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Barcelone-Arsenal: Messi, le souverain, c'est lui

Messi [Alberto Estevez]
Messi, un joueur de poche au talent immense. - [Alberto Estevez]
Cette incapacité à peser, ces occasions vendangées et le doute qui s'installe contre Arsenal... jusqu'à ces deux buts libérateurs qualifiant mardi le Barça pour les quarts de finale de la Ligue des champions: Lionel Messi est revenu comme un prince dans la compétition reine.

Avec ces deux nouveaux buts, Lionel Messi (23 ans), qui prend la tête du classement des buteurs (8), en est à 45 réalisations en 39 matches (toutes compétitions confondues), et 33 buts en 52 parties de Ligue des champions. Royal!

"Un jour, quand vous passerez en revue les meilleurs buts de Messi, vous n'aurez jamais assez le temps: il en met tellement que cela en devient normal", a relevé son entraîneur, Josep Guardiola, pour souligner la singularité de son petit protégé. Il lui fallait répondre sur le terrain qui l'a fait roi, le Camp Nou, après sa pâle prestation au match aller. Il y avait eu cette pléiade d'occasions manquées, que le revers barcelonais à Londres (2-1) avait mis brutalement en lumière.

Rage de guerrier

Et Messi inefficace, c'est le Barça qui flageole. Puis une nouvelle série noire mardi au Camp Nou. Il se heurte d'abord à un bon Koscielny (6e, 12e). Puis ne peut armer au bout d'un slalom fulgurant (31e), ou tire directement et mollement sur Almunia, en position idéale après avoir effacé deux joueurs (45+2).

Il y a aussi cette chute au contact de Diaby tout juste à l'intérieur de la surface anglaise (32e). Penalty, rien? L'arbitre Massimo Busacca  choisit la seconde option, et Messi peste à terre. Messi bridé, inefficace, énervé: ses coéquipiers n'aiment pas le voir comme cela. Alors "l'Accélérateur de particules" Iniesta a accéléré le jeu, en fixant la défense londonienne pour offrir une passe dans le trou à Messi, qui lobe de manière magistrale le gardien Almunia avant de rabattre le cuir dans le but (45+3). Goal, enfin!

Il fallait voir cette rage de guerrier sur ce visage adolescent, lui qui fête habituellement ses buts d'un sourire emprunt de candeur. Il y avait de la revanche personnelle dans cette expression-là. Une fois libéré par son but, le double Ballon d'Or se montre plus altruiste dès l'entame de la seconde période, avec cette double action qui le voit fixer la défense et décaler Pedro puis longer la ligne de but et voir son centre en retrait contré (48e).

Messi plus que du football

Le penalty, obtenu par Pedro sur une passe en profondeur de Xavi, a permis à l'attaquant argentin de marquer le troisième but du Barça synonyme de qualification (71e), d'un frappe croisée du gauche, redoutable de précision sinon de puissance. Il aurait pu corser son addition personnelle si Almunia n'avait pas remporté son duel (79e). Le gardien espagnol, qui a remplacé en cours de match le titulaire Szczesny blessé, a d'ailleurs sorti le grand jeu, notamment devant Villa, pour empêcher Messi d'ajouter quelques passes décisives à son tableau.

D'ailleurs, il y eut aussi un peu de déchet chez Messi, et des difficultés à perforer le rideau resserré des Anglais. Mais rosser les Gunners, cela devient une habitude! La saison dernière, il les avait balayés à lui seul en quart de finale retour de la Ligue des champions avec un quadruplé retentissant (4-1). "Un joueur de PlayStation", avait relevé Arsène Wenger. A croire que quand Messi joue, c'est parfois plus que du football.

Guardiola: "Arsenal n'a pas aligné trois passes de suite"

Josep Guardiola, l'entraîneur du FC Barcelone, a mis l'élimination d'Arsenal sur le compte de la supériorité catalane et le fait que les Gunners n'aient "pas aligné trois passes de suite", plus que sur l'exclusion de Van Persie.

- Arsène Wenger s'est plaint de l'exclusion, qu'en pensez-vous?

JOSEP GUARDIOLA: "La réalité, c'est qu'ils n'ont pas aligné trois passes de suite, ils n'ont pas tiré au but. Ils ont pourtant des joueurs de classe comme Van Persie, Nasri, Rosicky... C'est parce qu'on a fait un match extraordinaire, on a joué très bien à onze contre onze, et à onze contre dix on a joué encore mieux".

