Toute la Suisse est derrière le FC Bâle, qui après avoir fait tomber Manchester United en phase de poules, a pris le meilleur sur le Bayern Munich mercredi en huitièmes de finale aller de Ligue des champions: une qualification en quarts serait historique pour le football helvète.
"Nous on n'a pas de pression, le Bayern est le grand favori et nous on est les petits Suisses, mais quelquefois on est les grands Suisses aussi", souriait mercredi soir le milieu Fabian Frei après la victoire 1-0 contre le géant bavarois.
Un club en pleine confiance
Le FC Bâle est en pleine confiance et il reste sur une impressionnante série de 14 matches sans défaite. Son dernier revers remonte au 18 octobre quand il avait été battu 2-0 par Benfica.
Largement en tête de son championnat, le club du nord de la Suisse a déjà écrit un pan de l'histoire du football national puisque jamais aucun club helvète n'avait disputé les huitièmes de finale de la Ligue des champions.
A l'automne les joueurs de Heiko Vogel sont sortis deuxièmes d'un groupe relevé où ils sont notamment allés faire match nul à Manchester United (3-3) avant de battre à domicile les joueurs d'Alex Ferguson (2-1), condamnant par la même le finaliste de la dernière édition à aller revoir ses gammes en Europa League.
Mercredi face au Bayern, qui avait lui atteint la finale il y a deux ans, Bâle a fait le dos rond avant de marquer en fin de rencontre par Stocker (86e). Mais sans plusieurs parades décisives de son jeune gardien Yann Sommer, les Allemands et surtout Franck Ribéry auraient pu tuer le match en moins de 10 minutes.
"Aujourd'hui ça s'est bien passé pour moi, je suis heureux, la chance était de mon côté", estimait timidement Sommer. "On est un petit club suisse mais on a montré qu'au niveau international on peut faire bonne figure contre le Bayern Munich ou contre Manchester United".
L'international espoirs soulignait aussi sa satisfaction de n'avoir pas pris de buts pour une fois. Bâle est en effet l'équipe des huitièmes de finale qui a encaissé le plus de buts en phase de poules.
"Pour ce genre de match il faut aussi un peu de chance. On a eu un gardien miraculeux ce soir, qui nous a tenus dans le match", acquiesçait Alexander Frei, qui a de son côté tiré sur la transversale.
Alex Frei ne s'emballe pas
Malgré tout, l'attaquant vedette ne cédait en rien à l'optimisme ambiant: "Il va falloir un miracle à Munich. Il ne faut pas commencer à rêver. Il faut simplement mettre ses qualités sur le terrain à Munich, et peut-être qu'on va être puni, ou peut-être qu'on va avoir la gloire", soulignait-il.
Du haut de ses 32 ans et de ses riches expériences en France et en Allemagne, Frei mettait également l'accent sur un mal endémique qui touche le football suisse: les jeunes joueurs les plus talentueux n'ont qu'une envie, partir jouer à l'étranger.
"On a un bon mélange d'anciens et de jeunes, et ces jeunes on va les aider à briller et à partir à l'étranger. On n'est pas le Bayern, les jeunes ne veulent pas rester. On essaie de les garder le plus longtemps possible mais on sait que des Fabian Frei, Valentin Stocker, Xherdan Shaqiri ou Granit Xhaka veulent tous découvrir le football étranger. Ils ne resteront pas 10 ans au FC Bâle", conclut Frei.
C'est donc peut-être l'année ou jamais pour le club suisse, qui risque une nouvelle fois d'être dépouillé en fin de saison.
afp/bond