Fabian Frei, talentueux et sans complexes

Révélation de la saison dans les rangs du FC Bâle, Fabian Frei illustre à merveille le FCB millésime 2011/2012: talentueux et sans complexe. A 23 ans, le milieu de terrain participe activement aux performances de son club tant en Super League qu'en Ligue des champions.

Avec trois buts inscrits jusqu'ici dans la campagne européenne du FC Bâle, dont une réussite mémorable à Old Trafford contre Manchester United, Fabian Frei sait se montrer décisif lorsque la situation l'exige.                   

Pur produit du FC Bâle, l'international s'est confié avant le huitième de finale retour que le club rhénan dispute mardi à Munich.  

RTSsport.ch: Le FC Bâle se dirige vers un nouveau titre de champion suisse. On vous voit mal connaître une baisse de régime...

FABIAN FREI: Oui, nous sommes sur le bon chemin avec une confortable avance. Mais ce n'est pas pour autant gagné. Après on ne va pas se mentir: si on continue comme ça, il sera très dur de revenir sur nous.

"On parle plus de Servette et Xamax que de Bâle. C'est dommage..."                  

RTSsport.ch: Ne craignez-vous pas que les histoires extrasportives qui ont frappé la Super League cette saison n'aient des répercussions sur le niveau de jeu?  

FABIAN FREI: Oui c'est possible. En tout cas, ces affaires ne sont pas bonnes pour le championnat suisse. En Allemagne et en France, on ne parle que de Xamax et Servette et pas du FC Bâle, malgré notre parcours en Ligue des champions. On préfère parler d'argent et pas de sport. C'est dommage...                           

RTSsport.ch:

Parlons de la Ligue des champions. Comment allez-vous aborder le match de mardi contre le Bayern Munich?       

FABIAN FREI: Même si nous avons gagné 1-0 à l'aller, nous ne sommes pas favoris. La pression est sur le Bayern, ils seront dans l'obligation de faire quelque chose. Ce match ressemble à celui que nous avons joué à Bale contre Manchester. Nous devons jouer notre jeu et nous ferons les comptes à la fin. En tout cas, nous n'allons pas commencer à jouer ultra défensif. 

Le déclic de Old Trafford 

RTSsport.ch: Comment expliquez-vous que le FC Bâle parvienne à rivaliser avec les grands clubs européens?             

FABIAN FREI: Je ne peux pas l'expliquer (rires). Nous avions mal commencé le championnat et les gens parlaient déjà de crise. Après nous avons remporté notre premier match européen contre Galati.Puis il y a eu le match à Manchester (3-3). Il y a eu un déclic ce jour-là. Tout est parti de là, nous avons ensuite pu surfer sur cette dynamique et enchaîner les bons résultats.      

RTSsport.ch: Le parcours du FCB en Ligue des champions met également en lumière la qualité de son centre de formation...

FABIAN FREI: Nous avons un effectif de 24 joueurs et chacun est compétitif. Cela permet aux jeunes de progresser et d'offrir plus de possibilités à l'entraîneur. Le gros travail effectué par la formation porte ses fruits, ça donne confiance pour la suite.             

Après, il serait faux de penser que le club va découvrir un nouveau Shaqiri chaque année. Et si les jeunes sont bons, c'est aussi parce que nous sommes encadrés par des "anciens" comme Alex Frei qui nous recadrent quand il le faut. C'est un bon mélange.   

RTSsport.ch: Il semble régner une excellente ambiance dans le vestiaire...       

FABIAN FREI: On rigole ensemble et on se fait plaisir sur le terrain. Je pense que cela se ressent et pour le moment, ça nous réussit...      

"St-Gall a été une bonne opportunité"   

RTSsport.ch: Vous avez été formé au FC Bâle et en êtes maintenant un titulaire indiscutable. C'est une fierté?           

FABIAN FREI: Oui, bien sûr! J'avais parlé avec Thorsten Fink, qui était alors l'entraîneur de l'équipe. Il voulait mon retour à Bâle, qui venait de remporter le championnat. C'est rare qu'un jeune joueur ait sa chance chez le champion sortant. J'ai dû beaucoup travailler pour gagner ma place. Et j'ai eu un petit coup de pouce avec la blessure de Xhaka. J'ai alors su saisir ma chance.

RTSsport.ch:

Vous aviez été prêté deux saisons à St-Gall. Comment l'avez-vous vécu?   

FABIAN FREI: C'était difficile. Mais c'était ma décision, j'avais besoin de temps de jeu pour acquérir de l'expérience. St-Gall a été une bonne opportunité. Avec le recul c'était une expérience nécessaire.                   

RTSsport.ch: Cette saison, tout s'est accéléré...

FABIAN FREI: Et j'espère que ça va continuer! Ma première partie de saison a été très bonne à mon sens. Mais il est très difficile de garder le même niveau sur la durée.  

RTSsport.ch: Justement, vous semblez un peu émoussé depuis quelques temps...     

FABIAN FREI: Oui un peu... Après une bonne préparation, j'ai été freiné par une blessure à un pied. Mais ça revient petit à petit. Je ne suis pas encore à mon niveau du 1er tour, mais je suis sur le bon chemin! 

"J'ai tout ce qu'il me faut à Bâle"                

RTSsport.ch: Comment gérez-vous la notoriété qui va avec votre nouveau statut?   

FABIAN FREI: Je ne regarde pas trop ce qui se dit dans les médias. J'essaie, dans la mesure du possible, de ne pas y prêter attention. On ne peut pas marquer ou faire une passe décisive à chaque match, mais c'est cela que les gens retiennent. Si l'entraîneur et l'équipe sont contents, je suis satisfait!                           

RTSsport.ch: Votre père Markus était sélectionneur de l'équipe de Suisse M17 sacrée championne d'Europe en 2002. Quelle relation entretenez-vous avec lui?          

FABIAN FREI: C'est la première personne que j'appelle après les matches, il me donne beaucoup de conseils. C'est spécial car il a le regard du père mais aussi celui de l'entraîneur quand il regarde mes performances. C'est difficile de combiner les deux (rires)! 

RTSsport.ch: Votre coéquipier Xherdan Shaqiri évoluera au Bayern Munich la saison prochaine. Cela vous donne-t-il des idées?                              

FABIAN FREI: C'est un rêve pour chaque joueur! Mais je suis très heureux à Bâle. J'ai tout ce qu'il me faut, on joue la Ligue des champions presque chaque saison, on gagne des titres et  on a un public extraordinaire. Après, si un grand club veut de moi, pourquoi pas. Mais j'ai encore le temps...   

Propos recueillis par Axel David