"Peut-être qu'ils voulaient garder le résultat, je ne sais pas. Mais sa réaction, je peux la comprendre, je suis entraîneur. Je peux entendre les plaintes, mais si un jour on se rencontre autour d'un verre de vin, on pourra parler foot. Je ne sais pas quelle analyse ils vont faire".

"Il peuvent dire qu'ils sont éliminés parce qu'ils ont joué à 10 contre 11, s'ils croient cela, si c'est leur manière d'analyser, d'accord. Il est arrivé beaucoup de choses au match aller, beaucoup. On a regardé le match, on a vu qu'on avait bien joué mais fait quelques erreurs, on a essayé de les corriger. C'est comme ça que nous, on fonctionne."

- Méritiez-vous de l'emporter avec un score plus ample?

JOSEP GUARDIOLA: "Beaucoup plus! Mais les occasions, il faut se les créer et il faut les mettre. A la fin, si +Masche+ (Mascherano) n'est pas plus rapide que Bendtner, on est éliminés. En Coupe d'Europe, ça se joue là-dessus aussi."

- Qu'est-ce que cela vous fait de vous qualifier pour la troisième fois consécutive pour les quarts de finale?

JOSEP GUARDIOLA: "Revenir en quart, c'est fantastique, parce que ça se joue sur des détails. Peu importe qui entraîne, ce qui importe c'est les joueurs et qu'ils y ait de la continuité. Un jour, quand vous passerez en revue les meilleurs buts de Messi, vous n'aurez jamais assez le temps: il en met tellement que cela en devient normal. Andres Iniesta a aussi été très bon, avec cette manière de lever la tête au bon moment."

Wenger: "On ne peut pas comprendre" l'exclusion de Van Persie

Le manager d'Arsenal Arsène Wenger, très remonté contre l'arbitre qui a exclu Van Persie mardi lors du 8e de finale retour de Ligue des champions remporté par le FC Barcelone (3-1), a estimé que "quand on (jouait) au foot à un certain niveau, on ne (pouvait) pas comprendre cette décision".

- Qu'avez-vous pensé de l'arbitrage, notamment de l'exclusion de Van Persie?

ARSENE WENGER: "Il y a deux genres de personnes qui peuvent être malheureux ce soir: ceux qui sont pour Arsenal, et ceux qui aiment le football. C'est très difficile de comprendre son comportement. Comment a-t-il pu faire cela dans ce match très prometteur et intéressant? On a perdu contre une très bonne équipe du Barça, félicitations à eux, mais nous avons beaucoup de regrets, on ne s'attendait pas à perdre comme ça".

"Je suis désolé pour les gens qui ont regardé ce match. Quand on joue au foot à un certain niveau, on ne peut pas comprendre cette décision. Je me suis plaint auprès des gens de l'UEFA. Si c'est pour un méchant tacle, d'accord, mais là... Même si Van Persie avait entendu le coup de sifflet, je ne comprendrais toujours pas la décision. Bien sûr, les supporters du Barça et les journaux espagnols la comprendront, mais les gens qui connaissent le foot ne l'accepteront jamais."

- Qu'avez-vous pensé du match?

ARSENE WENGER: "On a été complètement dominés en première période, mais en deuxième on avait plus d'espaces et j'étais convaincu qu'on pouvait gagner ce match. Le Barça est assez bon pour gagner d'une autre manière, tout le monde a les mêmes regrets dans le vestiaire. Une fois qu'on était dix, ça a été vraiment difficile."

- Vous revenez à 1-1...

ARSENE WENGER: "Oui, à 1-1 on revenait bien dans le match, et à ce moment-là on a été pénalisés. Ca les a rassurés et c'est devenu difficile de survivre, bien qu'on ait eu une occasion pour le 3-2 qui nous aurait qualifiés."

afp/bao

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Ligue des champions, 1/8 retour

Mardi 8 mars

BARCELONE - Arsenal 3-1 (aller: 1-2)
SHAKTAR DONET
SK - AS Roma 3-0 (aller: 3-2)

Mercre
di 9 mars

Schalke 04 - Valencia (aller: 1-1)
Tottenham - Milan AC (aller: 1-0) tsr2/tsrsport.ch/app. tsrspor/tsr2

Mardi 15 mars

B.Munich - Inter Milan (aller: 1-0)
Manchester Utd - Marseille (aller: 0-0)

Mercredi 16 mars

Chelsea - FC Copenhague (aller: 2-0)
Real Madrid - Lyon (aller: 1-1)