Il y a 18 ans, le PSG faisait tomber le Barça

Paris Saint-Germain - FC Barcelone. L’affiche est alléchante. D’un côté, une formation catalane qui règne sur l’Europe (trois Ligues des champions depuis 2006), de l’autre, une équipe parisienne qui aspire à prendre sa place. Une opposition de culture, de style, de palmarès et de stars qui a connu un précédent. C’était déjà en Ligue des champions, déjà en quarts de finale. C’était en mars 1995. C’était il y a 18 ans. C'était une autre époque.

L’arrêt Bosman n’avait pas encore redistribué les cartes du football européen, la Ligue des champions était encore fidèle à son appellation puisque seuls les clubs sacrés dans leurs championnats respectifs y prenaient part. Pas de place pour les "viennent ensuite"! Mais, déjà, le duel PSG - Barça faisait saliver, à juste titre.

Auteurs d’un match nul au Camp Nou à l’aller (1-1), David Ginola et Cie avaient fait tomber le champion d'Europe 1992 au terme d’un match retour mémorable remporté 2-1. Mémorable? Pour tout supporter du PSG qui se respecte, oui. Anecdotique, peut-être, pour les autres.

Guérin délivre le Parc des Princes

Vincent Guérin était sur le terrain ce 15 mars 1995. Et plutôt deux fois qu'une puisque c’est même lui qui a éliminé le Barça, lui le gamin de Paris, né à quelques centaines de mètres du Parc des Princes! Enfin, quand on dit "lui", on n'oublie pas tous les autres, évidemment...

Une passe de Valdo, une percée et une frappe lointaine du droit qui trompe Busquets à la 83e minute. "Ah je crois qu'on m'associera encore un moment à ce but, sourit Vincent Guérin. C'était un moment incroyable. Ca m'a mis dans un état second, c'est difficile à décrire. Quand je revois les images, je me dis que j'ai un peu pété les plombs (rires)!"

Plus tôt dans le match, le PSG avait touché les montants à quatre reprises. Bakero pensait avoir fait le plus dur en donnant l'avantage aux Blaugrana, en vert pour l'occasion, au retour des vestiaires. Mais Rai avait remis les pendules à l'heure de la tête suite à un corner de Paul Le Guen juste avant d'entrer dans le dernier quart d'heure.

Dix-huit ans plus tard, les souvenirs de l'exploit sont encore limpides. "Je me rappelle de ce but qui nous envoie en demi-finales, bien sûr. Mais je me souviens aussi que je m'étais presque cassé la clavicule suite à une agression de Bakero qui m'avait envoyé au sol. J'avais terminé le match avec de grosses douleurs. Il n'aurait pas fallu qu'un coéquipier me saute dessus à la fin du match!"

"Nous avions confiance en nos qualités"

Alors, pas si impressionnant que ça le Barça de Cruyff, Koeman et Stoichkov? "On redoutait cette équipe bien sûr! Même si Barcelone ne dominait pas à l'époque comme c'est le cas aujourd'hui, il ne faut pas oublier qu'elle avait remporté la Ligue des champions en 1992 et joué la finale en 1994. Il y avait de nombreux internationaux, chez eux comme chez nous, lâche Vincent Guérin. Mais nous avions confiance en nos qualités. Nous avions l'expérience de la Coupe d'Europe et je parle d'expérience en tant que groupe. Nous restions sur deux demi-finales, en Coupe UEFA et en Coupe des Coupes, et nous avions éliminé deux fois le Real Madrid. Tout cela nous a beaucoup aidés."

Le PSG millésime 2013 peut-il imiter son prédécesseur? "Le club est en train de changer de dimension. Ce choc arrive peut-être un peu tôt. Sur le papier, le Barça est largement favori de par son expérience, sa technique, etc. Mais une Coupe d'Europe a ça de beau qu'un exploit est toujours possible. Et si le PSG venait à se qualifier, c'en serait un!"

"Sur le match aller au Parc, c'est du 50-50. Devant son public, le PSG peut parfaitement s'imposer. En 1995, nous avions eu la chance de disputer le match retour à domicile, là ça ne sera pas le cas. Il n'y a qu'une seule certitude: il ne faut pas prendre de but à la maison. Même s'il y a 0-0, tout restera ouvert pour le match retour", prédit l'ancien Parisien.

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Axel David