Le FC Sion rêve d'exploit face à Fenerbahçe

Après ses échecs contre Bayer Leverkusen en 2006 et Galatasaray
en 2007, le FC Sion devra à nouveau repousser ses limites, face à
Fenerbahçe, pour atteindre la phase des poules de l'Europa League.
Les Valaisans, qui seront d'ores et déjà sous pression jeudi à
Genève (20h30), en découdront avec une des formations les plus
puissantes de la planète.



Un coup d'oeil sur les budgets respectifs suffit à se convaincre
de l'immensité de la tâche. Avec un budget estimé à 220 millions de
francs - contre 16 pour Sion -, le club stambouliote se donne les
moyens de ses ambitions, c'est-à-dire intégrer dans la durée de
gratin européen, comme cela avait été le cas lors de la Ligue des
champions 2007/08 (quart de finale perdu contre Chelsea). Il pointe
à la 19e place du classement 2009 des clubs les plus riches au
monde, devant Manchester City (!), avec un chiffre d'affaires de
169 millions de francs.

Roberto Carlos & Cie

«Nous sommes les petits», concède volontiers Didier
Tholot, finaliste de la Coupe UEFA 1996 avec Bordeaux et qui était
arrivé comme joueur à Sion justement l'année suivante, pour y
affronter Galatasaray en tour préliminaire de la Ligue des
champions. «Autant la différence entre les deux clubs peut être
importante sur un championnat, autant tout est possible sur un mode
aller-retour. Il faut y croire et vouloir réaliser
l'exploit.»



Sion aura ainsi fort à faire pour contrer l'impressionnante
formation dirigée par l'Allemand Christoph Daum (ex-Leverkusen et
Cologne) et qui comporte en son sein quelques grosses pointures
tels l'ancien champion du monde Roberto Carlos, le champion
d'Europe et Pichichi 2008 Daniel Güiza, le stratège Emre Belözoglu,
Kazim ou encore le portier international turc Volkan Demirel.

Faire mieux qu'à Leverkusen

Bien qu'ayant des chances de qualification extrêmement réduites,
eu égard au prestige de l'adversaire, les Sédunois garderont
toutefois à l'esprit leur victoire inattendue à l'aller contre
Galatasaray (3-2 à Genève après avoir mené 3-0 à la 32e !), au même
stade de la compétition voici deux saisons. Obradovic, Paito,
Alioui, Vanczak et Dominguez avait alors joué (les trois derniers
avaient marqué), tout comme Bühler, qui ne sera lui certainement
pas titulaire ce jeudi.



La formation de Tholot devra impérativement garder la tête froide,
ce qui n'est de loin pas son fort cette saison, avec cinq buts
encaissés en les 89e et 93e minutes, à chaque fois synonymes de
points importants qui s'envolent. Il lui faudra non seulement
rééditer l'exploit de Galatasaray, mais aussi franchir un palier
essentiel, celui de la maturité. En 2006, les Sédunois
n'avaient-ils pas arraché provisoirement leur qualification à
Leverkusen en égalisant à 1-1 à la 75e, avant de sombrer dans les
minutes suivantes ?

Une équipe paradoxale

«Tout le monde a vu que Sion a du coeur et veut jouer au
foot, explique Tholot. Mais il nous manque la tête, nous
devons être plus réfléchis et faire plus d'efforts. Ou du moins ne
pas les faire dans le vide...»



Equipe paradoxale, le FC Sion ne cesse de surprendre depuis un
mois, et pas toujours dans le bon sens. On le dit meilleur dans le
jeu que la saison passée, mais ses fins de matches sont souvent
catastrophiques. On le dit plus hermétique grâce aux arrivées de
Vanins et Chihab, mais, avec 11 buts concédés, il est la troisième
pire défense de Suisse. On dit que sans quelques erreurs, il aurait
15 points au championnat. Mais il n'en a que 8.

Bâle doit se méfier du piège de Bakou

Treize ans après une défaite 1-0 devant l'Azerbaïdjan qui avait
coûté à l'équipe de Suisse de Rolf Fringer sa qualification pour la
Coupe du monde 1998 en France, le FC Bâle tentera de déjouer un
nouveau piège tendu à Bakou. Il affrontera le FC Bakou à 17 heures
pour le compte du match aller du dernier tour qualificatif de
l'Europa League.



A la peine en championnat, les Rhénans n'ont pas le droit à
l'erreur. Après avoir éliminé les Andorrans de Santa Coloma et les
Islandais du KR Reykjavik, la formation de Thorsten Fink n'a, a
priori, pas grand chose à craindre des champions d'Azerbaïdjan qui
seront privés jeudi de leurs deux meilleurs éléments, le Brésilien
Felipe Almeida Felix et le Roumain Daniel Oprita, un ancien joueur
du FC Aarau.

Gelabert et Ferati absents

Engagé cet été en Ligue des champions, le FC Bakou a été éliminé
au troisième tour par le Levski Sofia avant d'être «reversé» en
Europa League. Emmenés par le duo d'attaque composés d'Alex Frei et
de Marco Streller, les Bâlois se doivent de classer l'affaire déjà
lors de ce match aller qui sera suivi par près de 30'000
spectateurs.



Les Rhénans ont rejoint Bakou mardi déjà après un vol de cinq
heures. Jeudi, Throsten Fink devra composer avec deux nouveaux
absents, Gelabert qui est suspendu et Ferati qui est blessé. Après
la défaite sans appel concédée dimanche au Letzigrund devant les
Grasshoppers, un tout autre résultat qu'une victoire pourrait
fragiliser davantage la position du nouvel entraîneur qui assume la
difficile succession de Christian Gross.



si/mor