Le FC Zurich se fait étriller 6-1 à Marseille

La première aventure du FC Zurich en Ligue des champions ne
jouera pas les prolongations printanières. Battus sans discussion
6-1 à Marseille lors de la 4e journée, les hommes de Bernard
Challandes ont laissé filer le mince espoir de qualification qu'ils
pouvaient encore avoir. Même la troisième place semble désormais
inatteignable.



Il ne fallut pas longtemps pour comprendre que, dans cette partie,
les Zurichois tenaient le rôle de Sisiphe, roi de Corinthe, qui
après plusieurs échecs chez lui était venu tenter de hisser son
rocher dans l'ancienne Phocée. Pourtant, même en présence du
mistral, le fils d'Eole ne connut pas le succès recherché. Il faut
dire que, mené 2-0 après 11 minutes de jeu (tête contre son camp
d'Aegerter et coup franc d'Abriel), le FCZ s'était mis dans une
situation inextricable.

Seul Djuric

Paralysé, dépassé, en retard, groggy, son entame de rencontre
fut catastrophique. En plus des deux buts, il perdait également
Vonlanthen sur blessure à la 8e. Sans une certaine maladresse
marseillaise - Brandao envoyait le cuir au-dessus alors qu'il était
seul aux six mètres, - ni des parades de Leoni, - deux fois face à
Cheyrou -, l'addition se serait avérée bien plus salée pour le
champion de Suisse.



Hormis un Djuric percutant à droite, la totalité du collectif
zurichois passait à côté de sa première mi-temps. Il n'était dès
lors pas surprenant de voir le Suédois offrir, d'un subtil
extérieur du pied, l'assist du 2-1 à Alphonse à la 31e. Mais il n'y
eut au final pas de hold-up au Vélodrome, contrairement à ce qui
s'était produit à Giuseppe Meazza contre Milan. Oui, Sisiphe amena
son rocher au sommet de la montagne. Mais, comme dans légende, le
roc roula sur l'autre flanc pour aller s'écraser au fond de la
vallée.

Rochat et Aegerter pas dans le coup

Dommage car, sans se montrer supérieur - loin s'en fallait -,
Zurich avait réussi à quelque peu faire douter Marseille, moins
fluide et inspiré depuis la réussite d'Alphonse. Un passage à vide
qui ne dura que quelques minutes. Le temps nécessaire pour que
Niang illustre la différence athlétique qui régnait entre les deux
équipes. Stahel fut balayé et Leoni battu. L'ancien Servettien
Hilton inscrivait le quatrième dans une fin de match également
animée par une frappe victorieuse de Cheyrou et une tête décisive
de Brandao.



Tout devenait alors plus clair. La victoire à Milan tenait bien du
miracle. Le champion de Suisse n'avait, comme prévu au début de sa
campagne, pas les épaules pour se frotter au gratin européen. A
l'image d'un Rochat noyé et d'un Aegerter tellement hors de propos
que Bernard Challandes dut se résoudre à briser sa paire axiale en
le sortant au profit de Gajic, le FCZ ne fit jamais réellement
illusion.



Méritoire, il tenta toutefois de forcer le destin, de faire mentir
la comparaison peu flatteuse (sauvetage de Bocaly devant Djuric qui
avait le but ouvert à la 65e). Mais devant le devoir de rachat des
Olympiens, la tâche était par trop ardue. Et, à 3000 euros par
joueur la prime de succès côté OM, la motivation était double.
«3 SMIC la victoire: honte à vous», était-il écrit dans le
virage nord. Mais ceci est une autre histoire.

Challandes tacle sévèrement l'arbitrage

L'entraîneur du FC Zurich, Bernard Challandes, a vilipendé un
arbitrage



"grand-guignolesque" mardi soir, après la débâcle de son
équipe, dénonçant des erreurs "inadmissibles" de la part
d'un arbitre qui ne s'est trompé "que dans un sens".
"Je suis très, très frustré car il y a eu trop de choses contre
nous. Quand je revois les images des deux premiers buts (sur
coup franc, ndlr), ce sont deux buts complètement hors-jeu,
indiscutablement", a déclaré l'entraîneur lors de la
conférence de presse d'après-match.



