L'équipe de la banlieue de Madrid vit un véritable conte de fées. «Une victoire serait historique !», clame le Vaudois. «Non seulement Getafe est une petit club, mais, en Espagne, la Coupe du Roi revêt une symbolique particulière, tant le monarque est estimé et respecté ici.
C'est d'ailleurs lui qui remet le trophée.» Le 2e club de Madrid Promue en Liga au terme de la saison 2003/04, la formation sud madrilène n'en finit pas d'étonner: une première saison d'apprentissage dans l'élite qui se conclut par le 13e rang, puis le 9e l'année suivante, tout comme lors du dernier championnat.
Cerise sur le gâteau, avec la qualification du FC Séville pour la Ligue des champions, Getafe est assuré de participer à la Coupe de l'UEFA 2007/08. «Petit à petit, nous modifions les statuts de la ville», explique Celestini. «Nous devenons le 2e club de la capitale, devant l'Atletico que nous avons devancé au classement la saison dernière et qui ne sera qu'en Intertoto lors du prochain exercice.» Les raisons d'un tel succès ? «Nous avons avant tout de bons joueurs», répond le revenant en équipe de Suisse.
Schuster bientôt au Real
Certes, mais la percée de Getafe sur la scène ibérique porte également la signature de son entraîneur, Bernd Schuster. L'ancien international allemand, licencié par Levante en 2004/05, a su rebondir dans la banlieue de Madrid, où il a absolument tenu à faire venir le Vaudois après la relégation du club valencien. «Schuster me fait confiance, et j'en suis fier, puisqu'il jouait au même poste que moi et qu'il sait ainsi ce qu'est un milieu de terrain. Mais, pour le reste, il n'est pas vraiment proche des joueurs, à l'instar d'Alain Perrin, que j'ai connu à Troyes et Marseille.»
Le remplacement de Fabio Capello par Schuster à la tête du Real Madrid est déjà, selon la plupart des médias espagnols, chose acquise. Il devrait être officialisé après la finale, dimanche ou lundi. A-t-on alors des chances de voir Celestini suivre le technicien allemand dans les rangs «merengue» ? «Je ne sais pas», répond l'intéressé, sans toutefois l'exclure formellement. «Getafe est un petit club d'Espagne, et le Real est le plus grand club du monde. Il y a un sacré fossé à franchir. Mais, en football, on en a vu d'autres...»
Au fond, pour le moment l'avenir de Schuster et Celestini importe peu. Getafe a une finale à jouer. Une finale qui pourrait propulser ce club vieux de moins de 30 ans dans l'histoire. Son parcours est tout bonnement incroyable. Tombeur de Valence après une victoire 4-2 au Mestalla en huitièmes, puis de Barcelone en demis, en renversant le 5-2 concédé à l'aller par un cinglant 4-0, il a d'ores et déjà marqué l'édition 06/07 de la Coupe.
Celestini le "destructeur"
Il est difficile de dire quelle équipe Schuster alignera samedi car, à l'instar de Rafel Beñitez à Liverpool, l'Allemand aime s'adapter aux forces et faiblesses adverses. Il y a toutefois de fortes chances de voir Getafe évoluer en 4-4-2, avec deux latéraux très offensifs (Contra et Paredes), un créateur au milieu (Casquero) et Celestini en «destructeur», pour reprendre les termes de la presse espagnole.
Il serait néanmoins réducteur de confiner le Vaudois dans un tel rôle. Surout quand l'on sait que la pierre angulaire du système Schuster est la cinstruction pas à pas, en partant de l'arrière, pour alimenter le tandem Daniel Guiza-Manu Del Moral, près de 20 buts en Liga à eux deux.
La tâche des Madrilènes sera cependant compliquée face au double vainqueur de la Coupe UEFA qui, ne l'oublions pas, aurait même pu s'offrir un fantastique triplé puisqu'il est resté dans la course pour le titre de champion jusqu'à la dernière journée. Le danger pour Getafe ? Incontestablement le duo d'attaque Kanouté (21 buts en Liga)-Luis Fabiano (10), ainsi que le latéral droit Alves, que le Real voudrait arracher pour environ 30 mio d'euros (50 mio de francs).
si/tou
Celestini et la "Nati"
Vous serez certainement présent dans le groupe contre les Pays-Bas en août ?
Fabio Celestini: «Pour moi, c'est clair que j'y serai ! Je ne crois pas que l'on soit venu me chercher à 32 ans pour que je regarde les matches depuis les tribunes. C'est pour jouer que j'ai été rappelé.»
Quand on sait les raisons qui vous ont poussé à vous retirer en 2004, peut-on en déduire que, cette fois-ci, vous avez reçu des garanties de Köbi Kuhn ?
FC: «Non aucune. Ni d'ailleurs aucune garantie d'être sélectionné. Mais ça coule de source ! A 32 ans, on ne me prend pas pour me tester. Köbi sait ce que je sais faire, et ce que je ne sais pas faire. S'il m'appelle, c'est qu'il y a un problème à mon poste et qu'il a besoin de moi. Maintenant, si je suis bon, je reste. Sinon, un autre joueur prendra ma place. Cette saison est ma saison. C'est le bon moment pour revenir et faire quelque chose de grand avec la Suisse. En équipe nationale, j'ai connu plus de bas que de hauts. C'était souvent de ma faute. Mais là, j'ai hâte de revenir pour faire profiter les jeunes de mon expérience et prendre du plaisir dans le groupe.»
En six ans avec l'équipe de Suisse, puis en sept ans à l'étranger, vous n'avez jamais reçu la visite d'un membre de l'ASF. Votre retour paraît alors un peu surprenant, surtout à un moment où une partie de la presse considère que Köbi Kuhn est mis sous tutelle...
FC: «C'est que vous, les journalistes, prenez souvent les choses de la mauvaise façon. Kuhn m'a appelé pour deux raisons. Premièrement pour savoir si je voulais revenir, et deuxièmement pour m'informer que l'ASF allait me suivre régulièrement. C'était un grand manque en Suisse. Une erreur. Il faut un suivi beaucoup plus professionnel avec les internationaux. Cette nouvelle structure est dans ce sens une bonne chose.»