Chelsea remet son titre en jeu dimanche.

Les "Blues" aimeraient entrer dans le cercle fermé des clubs sacrés 3 fois de suite dans le plus vieux championnat professionnel du monde. Mais l'ambition des richissimes Londoniens passe aussi, et peut-être surtout, par la Ligue des Champions. Sur le papier, tout semble parler pour eux.


L'effectif déjà très riche a été encore renforcé par Ballack et Shevchenko. La principale difficulté sera sans doute pour José Mourinho de faire cohabiter et collaborer toutes les vedettes de l'équipe sans froisser les égos.

Questions à Old Trafford. Qui inquiètera Chelsea?

Comme d'habitude, les outsiders seront les grands noms du football anglais, à savoir Manchester United (15 titres de champion), Arsenal (13) et Liverpool (18, record). Manchester United a perdu Ruud Van Nistelrooy, en disgrâce et cédé au Real Madrid, et comptera sur son duo Wayne Rooney-Cristiano Ronaldo.


Dans son "Emirates Stadium" flambant neuf, Arsenal s'attend à une grande saison. Arsène Wenger est parvenu à retenir Thierry Henry, au grand soulagement des fans des "Gunners". La venue de Tomas Rosicky (Dortmund) amènera de la qualité, mais il faudra combler la perte de Robert Pires, Dennis Bergkamp et Sol Campbell.

Les 3 Suisses en Premier League

Avec sa défense très jeune (sauf le gardien allemand Jens Lehmann), Arsenal a l'avenir devant lui, à l'image des Genevois Philippe Senderos (blessé à l'épaule et absent jusqu'en octobre) et Johan Djourou.


Après avoir gagné la Ligue des Champions en 2005 et la Cup en mai dernier, Liverpool ambitionne d'avoir son mot à dire dans la lutte pour le titre. Rafael Benitez a recruté plusieurs joueurs offensifs et rapides, dont le Néerlandais Dirk Kuyt.


Derrière les quatre grands, il faudra avoir un oeil sur Tottenham, qui se rapproche des meilleurs. Le Suisse Reto Ziegler, de retour de ses prêts à Hambourg et Wigan, est prêt à briller.

DJOUROU, MODELE DE PRECOCITE

A Arsenal depuis 3 ans, Johan Djourou (19 ans) a débuté en équipe 1ère le 27.10.04, le même jour que... Philippe Senderos (Coupe de la Ligue). Depuis,le no20 genevois a continué sa progression Alors tout ne va-t-il pas un peu trop vite pour l'international suisse? "On peut le voir comme ça si je compare la situation avec des autres joueurs de mon âge, mais c'est avec un peu de réussite et beaucoup de travail que l'on arrive là où je suis". Titularisé à 6 reprises en 2005/2006 en Premier League, le défenseur évoque son parcours, ses objectifs, la Nati et les adversaires des Gunners.


Vous avez connu une saison 05/06 faste. Premiers matches en Premier League, participation au Mondial...


JOHAN DJOUROU: Le fait d'avoir disputé mon premier match en championnat a été un moment exceptionnel. Puis sont arrivées ma 1ère sélection avec l'équipe nationale, en Ecosse, et la Coupe du monde, de grosses cerises sur le gâteau.


Votre blessure lors de la Coupe du monde n'est plus qu'un mauvais souvenir. Comment s'est déroulée la préparation?


JOHAN DJOUROU: Très bien. Après la Coupe du monde je suis tout de suite venu à Genève pour me rétablir et travailler. Puis avec Arsenal nous nous sommes préparés une semaine en Autriche.


Justement, en Autriche vous avez même inscrit un but en match amical...


JOHAN DJOUROU: Tout à fait. Avoir le plaisir de marquer un but est toujours bon pour la confiance et j'espère qu'il y en aura encore plein à l'avenir (rires).


Vous avez disputé 7 rencontres en championnat la saison passée. Quel est votre objectif cette année?


JOHAN DJOUROU: Tout d'abord d'essayer de confirmer ce que j'ai accompli jusqu'à présent, de poursuivre ma progression puis de pouvoir disputer plus de matches pour acquérir de l'expérience. J'ai joué la semaine passée en Ligue des Champions (ndlr: contre Dinamo Zagreb), une première pour moi.


On sent chez vous que le plaisir est une notion essentielle...


JOHAN DJOUROU: C'est la chose la plus importante car sans elle cela ne sert à rien de jouer. Il faut prendre du plaisir, être content et continuer de travailler.


Arsenal a prolongé votre contrat de 6 ans. Un contrat béton. Vous touchiez jusque-là 5000 francs...


JOHAN DJOUROU: Non, je touchais un peu plus que ce montant. Maintenant c'est beaucoup mieux mais pour moi le fait important est que le club tienne vraiment à moi et qu'il ait de grandes ambitions. Ce sont ces derniers éléments qui m'ont convaincus de rester.


Quels ont été les arguments d'Arsène Wenger pour que vous restiez?


JOHAN DJOUROU: Il m'a convaincu parce qu'il m'a fait jouer. Actuellement, il n'y a pas beaucoup de défenseurs axiaux de mon âge qui jouent régulièrement. Je me sens très bien à Londres.


Maintenant, il s'agit de confirmer la confiance que le club vous témoigne.


JOHAN DJOUROU: Confirmer, toujours montrer que je mérite cette confiance et que ce n'est pas pour rien que je suis là. Cette situation ne me met pas une pression supplémentaire. C'est quelque chose que j'ai envie de faire avec grand coeur.


Vous avez été engagé à la base pour succéder à Patrick Vieira. Or vous n'avez évolué qu'en défense à Arsenal.


JOHAN DJOUROU: C'est vrai que plus jeune, j'occupais le poste de milieu de terrain défensif. Maintenant, j'ai un peu reculé. Beaucoup de gens dans le club me voient comme milieu de terrain. C'est peut-être encore la phase où le coach veut me faire jouer et a besoin de moi derrière. C'est une bonne idée.


Mais où penche votre préférence?


JOHAN DJOUROU: Dans ma tête, je me vois toujours au milieu. Mais finalement peu importe. L'essentiel est de jouer et d'être prêt, quel que soit le poste.


Le milieu de terrain en équipe nationale vous "titillerait" aussi alors?


JOHAN DJOUROU: C'est à l'entraîneur de voir. Et peut-être que ce sera possible à l'avenir. En attendant, je suis très bien derrière. Je prends comme ça vient, de manière positive.


si/tou. Interview: TXT/Miguel Bao