Young Boys boit la tasse sous le déluge londonien

Young Boys ne sera pas la cinquième équipe de Suisse à connaître les joies de la Ligue des champions. Vainqueurs 3-2 chez eux, les Bernois ont été surclassés à Londres par Tottenham (4-0) sur un triplé de Crouch et une réussite de Defoe. L'aventure européenne ne s'arrête toutefois pas pour YB, qui disputera la phase des groupes de l'Europa League (tirage au sort vendredi), certes beaucoup moins intéressante financièrement.

Les vice-champions de Suisse n'ont cependant pas trop de regret à avoir tant ils ont été dominés par leurs adversaires. Le décor était parfaitement planté, tant et si bien

que l'entame de rencontre semblait cousue de fil blanc. Une pluie très londonienne, un White Hart Lane dont à peine plus de mille places n'avaient pas trouvé preneur (34'709 spectateurs), des chants rauques à la gloire des Spurs et une première explosion de joie quand l'arbitre Duhamel désigna le premier corner de la partie, en faveur des Anglais.

Très inquiet, Vladimir Petkovic essaya de hurler ses consignes à sa défense, bien conscient du danger. Les paroles du coach de YB restèrent sans réponse. Un centre de Bale, une arrière-garde bernoise qui jouait mal le hors-jeu, laissant seuls quatre adversaires. Isolés au second poteau, Peter Crouch, ses 198 centimètres et sa tête n'en demandaient pas tant pour ouvrir le score. Moins de cinq minutes avaient été jouées jusque-là...

Un contrôle du bras passé inaperçu

Blessé dans son orgueil après un premier match certainement pris à la légère, Tottenham affichait clairement, cette fois-ci, sa supériorité. Il doublait du reste la mise à la 32e par Defoe, dont le flagrant contrôle du bras échappa étonnamment aux... cinq arbitres officiant sur et autour du terrain. Les obligations défensives n'avaient rien de la sinécure non plus. Souvent pris à défaut par Lennon (23 ans/19 sélections) à droite et Bale (21 ans/24 sélections avec le Pays de Galles, adversaire de la Suisse en octobre) à gauche, les hommes de Petkovic ne savaient pas toujours où donner de la tête.

Un constat encore plus vrai au moment de contenir Crouch, lequel, encore du chef, trompait Wölfli en reprenant un corner de Bale (61e) avant de transformer un penalty (78e) assurant aux Spurs le premier ticket de leur histoire pour la Ligue des champions.

Grichting et Auxerre dans le bon wagon

L'AJ Auxerre a réalisé un joli exploit en atteignant la phase de groupes de la Ligue des champions. Les Bourguignons ont en effet battu Zenit Saint-Pétersbourg 2-0, après s'être inclinés 1-0 en Russie. Les coéquipiers de Stéphane Grichting, aligné sur le flanc gauche de la défense, ont rapidement gommé leur but de retard, grâce à une tête de Hengbart (9e).

C'est aussi sur un coup de coin que Jelen a doublé la mise d'une superbe reprise acrobatique (53e). La tâche des Français était ensuite facilitée par l'expulsion du gardien russe Malfeev à la 65e en raison d'une faute de dernier recours.

YB RECONNAÎT FACILEMENT SA DEFAITE

Balayés hors de la Ligue des champions par un Tottenham largement supérieur (4-0), les Bernois reconnaissent volontiers leur défaite. Christoph Spycher résume très bien la situation: "Aujourd'hui, nous avons fait trop d'erreurs et n'avons pas su atteindre notre rendement maximal. Un tel rendement est nécessaire contre une équipe si forte."

Fan des "Spurs" alors qu'il n'était qu'un enfant, le Londonien Scott Sutter confirme. "Tottenham était clairement meilleur. Nous n'avons jamais pu contrôler l'adversaire, surtout sur les balles arrêtées. Mais nous sommes déçus, car nous voulions vraiment disputer la Ligue des champions." Marco Wölfli et Senad Lulic mettent eux en avant le "tournant du match", à savoir l'ouverture du score à la 4e minute déjà. Le portier international détaille. "C'est énervant de courir après le score si tôt. Malheureusement, nous n'avons pas réussi à sortir le match parfait."

Le jeune stratège d'YB Moreno Costanzo avoue lui l'impuissance de sa formation à White Hart Lane. "Après le 1-0, tout a été très difficile. Tottenham ne nous a jamais laissés entrer dans la rencontre. Contre une telle formation, il est compliqué de refaire surface. Les Anglais étaient aujourd'hui bien meilleurs qu'au match aller."

si/ggol