Le Bayern sort Manchester, Lyon passe en demi

On peut être mené 3-0 à Old Trafford et gagner le paradis !
Telle fut la destinée du Bayern Munich. Les Bavarois sont revenus
de nulle part à Manchester pour arracher leur place pour les
demi-finales de la Ligue des Champions qui leur réservent un duel
contre Lyon.



Victorieux 2-1 à Munich, le Bayern se qualifie malgré sa défaite
3-2 au "théâtre des rêves". En marquant deux fois après avoir connu
une entame de match catastrophique, les Bavarois ont témoigné de la
même force de caractère qui leur avait permis de renverser une
situation aussi compromise à l'automne face à la Juventus.
Manchester United, dernier club anglais qui était en course dans
cette Ligue des Champions, ne possède plus beaucoup d'essence dans
son réservoir.

Rooney titulaire!

La titularisation inattendue de Wayne
Rooney a provoqué l'effet espéré dans les rangs de Manchester.
Galvanisés par la présence de leur attaquant emblématique, les
Mancuniens ont réussi un début de match de rêve: 2-0 après
seulement 7 minutes de jeu grâce à une frappe de Gibson et une
talonnade de Nani.



Les Bavarois ont mis du temps avant de digérer ces deux buts. Il
fallait attendre la 39e minute pour signaler leur première action
avec un duel perdu par Olic devant Van der Sar. Mais le Croate a eu
l'immense mérite de marquer à la 43e, deux minutes seulement après
le 3-0 signé Nani qui aurait pu sceller l'issue de ce quart de
finale. Grâce à Olic, le Bayern était encore "vivant" à la pause.
La seconde période épousait un nouveau scénario après l'expulsion
de Rafael à la 50e. A dix contre onze, les Mancuniens n'ont fait
que subir. Ils cédaient à la 74e sur une volée extraordinaire de
Robben.

Lyon défait mais heureux

Lyon, malmené par une équipe de
Bordeaux qui a repris goût à la victoire (1-0) sans parvenir à
remonter son handicap de deux buts, s'est qualifié mercredi soir
pour les demi-finales de la Ligue des Champions au terme d'un match
retour beaucoup plus tactique qu'à aller.



Sur l'expérience, il n'y avait pas photo et c'est finalement une
certaine justice de voir le club de Jean-Michel Aulas atteindre
enfin le dernier carré après dix ans de présence dans l'épreuve
reine du football européen. Et pour cette première, ils
retrouveront les Allemands du Bayern Munich, battus deux fois en
poule cette saison par les Girondins, qu'ils connaissent par coeur
pour les avoir croisés en 2001, 2003 et 2008.



Bordeaux, lui, sort grandi de sa campagne mais aussi rassuré par
sa production après dix jours franchement inquiétants. A quoi ça
tient une qualification? A pas grand-chose, deux barres
transversales, un penalty plutôt sévère concédé à Gerland et des
parades de classe mondiale d'un Hugo Lloris, qui compte aujourd'hui
parmi les plus grands à son poste et que la France peut se
féliciter de posséder à deux mois du Mondial sud-africain.



Il était dit que ce premier quart franco-français de l'histoire se
jouerait sur des détails. Et quand le capitaine bordelais Alou
Diarra alluma cette reprise de volée venue d'ailleurs des 30 mètres
sur la transversale de Lloris juste avant la pause, on pensait bien
que ce ne serait pas le soir des miracles après celle trouvée par
Wendel, déjà, à l'aller à Gerland.

Claquette majuscule de Lloris

On jouait la 44e minute et on sentait que les hommes de Laurent
Blanc, qui avaient abordé ce retour fratricide en mode attentiste
pour retrouver de la sérénité défensive, n'arriveraient pas à
percer le bloc lyonnais, bien articulé autour d'un Cris de nouveau
impérial dans les airs.



Seulement, pour encore quelques semaines, Bordeaux possède dans sa
manche Marouane Chamakh, combattant altruiste à ses débuts, devenu
référence continentale et buteur cette saison. A l'aller, il avait
flambé, puis fait flamber Lloris. Mercredi, il a remis ça, à la
conclusion d'une combinaison Jussié-Trémoulinas, d'un centre de ce
dernier vers Plasil pour le plat du pied de l'espoir juste avant la
pause (1-0, 45e).



Sané, de la tête sur un corner de Gourcuff (80e), manqua de
combler Chaban-Delmas. Puis Wendel, de la tête également sur un
centre de Chalmé (88e), s'éleva pour un 2-0 presque implacable que
Lloris sortit d'une claquette majuscule pour préserver la
qualification des siens.



agences/alt