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L'ex-président du FC Servette extradé vers la Suisse

Marc Roger sera extradé d'Espagne en Suisse cet été
Aérophobe, Marc Roger était accompagné d'un médecin
Marc Roger a fait son retour jeudi à la prison de Champ-Dollon (GE). L'ancien président du Servette FC a été extradé d'Espagne vers Genève à bord d'un avion privé. Dès son retour, la justice genevoise l'a inculpé de nouvelles charges.

«Marc Roger est arrivé jeudi après-midi à Genève par un vol
spécial. Il était accompagné des fonctionnaires de la police
cantonale genevoise et d'un médecin», a indiqué l'Office fédéral de
la justice (OFJ).

Dossier alourdi

«Le certificat médical attestait qu'en dépit de l'aérophobie
dont souffrait prétendument l'intéressé, celui-ci pouvait être
extradé par la voie aérienne», poursuit l'OFJ. «Le voyage s'est
déroulé sans problème», a précisé le juge d'instruction Marc
Tappolet dans un communiqué.



L'instruction ayant progressé malgré l'absence du prévenu, le
dossier de l'homme d'affaires déchu s'est alourdi. A son arrivée,
Marc Roger s'est vu inculper de gestion fautive, voire banqueroute
frauduleuse, dans le cadre de la faillite du Servette FC,
d'escroquerie concernant l'investisseur espagnol du club et d'abus
de confiance.



L'instruction préparatoire est presque terminée, poursuit le juge.
Marc Roger sera encore interrogé sur tous les éléments recueillis à
travers 45 audiences de témoins et deux expertises financières
depuis sa remise en liberté conditionnelle en juillet 2005. Le
procès pourrait avoir lieu au printemps 2008.

La défense outrée

«C'est une double satisfaction», a réagi Me François Canonica,
avocat d'une trentaine d'anciens joueurs et entraîneurs du club
grenat. D'une part, l'absence de Marc Roger ralentissait la
procédure et faisait courir le risque d'un procès amputé d'un des
principaux protagonistes de la débâcle du club genevois. D'autre
part, le droit est rétabli. En ne répondant pas aux convocations du
juge, alors qu'il s'y était formellement engagé au moment de sa
remise en liberté, Marc Roger s'est parjuré et s'est moqué de la
justice, affirme Me Canonica.



Contactés par l'ATS, les avocats parisiens de Marc Roger,
Jean-Louis Andreau et Michael Brosemer, se disent de leur côté
outrés par le procédé utilisé pour extrader leur client. La justice
suisse n'a pas tenu compte des avis médicaux qui interdisaient un
transport par avion, mettant en danger la santé de Marc
Roger.



Les deux avocats sont prêts à actionner la justice française s'il
se vérifiait que l'avion a survolé la France. Paris avait en effet
interdit que son ressortissant transite par le territoire national.
Les avocats dénoncent «l'acharnement» de la justice genevoise.
Selon eux, tout était prêt pour que l'instruction ait lieu à Alès,
la ville d'origine de leur client.



ats/hof/kot

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Extradition difficile

L'extradition de Marc Roger a été obtenue au terme d'un travail intense de l'OFJ, avec l'aide de la police genevoise et de la justice espagnole.

L'ancien dirigeant du club de football avait été arrêté à Séville le 23 février 2007.

Il s'était opposé à son retour à Genève par des recours, mais l'Espagne avait définitivement accordé l'extradition le 19 septembre.

Bataille judiciaire

Marc Roger, arrêté une première fois à Genève, avait été remis en liberté provisoire le 1er juillet 2005 contre une caution de 300'000 francs.

Depuis, il était retourné en France et ne s'était jamais présenté aux convocations du juge genevois, envoyant chaque mois un nouveau certificat médical.

Lassée de ces absences, la justice avait lancé en septembre 2006 un mandat d'arrêt international à son encontre.