abandonné l'initiative à l'adversaire pour chercher,
comme à Milan, leur bonheur dans le jeu de rupture. Seulement, la
contre-performance d'Aegerter, l'homme de base dans la relance, a
pesé très lourd en première période.



Héros de San Siro, Johnny Leoni s'est retrouvé, à nouveau, dans la
peau du sauveur. Le gardien valaisan était d'entrée de jeu inquiété
par un coup-franc de Cheyrou qu'il repoussait sur la tête de
Brando. Le Brésilien marquait mais était justement signalé en
position de hors-jeu.

Au bout de l'ennui

Après une demi-heure d'un jeu poussif
qui entraînait le public du Letzigrund au bout de l'ennui, les
Marseillais se souvenaient juste avant la pause que la victoire
était bien impérative. Une première accélération ponctuée par une
tête de Hilton à la 42e précédait le plus beau mouvement de la
mi-temps: un débordement côté droit du capitaine Niang pour une
reprise à bout portant détournée miraculeusement par Leoni.



A la reprise, le FCZ sortait enfin de sa réserve pour porter une
première fois le danger devant la cage phocéenne. A la 47e,
Vonlanthen armait une frappe que Mandanda détournait au prix d'une
superbe claquette. On croyait le match lancé. Il ne le fut qu'après
le but de Heinze. Sur l'action suivante, un coup-franc de 40 mètres
obligeait Mandanda à un arrêt peu orthodoxe. Le FCZ lâchait enfin
la bride. Un peu trop tardivement toutefois. Les entrées de Djuric,
Abdi et Nicki ne devaient rien changer quant à l'issue du
match.

Le rachat du Milan

L'AC Milan a su se relever de sa déconvenue à domicile face à
Zurich en Ligue des Champions. Au terme d'un match très plaisant et
rythmé, les Italiens se sont imposés 3-2 à Santiago Bernabeu face
au Real de Madrid et se sont du même coup rachetés de la défaite
concédée deux semaines plus tôt.



Les retrouvailles entre Kaka et le club milanais ont souri aux
Transalpins. Transféré au Real pour 100 millions de francs durant
l'été, le meneur de jeu brésilien a été contraint de voir son
ancien club repartir avec les trois points de Santiago Bernabeu
malgré une large domination de sa formation.

Raul égale Inzaghi

Pourtant, les
Madrilènes avaient ouvert la marque par Raul. A la 19e minute de
jeu le chasseur de buts espagnol a profité d'une bourde monumentale
de Dida pour égaler Filippo Inzaghi avec 68 réalisations en coupes
d'Europe.



Cet avantage n'était pas illogique tant les «Galactiques» avaient
l'emprise sur la rencontre. Cinq minutes plus tôt, Karim Benzema
s'était d'ailleurs fait «sécher» dans la surface de réparation par
Gianluca Zambrotta sans pour autant provoquer la moindre réaction
de l'arbitre.

Froid réalisme

Si Dida n'a pas été à son avantage, Iker Casillas n'est pas
demeuré en reste. En trois minutes de jeu, le gardien international
espagnol a capitulé à deux reprises sur les deux seules tentatives
milanaises. Dans un premier temps, il n'a pas été exempt de tout
reproche sur une frappe lointaine de Pirlo. Quelques instants plus
tard, il est sorti «aux fraises», laissant Pato marquer dans la
cage vide pour donner l'avantage à l'AC Milan. A cet instant,
Madrid avait tiré sept fois aux buts, les Italiens deux.



Moins de dix minutes plus tard, Drenthe a égalisé d'un tir de 20
mètres consécutif à un corner astucieusement tiré par Raul. Rentré
en jeu neuf minutes plus tôt, le Batave a prouvé son utilité à
Manuel Pellegrini alors que celui-ci a tout fait pour le vendre
durant l'été. Toujours privé de Cristiano Ronaldo, le Real a eu le
mérite de parvenir à exploiter une balle arrêtée pour revenir au
score. L'impact offensif du Portugais n'a semble-t-il pas été
remplacé.

Le Real très mal payé

Alors qu'un match nul aurait été un salaire minimal pour un Real
Madrid plus souvent porté sur l'offensive, l'AC Milan a porté le
coup de grâce par Pato à la 88e minute de jeu. Le prodige brésilien
s'est retrouvé totalement esseulé au deuxième poteau et n'a pas
tremblé au moment d'offrir trois points synonymes de première place
du groupe à sa formation.



si/mor