Johan Djourou se fait sa place dans la défense d'Arsenal

La période est plutôt faste pour Johan Djourou à Arsenal. Sur
les 18 rencontres officielles des Gunners depuis le 1er novembre,
le Genevois en a disputées 12, soit les deux tiers. A chaque fois
comme titulaire. A chaque fois sans quitter la pelouse avant le
coup de sifflet final.



Une preuve de plus de la confiance d'Arsène Wenger, même si un tel
temps de jeu est aussi le fruit des diverses blessures qui minent
le club londonien depuis plusieurs mois. «Mais j'ai aussi joué
alors que Touré et Silvestre étaient sur le banc, nuance Djourou,
un brin vexé. Ce n'est pas que grâce aux blessures!»

Un certain scepticisme

Djourou emmagasine de l'expérience, se forge une réputation,
apprend son métier dans la Premier League, considérée comme le
meilleur championnat du monde. «Je ne pouvais pas demander
plus, s'enthousiasme-t-il. Je progresse énormément tout en
prenant du plaisir».



Et l'ancien Carougeois de régler quelques comptes. «On a dit
que c'était une erreur de partir si jeune dans un grand club. J'ai
toujours su que mon temps allait venir. Ce n'est pas facile de
jouer quand on a devant soi des Gallas ou Touré...» Un
scepticisme qui ne prenait pas suffisamment en considération l'âge
de l'Ivoirien d'origine.



Car à 22 ans - il les a fêtés ce dimanche -, Djourou fait
figure de monstre de précocité non seulement à l'échelle du
football suisse, mais aussi à celle du ballon rond international.
«J'essaie d'être chaque jour meilleur à 22 ans et, sur cette
lancée, je pense que j'aurai déjà une belle expérience à 25
ans». Il suffit d'opérer un tour d'Europe des plus grands
clubs pour s'en rendre compte.

Seul le prodige Piqué

En regardant les paires de défenseurs axiaux titulaires dans les
formations de pointe du continent, le constat est frappant. Seul
Gerard Piqué, le prodige barcelonnais de 21 ans, est plus jeune que
Djourou. Et encore, il aura 22 ans le 2 février prochain...



Il faut dire que le poste requiert autant de science du jeu que de
qualités footballistiques pures. En ce sens, les entraîneurs
préfèrent se reposer sur des joueurs expérimentés pour diriger
leurs défenses. Si l'exemple milanais Maldini (40 ans)/Bonera (27
ans) est extrême, ceux de ManU, l'Inter, le Real Madrid, Lyon,
Bayern Munich ou encore AS Rome reflètent à merveille la
réalité.



Alors, avec près de 800 minutes de championnat dans les jambes et
1440 au total cette saison, Djourou réalise déjà ce que peu de ses
confrères parviennent à réaliser: se faire une place dans la
défense centrale d'un grand d'Europe.



si/alt