Mené au score depuis la 36e et une tête de Godin, le Real Madrid a brisé les rêves rojiblancos en égalisant à la 93e par Sergio Ramos. Le défenseur central, buteur six fois lors de ses sept dernières rencontres, a racheté de superbe manière la bourde de son capitaine et ami Iker Casillas. La monumentale hésitation du portier merengue sur le 1-0 a bien failli coûter à la Maison blanche cette "decima" qu'elle chassait depuis son ultime sacre en 2002.
Bale crucifie les Colchoneros
Peu en réussite jusque-là, Gareth Bale a justifié en une seule action les quelque 100 millions d'euros dépensés cet été par son président Florentino Perez pour le faire venir de Tottenham. A la réception à la 110e d'un centre de Di Maria, dont la percée côté gauche a fait exploser la défense de l'Atlético, le Gallois a permis au Real d'assommer définitivement son adversaire. Un Atlético qui s'est désintégré par la suite, pliant encore devant Marcelo (118e) et Ronaldo (120e/penalty).
Très discret durant cette finale, le Portugais a donc porté son total de buts en C1 cette saison à 17, nouveau record. Il est du même coup revenu à hauteur de Lionel Messi avec 66 réalisations dans la compétition, à quatre longueurs de la première place toujours occupée par Raul, le précédent no 7 de Santiago Bernabeu.
Ancelotti comme Paisley
Conscient des carences de son équipe, Carlo Ancelotti a eu le nez fin en introduisant à la 59e Isco au milieu de terrain et Marcelo dans le couloir gauche. Le latéral brésilien a mis le feu dans les lignes arrières des Colchoneros jusqu'à ce que ceux-ci craquent. L'entraîneur italien, qui faisait déjà partie des six hommes à avoir remporté la Ligue des champions aussi bien sur le terrain que sur le banc, égale ainsi le record de trois sacres en tant que coach détenu par Bob Paisley (Liverpool 1977, 1978, 1981).
Champion d'Espagne au nez et à la barbe des géants de la péninsule, l'Atlético a concédé au plus mauvais moment sa première défaite de la saison dans la compétition. Pour les Matelassiers, l'exceptionnel exercice qu'ils viennent de réaliser n'a duré qu'une demi-heure de trop.
si/baru
Diego Costa n'a même pas joué dix minutes
Le sulfureux Diego Simeone avait fait le pari d'aligner d'entrée de jeu Diego Costa, qui s'était pourtant blessé une semaine plus tôt dans la "finale" de la Liga contre Barcelone. Parti en Serbie y suivre un traitement à base de placenta de jument, l'avant-centre n'a tenu que huit minutes avant de devoir céder sa place à Adrian Lopez.
Son entêtement à vouloir disputer ces deux rencontres cruciales va peut-être coûter à l'international espagnol sa place à la Coupe du monde au Brésil, son pays d'origine. Un choix risqué opéré par un Simeone qu'aucun supporter rojiblanco n'osera reprocher à l'Argentin.
Arrivé à Vicente Calderon il y a deux ans et demi alors que le club était au plus bas, l'ancien milieu de l'Atlético a fait de son équipe une des places fortes du football européen. Et a frôlé pour une poignée de secondes un doublé inespéré que personne n'aurait osé pronostiquer en début de saison.
Les 13 dernières finales de la C1
2002: Real Madrid - Bayer Leverkusen - 2-1
2003: AC Milan - Juventus - 0-0, 3-2 tab
2004: FC Porto - AS Monaco - 3-0
2005: Liverpool - AC Milan - 3-3, 3-2 tab
2006: FC Barcelone - Arsenal - 2-1
2007: AC Milan - Liverpool - 2-1
2008: Manchester United - Chelsea - 1-1, 6-5 tab
2009: FC Barcelone - Manchester United - 2-0
2010: Inter Milan - Bayern Munich - 2-0
2011: FC Barcelone - Manchester United - 3-1
2012: Chelsea - Bayern Munich - 1-1, 4-3 tab
2013: Bayern Munich - Borussia Dortmund - 2-1
2014: Real Madrid - Atlético Madrid 4-1
Les 10 sacres du Real Madrid: 1956, 1957, 1958, 1959, 1960, 1966, 1998, 2000, 2002, 2014.