"Quand Aegerter fait le coup de tête, il y a trois joueurs
derrière lui qui sont devant Leoni, donc qui ne sont pas passifs du
tout. Le deuxième, j'en parle même pas, c'est du Grand-Guignol.
Trois joueurs devant Leoni qui mettent la tête, hors-jeu, et
l'arbitre qui ne siffle pas."



"Si on fait ça contre Marseille, je crois que l'arbitre est
mort aujourd'hui. C'est inadmissible, totalement inadmissible. J'ai
de la peine à comprendre parce que tout le monde l'a vu",
a-t-il ajouté.



Bernard Challandes a également critiqué l'absence de sanction, en
seconde période, à la suite d'un tacle par derrière de Garry Bocaly
sur Dusan Djuric, esseulé dans la surface de réparation
marseillaise: "Il paraît que ce n'est pas penalty et que ce
n'est pas rouge. Alors très bien, mais il aurait pu aussi se
tromper une fois dans l'autre sens", a dit l'entraîneur.



"Cela fait un peu mal, quand même, car 6-1, ça ne reflète pas
tout à fait la réalité du match. Il y a eu trop de circonstances
qui se sont retournées contre nous. Mais bon, on est les petits et
on ne prête qu'aux riches", a-t-il conclu.

"C'est le match qu'il fallait"

Didier Deschamps: Il faut apprécier un tel
score fleuve, c'est très rare par les temps qui courent en Ligue
des champions. Nous avons réalisé un très bon début, mais par la
suite nous avons fait moins d'efforts pour le replacement. En 2e
mi-temps, nous avons mis plus d'application, en profitant aussi du
fait que Zurich, forcément, a ouvert les espaces. C'est le match
qu'il fallait pour beaucoup de joueurs, qui ont pu se lâcher, se
libérer.



Il faudra s'appuyer là-dessus et le répéter. Nous avons en grande
partie assuré la qualification en Europa League ce soir. Le nul
entre Milan et Madrid n'est pas une bonne chose, car il nous oblige
à prendre 4 points sur nos deux derniers matches. Nous allons jouer
le coup à fond.

Nul logique entre Milan et le Real

Pour la première fois de sa longue
histoire européenne, le Real Madrid n'est pas reparti les mains
vides de San Siro après avoir joué contre l'AC Milan. Les deux
épouvantails du groupe C se sont en effet séparés sur un nul 1-1
qui les place à égalité en tête, avec un point d'avance sur l'OM et
quatre sur le FCZ.



Le Real a empoigné le match comme s'il évoluait à domicile,
dominant largement son adversaire. Les Espagnols ont menacé
plusieurs fois la cage milanaise, sous l'impulsion d'Alonso, Kaka
et Benzema notamment.



Cette suprématie se concrétisait logiquement juste avant la
demi-heure, grâce à Benzema, qui profitait d'un renvoi de Dida
après un tir de Kaka. Le Français inscrivait ainsi le premier but
du Real contre Milan à San Siro depuis... le 1er mai 1956, lors de
la demi-finale de la première Coupe des champions de
l'histoire!

Penalty de Ronaldinho

Au bord du k.-o., les rossoneri réagissaient grâce à un coup du
sort. Un penalty dicté pour une main de Ramos permettait à
Ronaldinho d'égaliser en force (35e), contre le cours du jeu. Après
le repos toutefois, le jeu s'équilibrait, Milan se montrant
progressivement plus tranchant avec Ronaldinho et Pato, ainsi que
le toujours lucide Seedorf.



En fin de rencontre, Inzaghi manquait même deux occasions de
donner la victoire à son équipe. Au final, le nul semble logique,
chaque équipe ayant eu sa mi-temps.



agences/alt