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Ibrahimovic sur les lieux de son crime

Zlatan Ibrahimovic revient à Barcelone, mais cette fois dans le maillot du Paris SG. [Stéphane Mahé]
Zlatan Ibrahimovic revient à Barcelone, mais cette fois dans le maillot du Paris SG. - [Stéphane Mahé]
Zlatan Ibrahimovic, qui a quitté Barcelone en 2010 en claquant la porte et en conflit ouvert avec l'entraîneur Pep Guardiola un an seulement après avoir rejoint l'institution catalane, revient mercredi au Camp Nou avec le Paris SG - en quarts de finale retour de la Champions League -, sur les lieux de son crime de lèse-majesté.

L'histoire avait pourtant tout de l'idylle à venir quand elle commence à l'été 2009, tant l'attaquant suédois rêvait depuis toujours de rejoindre les "Blaugranas". Sa passion se renforce même au fur et à mesure que les discussions traînent entre l'Inter Milan et le Barça, comme il l'a raconté dans son autobiographie.

Les débuts d'"Ibra" en Catalogne sont mêmes idéaux, avec sept buts lors des huit premières journées. Mais rapidement, le caractériel avant-centre va déchanter, accusant son entraîneur, qui lui avait demandé lors de leur premier entretien de "garder les pieds sur terre", de préférer l'éclosion de Messi à l'expression de son propre talent.

Une Ligue des champions qui se refuse à lui

"Guardiola préférait chouchouter Messi, il ne me regardait même pas. J'étais une Ferrari conduite comme une Fiat. A un moment, j'ai même pensé à arrêter ma carrière", a-t-il même écrit alors qu'il s'apprête à retrouver la majestueuse enceinte en quarts de finale retour de cette Ligue des champions qu'il n'a jamais remportée.

Au Barça, "Ibra" (à droite) était quelque peu jaloux du traitement réservé à Messi (no10, ici avec Henry, no14). [KEYSTONE - Albert Olive]
Au Barça, "Ibra" (à droite) était quelque peu jaloux du traitement réservé à Messi (no10, ici avec Henry, no14). [KEYSTONE - Albert Olive]

"Tu n'as pas de couilles. Tu te chies dessus devant Mourinho. Va te faire f..... !"

, envoie-t-il encore à son entraîneur après l'élimination en C1 face à l'Inter. Le divorce est alors consommé et "Ibra", qui reproche également aux gentils Xavi et Iniesta d'être "sages comme des bons élèves", ne va commencer que deux des huit derniers matches de Liga.

Comble de malchance, il a choisi le mauvais club la mauvaise année, car c'est l'Inter qu'il venait de quitter qui a été sacrée cette année-là alors que le Barça, champion d'Europe en 2009, a attendu qu'il parte pour récidiver en 2011.

Buteur lors du 2-2 du match aller la semaine dernière (son 5e but seulement en match à élimination directe en C1) "Ibra" nourrira mercredi autant un sentiment de revanche qu'un espoir de qualification. Statistiquement, son passage à Barcelone n'est pourtant pas une infamie avec 21 buts marqués en 45 matches toutes compétitions confondues, dont 16 en 29 matches de championnat.

"Il n'a pas obtenu ce qu'il voulait au Barça"

"Il avait marqué beaucoup en première partie de saison, s'est souvenu son ex-coéquipier Piqué sur Canal+ avant le match aller. Après, ce sont des décisions de l'entraîneur. Guardiola a préféré faire confiance à d'autres joueurs et Zlatan s'est vu dans un second rôle, pas dans le premier rôle qui lui plaît. Et il n'a pas obtenu ce qu'il voulait".

