Le FC Bâle pris à froid à Cluj, le Bayern domine la Roma

Comme en 2008 contre Donetsk, le FC Bâle a entamé sa campagne de Ligue des champions par une défaite mortifiante, battu 2-1 à Cluj en livrant une prestation d'une indigence absolue. Ce revers compromet bien sûr ses chances de qualification pour les huitièmes de finale.

Difficile d'imaginer départ plus catastrophique pour les Bâlois. Les hommes de Thorsten Fink ont en effet été menés 2-0 après seulement 12 minutes de jeu, piégés sur des têtes de Rada et de Traoré. Les buteurs ont été servis à chaque fois par l'Argentin Juan Culio, largement dominateur de son duel avec un Samuel Inkoom méconnaissable. Pour Cluj, l'affaire était belle: deux tirs, deux buts, malgré 60% de possession de balle pour le FCB.

Méforme générale

Groggy, assommé, désorienté et asphyxié, le champion de Suisse est passé à côté de son sujet durant la presque totalité de la partie. Impossible de refaire surface quand, systématiquement, la troisième passe de chaque séquence sort directement en touche ou termine dans les pieds adverses. Il a fallu attendre la 36e minute pour voir une action digne de ce nom, conclue par une tête de Huggel après un centre d'Inkoom, qui a obligé le portier Nuno Claro à s'employer.

Une défense apathique multipliant les erreurs, un milieu brouillon et sans idée, une attaque jamais dans le bon timing sur ses appels de balle: même la réduction du score de Stocker - qui a repris un corner de Frei - juste avant la pause n'a pas réussi remettre de l'ordre dans une maison rhénane aux fondations bien fragiles. Et ce ne sont pas les quelques habituels rushs de fin de match (notamment Chipperfield et Streller) qui enlèvent de l'amertume au constat.

Arrive le "Rekordmeister"

Il ne sera pas facile de digérer cette première rencontre qui l'opposait à une équipe certes invaincue chez elle en championnat depuis avril 2008 (40 matches), mais qui connaît une période agitée et qui n'est dirigée par Sorin Cartu que depuis lundi. Voici désormais le FCB dans l'obligation de réussir une très grande performance contre l'AS Roma ou le Bayern Munich pour entretenir l'infime espoir d'une qualification pour les huitièmes de finale.

Une victoire au stade Constantin Radulescu aurait ainsi permis aux champions de Suisse de recevoir avec beaucoup plus de décontraction, le 28 septembre, les Bavarois, grands favoris de la poule. En plus de l'événement que représente la venue en Suisse alémanique du Rekordmeister, la quasi interdiction de la défaite pour les Bâlois placera la partie sous très haute tension.

Dans le camp opposé, ce résultat tombe à merveille et calmera certainement un peu les esprits échauffés par un début de saison manqué. A croire que les Roumains sont des spécialistes des ouvertures européennes (3 sur 3). Ils s'étaient déjà imposés l'an passé dans leur premier match d'Europa League contre Copenhague et, surtout, en 2008 sur la pelouse de l'AS Roma en Ligue des champions. Ce qui ne les avaient pas empêchés de terminer les deux fois derniers de leur groupe.

Fink: "on a manqué de percussion"

THORSTEN FINK: "Je suis toujours déçu lorsque nous ne gagnons pas. Nous n'avons pas su convertir notre domination en occasions et en buts. Nos actions ont manqué de percussion dans la surface adverse. En fin de compte, on pourrait même être content de la performance, mais pas du résultat. Dans la perspective de la 3e place, le but inscrit à l'extérieur pourrait être important."

VALENTIN STOCKER: "Nous aurions dû jouer bien mieux collectivement. Cette défaite est amère, car nous avons eu 70% de possession de balle. Nous avons dormi durant le premier quart d'heure, et cela ne va pas en Ligue des champions."

Müller délivre le Bayern

Une petite merveille d'extérieur droit de Thomas Müller a permis au Bayern Munich d'entamer victorieusement sa campagne européenne. Dans leur fief, les Bavarois ont battu la Roma 2-0.

Le meilleur buteur de la Coupe du monde a délivré ses couleurs à la 79e minute. Il a armé sa frappe après une remise de la tête de Van Buyten pour ouvrir le score. Trois minutes plus tard, Klose devançait la sortie de Julio Sergio pour assurer le succès des Bavarois qui étaient privés de Robben et Ribéry. Ce succès ne souffre aucune discussion. Après une première mi-temps très terne, le Bayern a exercé une domination écrasante face à un adversaire déjà en crise et qui n'avait vraiment pas, à l'image de son capitaine Totti, 90 minutes dans les jambes.

A défaut d'avoir retrouvé son football et son physique, la Roma est revenue aux fondamentaux: bien défendre en premier lieu. La formation de Claudo Ranieri a réussi un petit exploit lors de la première période: empêcher le Bayern de se créer la moindre occasion!

Les Olic, Altintop, Müller et autres Kroos ont, ainsi, longtemps séché devant une défense qui avait pourtant pris l'eau quatre jours plus tôt en Sardaigne. En rupture, la Rome aurait pu ouvrir le score sur une frappe de Cassetti (10e) et, surtout, sur une déviation malheureuse de Van Buyten, pressé par Boriello, qui obligeait Butt à sortir le grand jeu (40e).

A la reprise, le Bayern élevait enfin le rythme pour surclasser une Roma cette fois hors sujet. Julio Sergio, décisif devant Kroos (55e et 63e), Müller (56e), retardait l'inéluctable échéance. Après une tête de Klose sur le poteau (78e), le "bijou" de Thomas Müller crucifiait la Roma.

Cette victoire place, bien sûr, le Bayern dans une position idéale avant son déplacement à Bâle le 28 septembre. Au Parc St-Jacques, le retour de Ribéry, qui a purgé sa suspension, donnera une arme supplémentaire à Louis Van Gaal. Peut-être l'arme fatale.

si/tai