Après Barcelone en 2011 et le Bayern Munich en 2012, c'est Manchester United qui semble en mesure de barrer la route au Real Madrid de Jose Mourinho en Ligue des champions. Le "Special One" a toutes les raisons de se croire maudit après le nul (1-1) concédé par le Real dans son match aller contre les Mancuniens.
Le Real Madrid méritait mille fois la victoire. Les joueurs de Mourinho ont sans doute livré leur meilleur match de la saison. Mais deux facteurs ont joué contre eux dans ce match qui aura tenu toutes ses promesses: l'ouverture du score de la tête de Welbeck à la 20e sur un corner de Rooney et l'état de grâce de David de Gea dans la cage mancunienne. Même si Ronaldo répondait très vite au but de Welbeck en égalisant, lui aussi sur un coup de tête, à la 30e, ce fameux but marqué à l'extérieur a énormément pesé dans le scénario de ce match.
Manque d'espaces pour le Real
Contraints très vite de prendre tous les risques, le Real n'a pas vraiment trouvé les espaces dont son jeu a besoin. Au match retour, la tâche qui les attend sera identique: se livrer sans retenue contre un adversaire qui excelle dans l'art du contre.
Sir Alex Ferguson n'a, cette fois, pas tiré le rideau ! Manchester United, qui ferme parfois trop le jeu à l'extérieur
en Ligue des champions, ne s'est pas dérobé dans un premier temps. Les Mancuniens étaient animés des meilleures intentions au coup d'envoi. Avec van Persie, Rooney, Kagawa et Welbeck, n'évoluaient-ils pas avec quatre joueurs à vocation offensive ?
Face à la furia d'un Real Madrid qui avait tant à se faire pardonner, ce quatuor a pu "exister" avant la pause. Il est vrai qu'il avait en face de lui une défense qui fut très loin d'offrir toutes les garanties. A commencer par le remplaçant de Casillas dans la cage, le transfuge du FC Séville Diego Lopez.
Un grand David de Gea
Le Real a eu l'immense mérite de ne pas baisser les bras après l'ouverture du score de Welbeck. Sous la régie d'un Ozil très inspiré. les Madrilènes ont multiplié les attaques devant la cage de de Gea. L'égalisation de Ronaldo tombait presque comme un fruit mûr. Le Real aurait certainement témoigné d'une plus grande efficacité si Benzema s'était hissé au niveau de Ronaldo, Di Maria et Ozil. Mais en panne de confiance, le Français a fait rarement les bons choix.
A la reprise, Jose Mourinho ne laissait qu'un petit quart d'heure à Benzema pour "rebondir" avant de se résigner à lancer Higuain dans la bataille. La maîtrise était toujours madrilène mais le meilleur homme du match portait bien les couleurs de Manchester: David de Gea.
Le portier espagnol a réussi des arrêts de classe, notamment devant Coentrao à la 61e minute. Souvent décrié, l'ancien joueur de l'Atletico a pris un malin plaisir à démonter sur la pelouse du Real qu'il était bien un gardien d'exception. Un gardien qui a "tenu" ce résultat pour placer Manchester United dans une position favorable dans l'optique du match retour le 5 mars prochain.
Une position qui aurait pu être beaucoup plus confortable si van Persie n'avait pas été aussi malheureux à la 72e minute. En l'espace de... vingt secondes, le Batave tirait sur la transversale de Diego Lopez avant que Xabi Alonso ne repousse juste à quelques centimètres de la ligne sa reprise qu'il avait sans doute vue gagnante. Mais une victoire de Manchester aurait ressemblé à un hold-up.
La bonne affaire pour Dortmund
Shakhtar Donestk et Borussia Dortmund se sont séparés sur un nul 2-2. Les Ukrainiens ont pris par deux fois l'avantage grâce à Srna (31e) et Douglas Costa (68e). Mais le Borussia, qui mise beaucoup sur cette compétition, a trouvé les ressources pour revenir par Lewandowski (41e) puis Hummels (87e).
Ce duel entre deux des formations les plus attractives restant en lice a tenu ses promesses. Des deux côtés, on a tenté d'aller de l'avant, de produire du jeu. Un peu handicapés par leur manque de compétition - leur dernier match officiel remontait au 5 décembre -, les U
krainiens ont peiné à reproduire les combinaisons qui avaient fait le malheur de Chelsea en phase de poules.
Le Shakhar ouvrait le score à la 31e, un peu contre le cours du jeu, sur un coup franc transformé par le capitaine Srna. La frappe de l'international croate, en plein milieu du but, ne semblait pas inarrêtable pour Weidenfeller. Le Borussia, qui avait touché la transversale sur une tête d'Hummels (17e), obtenait une égalisation méritée à la 41e grâce à Lewandowski. Le Polonais signait son cinquième but de l'exercice dans la compétition majeure en Europe.
Le jeu restait équilibré en seconde période. Il fallait une erreur d'appréciation de Hummels sur un long ballon pour que Shakhtar reprenne l'avantage par Douglas Costa, qui transformait en or son premier ballon, lui qui n'était sur la pelouse que depuis six minutes. Le défenseur allemand se rachetait en fin de match en arrachant le 2-2 d'une belle reprise de la tête. Dortmund reste ainsi invaincu cette saison en Ligue des champions.
si/alt