"Pour beurre", Zurich tient le Milan AC en échec

Le FC Zurich a dit au revoir à la Ligue des champions en
obtenant un match nul 1-1 contre l'AC Milan, qualifié en 8es de
finale en compagnie du Real Madrid, vainqueur à Marseille (1-3). Un
résultat acquis avec la manière et qui fait naître toutefois
quelques regrets.



Ouvrant le score à la demi-heure de jeu sur un coup franc de
Gajic, le FCZ a tenu la dragée haute aux Rossoneri. Ces derniers
ont en effet eu besoin, pour égaliser, d'un penalty de Ronaldinho à
la 65e, consécutif à une faute de Rochat sur Borriello, qui a valu
l'expulsion directe au Vaudois.

Peur et négativité

Peut-être plus libres dans leurs têtes en n'ayant plus rien à
espérer dans cette épreuve, les joueurs de Bernard Challandes ont
fait plaisir à leur public. Décomplexés et tournés vers l'avant,
ils ont livré une partie pleine, face à des Milanais à la merci une
heure durant d'un deuxième but zurichois qui aurait eu le poids
d'une élimination. De quoi avoir quelques remords concernant les
précédents matches des Zurichois, abordés parfois de manière bien
trop négative ou timorée.



En première ligne des doléances, la réception de Marseille,
achevée sur un revers 1-0 tout à fait évitable. Et si Zurich
n'avait pas toujours totalement joué le coup à fond? Quelque soit
la réponse, elle ne remettrait néanmoins pas en cause la sortie
logique de la Ligue des champions, dans une poule où les cadors
étaient d'un calibre par trop important pour une formation
helvétique.

Milan Gajic excellent

Comme à Giuseppe Meazza à l'aller, Challandes a reconduit un
système à trois demis axiaux, histoire de contrer la jouerie des
Milanais, Pirlo et Seedorf en premier lieu. Avec un succès certain.
Déjà très en vue en Italie, Milan Gajic a fait étalage de sa
science du jeu. Et de son coup de patte, sur le 1-0. Entouré par un
Nikci de plus en plus prometteur ainsi que d'un Alphonse volontaire
et courageux seul en pointe, le Serbe de 23 ans a confirmé qu'il
avait le potentiel pour réussir une belle carrière.



Voué aux gémonies après la 1re journée et ses bourdes contre le
Real Madrid, Johnny Leoni a lui aussi sorti son match,
s'interposant notamment devant Pato (7e), Ronaldinho (50e) et
Inzaghi (90e). Le portier valaisan n'a au final pas eu un travail
énorme à abattre, bien protégé qu'il a été par sa charnière
centrale Tihinen-Barmettler. Qui s'est cependant retrouvée en plus
grande difficulté après l'expulsion de Rochat.

Le prix de l'aventure

Le bilan des Zurichois pour cette première campagne dans le
gotha européen a pris, avec ce nul, des allures respectables. Bien
peu de personnes auraient en effet misé sur un total de quatre
points en début d'exercice. Une récolte supérieure à celle du FC
Bâle la saison passée contre Barcelone, Sporting et Shakhtar
Donetsk, qui avait quitté la C1 avec une seule unité.



Une satisfaction qui n'effacera pourtant pas les mauvais résultats
en Super League d'un champion de Suisse pas suffisamment armé pour
jouer sur les deux tableaux. Si l'aventure est juteuse - plus de 20
millions de francs engrangés, 400'000 euros pour ce nul -, elle a
aussi un prix.

Challandes: "être heureux de notre performance"

Leonardo (entraîneur de l'AC Milan): "Nous jouions contre
une équipe qui n'avait plus rien à attendre mais qui avait gagné à
San Siro. C'était aussi une question tactique. Mais je ne veux pas
non plus sous-estimer le fait que nous nous sommes qualifiés. C'est
aussi vrai qu'il y avait moins de pression. Zurich se massait alors
en défense. Ils étaient presque neuf sur le ballon."



Bernard Challandes (entraîneur du FC Zürich): "Milan était
peut-être à notre portée, parce que leur rythme n'était pas si
rapide et nous avions de l'espace. Gajic (auteur du but) peut en
profiter. Nous voulions donner une bonne impression de nous-mêmes
et du football suisse en particulier. Nous pouvons être heureux de
notre performance en Ligue des champions" (une victoire à San
Siro, un nul et quatre défaites).

PAS DE MIRACLE POUR MARSEILLE

Le miracle
espéré par les supporters de l'OM n'a pas eu lieu: Marseille, qui
devait absolument gagner contre le Real Madrid, s'est incliné 3-1
face aux Espagnols et évoluera donc en Europa League dès février,
alors que le Real partira à la conquête d'une 10e Ligue des
champions.



Dès la 5e, Cristiano Ronaldo ouvrait la marque pour le Real sur un
coup franc extraordinaire de plus de 30 mètres, sur lequel Mandanda
était impuissant. Mais les Phocéens ne se laissaient pas abattre:
ils égalisaient par Lucho (11e).



La partie, très engagée à l'image d'un choc tête contre tête entre
Niang et Pepe, était émaillée de duels à la limite de la
régularité. Le Real frôlait le 2-1 à la 28e, sur une tête de
Ronaldo renvoyée par le poteau.



Après la pause, les Madrilènes dominaient les débats. Mandanda
sauvait deux fois devant Marcelo, avant de céder sur un essai
d'Albiol, monté sur un corner (60e). Lucho manquait peu après
l'occasion d'égaliser en expédiant un penalty sur la transversale.
En contre, Ronaldo enfonçait le clou (80e).



si/dbu