"Ibra" était déjà revenu au Camp Nou en 2012, avec l'AC Milan. Mais là, son ex-coach Pep Guardiola était encore en place. [REUTERS - Alessandro Garofalo]
"Ibra" était déjà revenu au Camp Nou en 2012, avec l'AC Milan. Mais là, son ex-coach Pep Guardiola était encore en place. [REUTERS - Alessandro Garofalo]

"Nous savons qu'il est individualiste dans son jeu, qu'il a besoin d'être au coeur de l'équipe et au Barça, ce rôle était déjà pris par Messi"

, a-t-il aussi déclaré sur Terra.es.

Si "Ibra" est déjà revenu au Camp Nou en 2012 avec l'AC Milan, c'est en revanche la première fois qu'il n'aura pas à y recroiser son ancien entraîneur puisque celui-ci s'est accordé une année sabbatique. Tout miel, le Suédois avait d'ailleurs changé de tonalité avant les retrouvailles la semaine dernière, animant avec humour la conférence de presse d'avant-match.

"Le Barça est sans doute la meilleure équipe actuelle et probablement la meilleure équipe à avoir jamais joué sur cette planète", avait-il d'abord dit à propos de son ancien club avant de répondre à la question de savoir si Messi était le meilleur joueur du monde. "Il a gagné tous ces Ballons d'Or. Peut-être qu'ils devraient lui donner le nom de Messi et ne plus l'appeler Ballon d'Or parce que je pense qu'il va encore le gagner quelques fois. Il bat tous les records qui existent. Le meilleur de tous les temps, je ne sais pas. C'est dur à dire. Il faut qu'il prenne sa retraite avant d'en parler. Tant qu'il sera en activité, ce sera dur à dire".

afp/dbu

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Victor Valdes, envers et contre tout

En grande forme actuellement, le gardien de Barcelone Victor Valdes espère être aussi efficace en quarts de finale retour de Ligue des champions mercredi au Camp Nou contre le Paris SG que lors de l'aller (2-2) ou de la victoire de l'Espagne contre la France fin mars (1-0). Si le portier de 31 ans parvenait à préserver ses cages mercredi face à "Ibra" et compagnie, ce serait en effet synonyme d'une qualification du Barça, auquel un 0-0 suffit pour passer en demi-finales.

Héros du récent France-Espagne (0-1), et à nouveau décisif avec le Barça lors du match aller contre Paris, Valdes, qui a fait l'impasse dimanche sur l'entraînement pour une "indisposition", traverse actuellement l'une des périodes les plus fastes de sa carrière. Paradoxalement, il s'agit aussi de l'une des périodes les plus instables de sa trajectoire, "VV", comme l'appellent ses coéquipiers, ayant annoncé en janvier qu'il ne prolongerait pas son contrat avec le club blaugrana, qui arrive à échéance en juin 2014.

Et malgré les efforts du Barça pour tenter de le retenir, Valdes, qui avait déclaré être attiré par "d'autres destinations, d'autres cultures", a récemment persisté et signé dans le magazine anglais Four-Four-Two. "J'aime le football anglais. Là-bas, les attaquants frappent beaucoup au but et le respect des supporteurs envers les joueurs est impressionnant".

Envers et contre tout: tel pourrait d'ailleurs être le slogan résumant les 11 ans passés par ce gardien dans les cages de son club formateur. Car en dépit de son poste de titulaire acquis dès 2004 sous Rijkaard, le grand gardien au crâne rasé et au jeu au pied en or s'est toujours senti remis en cause par certains observateurs catalans.

"On a toujours douté de moi", déclarait-il encore en janvier en conférence de presse après avoir dû une nouvelle fois commencer la saison sous le feu des critiques, liées à une de ses erreurs lors de la Supercoupe d'Espagne, finalement perdue par les Blaugrana (3-2; 1-2) contre le Real Madrid.

Le palmarès archi-complet de Valdes devrait pourtant en impressionner plus d'un: trois Ligue des champions, cinq titres de champion d'Espagne et une petite pierre apportée, dans l'ombre de Casillas, à la conquête du Mondial 2010 et de l'Euro 2012.