On disait que Torres serait motivé à l'idée de rencontrer son club formateur de l'Atletico, sous les yeux de Vicente Del Bosque, sélectionneur de l'Espagne, championne du monde et d'Europe en titre, en tribunes à Louis II. On disait qu'Hazard redonnait des couleurs au jeu des "Blues". Mais c'était oublier un peu vite Falcao, la machine à marquer, auréolé d'un titre de meilleur buteur de l'Europa League (12 buts) la saison passée.
Le "Tigre", son surnom, a fait vivre une soirée de cauchemar au gardien de Chelsea, Cech, un des meilleurs au monde à son poste, qui n'a rien pu faire devant l'ancien joueur de River Plate et Porto. Falcao s'est d'abord offert un lob avec poteau rentrant sur lequel David Luiz n'a pu que se jeter en vain (1-0, 7e). Ensuite, le Colombien a enroulé de l'autre côté une balle divine (2-0, 19e). Puis, enfin, Arda Turan a temporisé en attendant l'arrivée de la flèche Falcao, pourtant parti en retard sur l'action, qui signait son triplé (3-0, 45e).
Roberto Di Matteo, coach de Chelsea, rentrait aux vestiaires à la mi-temps avec un sacré blues. Miranda a donné le coup de grâce ensuite (4-0, 60e). Cahill a sauvé l'honneur (4-1, 75e). Et l'addition aurait pu être bien plus corsée si ce diable de Colombien n'avait pas trouvé la transversale des Londoniens (4e) et un poteau (35e). Dans les rangs de Chelsea, Torres a été pratiquement inexistant, privé de ballons. Hazard n'a pu placer que quelques démarrages, mais a subi les fautes malicieuses de Juanfran ou Mario Suarez.
Largesses défensives anglaises
Plus généralement, les Madrilènes ont profité des largesses défensives d'un Lampard laissant trop d'espace entre le milieu de terrain et les lignes arrières. Et Falcao s'est chargé de désorganiser le maillage des Blues obligeant Mikel et Cole à quitter leurs postes pour s'occuper de lui, en pure perte. L'attaquant de la sélection colombienne a donc livré un beau feu d'artifice au Stade Louis II qui vivait sa dernière SuperCoupe d'Europe. Désormais, ce match lançant la saison européenne va tourner dans différentes villes européennes. L'an prochain, ce sera Prague, puis Cardiff, puis Tbilissi. Vicente Del Bosque, lui, n'était pas dépaysé. Il a entendu des "yo soy espanol" (je suis espagnol) chantés à pleins poumons par les fans madrilènes toute la nuit.
afp/tai