Bâle se rate contre la Roma, le Bayern se qualifie pour les huitièmes

"Il ne sera pas facile de battre la Roma une 2e fois de suite". Ces mots de Gilles Yapi sonnaient comme un avertissement, mardi. En s'inclinant 2-3, le FC Bâle a pu vérifier que même blessée, la "louve", quand elle doit gagner, elle le fait. Ou la force du "grand".

La formation de Claudio Ranieri n'a pourtant pas montré grand-chose à St-Jacques. Si ce n'est qu'elle a admirablement su laisser passer l'orage, deux fois, avant de contrer. Implacablement. Car aux points, le FCB l'aurait emporté, c'est certain. Mais voilà, le football n'est pas la boxe, et au final, ce sont quand même les buts qui comptent.

L'incroyable chance de Huggel

Ces buts, justement, Bâle n'a pas su les mettre au fond. Du moins pas au début du match, alors que Huggel, à 2m de la ligne de but, trouvait le moyen d'ajuster le portier Julio Sergio (12e). La Roma pliait sous les coups de butoirs rhénans mais ne rompait pas. Pis, quatre minutes plus tard, suite à un contre rondement mené, Ménez lui offrait même le 0-1.

Puis 0-2 suite à un penalty de Totti (la faute de Stocker était-elle vraiment dans les 16m?) que Costanzo, sur la trajectoire, aurait pu, aurait même dû, détourner.

C'en était dit, pensait-on alors, des chances du FC Bâle. La Roma, elle, pouvait se contenter de "jouer à l'italienne", en multipliant les joueurs à terre... Mais le match était encore long, et comme l'avait justement espéré Roger Federer en personne à la mi-temps, Bâle n'a ensuite de loin pas rendu les armes. Frei et Cie ont même repoussé de plus belle, attaquant de part et d'autre. La "grande" Rome était littéralement étouffée.

Et quand Frei a inscrit le 1-2, tout un stade, tout un pays s'est remis à rêver. Mais là encore, au plus fort de l'orage, l'AS Roma a pu et su reprendre le large. Rageant.

Totti et Cie ont été archi-dominés

Totti et Cie ont été archi-dominés, c'est un fait. Et quand Shaqiri a ramené le FCB à 2-3, la Roma n'en menait pas large. Mais alors pas du tout. On en restera là, toutefois. Reste qu'aux points, Bâle aurait gagné...

Est-ce que c'en est cuit des chances de Bâle dans cette Ligue des champions? Pas sûr, mais peut-être. Reste que les hommes de Thorsten Fink ont prouvé dans cette campagne qu'ils pouvaient tenir tête, et même plus que ça, aux meilleurs. Alors pourquoi l'exploit de Rome ne pourrait-il pas être réédité à Munich?

Mais avant de penser à une éventuelle "finale" contre le Bayern, le FCB devra impérativement dompter Cluj dans 3 semaines. Et espérer qu'à Rome, terre d'accueil du Pape, les miracles soient toujours possibles... Car si dans le même temps la Roma bat un Bayern déjà qualifié, Bâle ne pourra alors plus "que" miser sur l'Europa League!

"Nous aurions mérité au moins un point"

SCOTT CHIPPERFIELD: Nous avons vraiment bien joué et aurions mérité au moins un point. C'est vraiment décevant. Nous nous sommes créé beaucoup d'occasions, mais l'efficacité nous a manqués.

MARCO STRELLER: Nous avons connu un premier quart d'heure incroyable, et avons donc peut-être été trop euphoriques. Voilà pourquoi nous avons permis ces contres. Ce n'est pas arrivé souvent qu'un club suisse domine pareillement un aussi grand club que la Roma. Nous avions une belle opportunité, mais n'avons pas su la saisir. Mais j'y crois encore. Avec un peu de chance, on ne sait jamais.

VALENTIN STOCKER: Mon 2e carton jaune, c'était à l'image de la soirée. Nous, le "petit" FC Bâle, avons été pénalisé ce soir. Un Totti reçoit quand même plus facilement une faute qu'un joueur comme Shaqiri! Nous sommes vraiment mal payés par rapport à notre performance. Mais nous avons peut-être mal négocié certains moments-clés, au contraire de la Roma. Mais nous pouvons tout de même être fiers de ce que nous avons montré.

ALEXANDER FREI: Il faut grandir avec ce genre de performance. A Cluj, on était faible. Mais ensuite, on a bousculé 2 fois la Roma et une fois le Bayern. Là, il faudra vraiment battre Cluj!

"Nous avons eu de la réussite, pas de la chance"

JEREMY MENEZ (Roma): Un match à l'extérieur, ce n'est jamais facile, surtout contre une équipe qui joue aussi bien au ballon que Bâle. Je ne dirais pas que nous avons eu de la chance, mais plutôt de la réussite. Celle qui nous a manqué ces dernières semaines. Il faut désormais continuer à travail ler avec ce même état d'esprit.

FRANCESCO TOTTI (Roma): C'est évidemment une victoire importante, qui nous replace totalement. C'était aussi une excellente préparation pour le derby de dimanche, que je ne pourrai pas jouer (réd: suspendu) et qui me tenait pour tant le plus à coeur. Ce soir, on a vu ce que c'est que d'avoir la réussite!

Bâle, Daniel Burkhalter

Triplé de Gomez, le Bayern qualifié

Bayern Munich n'a pas tardé à assurer sa qualification pour les 8es de finale de la Ligue des champions. A Cluj, les finalistes malheureux de mai dernier ont confirmé leur leadership dans le groupe E du FC Bâle en s'imposant 4-0 grâce à un Mario Gomez incontrôlable.

Déjà buteur il y a deux semaines contre ce même CFR, Gomez a rapidement mis les siens au chaud en frappant trois fois, ses huitième, neuvième et dixième réalisations en club cette saison. Premier sur le rebond consécutif au tir d'Ottl détourné par Stancioiu, l'international a ouvert la marque à la 12e.

Onze minutes plus tard, il a conclu une triangulation de manuel initiée par Altintop et poursuivie par la tête de Schweinsteiger. C'est encore sur un service parfait de "Schweini" qu'il a trompé une troisième fois le portier adverse (71e), lequel a encore plié sur devant Müller à la 90e.

Ainsi, malgré les derniers accrochages entre l'entraîneur Louis Van Gaal et le directeur du Conseil de surveillance du club Uli Hoeness, le "FC Hollywood" commence à retrouver un rythme stellaire. Il a en effet remporté au stade Constantin Radulescu son cinquième match sur ses six ultimes rencontres, pour un nul concédé à Hambourg.

si/tai