La Suisse accède à la finale contre le Nigeria

L'euphorie n'a plus de limite pour l'équipe de Suisse M17. La
formation de Dany Ryser s'est qualifiée pour la finale de la Coupe
du monde des moins de 17 ans en surclassant la Colombie (4-0) à
Lagos, signant là d'ores et déjà un des plus grands exploits du
football suisse.



Sept ans après le titre européen des M17 (déjà) de Senderos,
Barnetta ou Ziegler, leurs successeurs ont gravi encore un palier
en atteignant la finale d'un rendez-vous planétaire, où ils
affronteront dimanche (19h00) le Nigeria. Jamais une formation
suisse des M17 ne s'était même qualifiée pour une Coupe de
monde.



La Suisse n'a pas eu le temps de se poser des questions. Juste
avant le quart d'heure, Ben Khalifa tourmentait la défense
colombienne mais voyait le bras du Colombien Arias sur la
trajectoire de son deuxième tir qui suivait une première parade du
gardien. L'arbitre appliquait la double peine: expulsion d'Arias et
penalty, transformé sans trembler par Ben Khalifa lui-même.

Duo intenable

Intenable, le Vaudois s'entendait à
merveille avec son complice de l'attaque à Grasshopper, Haris
Seferovic, pour mettre au supplice la défense colombienne. Il
«ajustait» une fois le petit filet colombien avant d'offrir un
caviar en profondeur à la 37e à Seferovic, qui signait le 2-0 avec
un sang-froid impressionnant.



Vitalité malgré les 30 degrés de Lagos, vitesse de réaction,
intelligence de jeu, discipline, variété du jeu et puissance: tout
y était chez les Suisses, qui profitaient des boulevards laissés
par les Sud-Américains réduits à dix pour créer le danger quasiment
à chaque occasion.



Pratiquement tous les tirs étaient cadrés, et les Suisses jouaient
sur du velours sans se désunir. Xhaka tirait sur la transversale
juste avant la pause avant que le défenseur Martignoni, à la 50e,
sonne le glas des faibles espoirs colombiens d'un maître tir (3-0).
Tout devenait facile et Rodriguez se joignait à la fête en signant
le 4-0 à la 67e. Les Colombiens se montraient tout au plus
dangereux sur des balles arrêtées.

Incroyable bilan

Signe de la formidable solidarité qui l'anime et de ses
ressources, l'équipe de Suisse n'a pas paru souffrir de l'absence
de son capitaine Veseli et de Kasami, suspendus. Les «rougets»
travaillent ensemble depuis trois ans et ont eu le temps de croire
en leurs qualités depuis leur qualification pour les demi-finales
de l'Euro au printemps dernier en Allemagne.



En six matches à cette Coupe du monde, les jeunes de Dany Ryser
présentent le bilan hallucinant de six victoires pour 17 buts
marqués (dont 8 pour le duo Ben Khalifa-Seferovic) contre 7 reçus.
Et la fatigue ne semble pas avoir de prise sur eux. Le spectacle
présenté jeudi a une nouvelle fois déclenché l'enthousiasme des
24 000 spectateurs.



Après avoir sorti le Brésil, recordman du nombre de titres,
l'Allemagne, championne d'Europe, l'Italie et la Colombie, cette
Suisse euphorique n'aura bien sûr rien à craindre en finale
dimanche à Abuja face au tenant du titre, le Nigeria, qui a dominé
l'Espagne 3-1..



«La performance d'aujourd'hui était incroyablement
bonne», s'est enthousiasmé Gérard Castella, l'ex-entraîneur de
Servette présent au Nigeria pour "espionner" les adversaires des
Suisses. «Et ce qui m'impressionne particulièrement: cela
n'avait jamais paru aussi facile lors des matches
précédents»...

Trot tôt pour faire la fête

Je ne peux que
féliciter l'équipe pour cette performance hors du commun. La Suisse
entière peut être fière de ces jeunes footballeurs. Ils ont obtenu
un succès fantastique dans des conditions difficiles et toute
l'équipe a évolué à un niveau très élevé.

Ottmar Hitzfeld

Dany
Ryser (sélectionneur de la Suisse M17): «Nous avons
mérité ces honneurs. Nous avons aujourd'hui à nouveau été au top.
Mais il est trop tôt pour faire la fête. Les joueurs doivent dès
maintenant se concentrer sur la récupération.»

Haris Seferovic (attaquant de l'équipe)

:
«Nous nous poussons les uns les autres. Notre confiance nous
donne énormément de force.»

Scènes de chaos devant le stade

Le chaos régnait par endroits devant le stade Teslim-Balogun de
Lagos avant la demi-finale de la Coupe du monde M17 entre le
Nigeria, tenant du titre, et l'Espagne. Des milliers de fans sans
billet ont tenté de forcer les portes de l'enceinte.



Il y a eu plusieurs blessés, à considérer le ballet incessant des
civières. Sous le poids des assaillants, une des grilles d'entrée a
cédé, permettant à des milliers de personnes non autorisées de
s'engouffrer dans le stade. La partie se jouait à guichets fermés,
et le Nigeria s'est imposé 3-1.



Pendant le match, le speaker a lancé plusieurs appels au calme à
la foule, qui ne s'est apaisée qu'en deuxième mi-temps, une fois le
succès nigérian assuré. Un fin d'artifice officiel a été allumé
alors même qu'il restait quelques secondes à jouer.



si/bao