Bellinzone, Zurich et Young Boys éliminés

Après l'équipe de Suisse et probablement bientôt Bâle, le ballon
rond à croix blanche a connu une nouvelle désillusion avec ces
trois éliminations. L'aventure européenne du FC Zurich a pris fin
le plus logiquement du monde. En match retour du 1er tour de la
Coupe UEFA, le club suisse a concédé une nouvelle défaite (0-1)
contre un AC Milan qui n'a de loin pas forcé son talent.



Une réussite de Shevchenko (70e), servi sur un plateau par
Ronaldinho, a permis aux rossoneri d'engranger une cinquième
victoire consécutive, toutes compétitions confondues. Mais les
stars milanaises ont pu se contenter du minimum syndical.



En face, Zurich n'a pas démérité, comme à l'aller, luttant avec
bravoure et des moyens qui sont loin d'être comparables à ceux d'un
adversaire qui a évolué durant la dernière demi-heure avec la
bagatelle de trois Ballons d'Or (Shevchenko, Ronaldinho et Kaka).
Le FCZ a surtout manqué de percussion et d'idées en phase
offensive. Pour preuve, Dida n'a eu qu'un seul arrêt sérieux à
faire durant toute la partie.

Rythme lent

La première période s'est déroulée sur un rythme assez lent,
dicté par les Milanais qui monopolisaient le plus souvent le
ballon. Zurich, de son côté, tentait une approche plus directe,
s'appuyant sur le pivot Hassli. Les Suisses, pleins d'envie,
tenaient le choc dans les duels, à l'image d'un Stahel qui prenait
plusieurs fois le dessus sur Ronaldinho. Leoni devait s'interposer
à deux reprises sur des essais de Shevchenko (3e/12e).



En face, Dida était mis en difficulté sur un puissant tir lointain
de Djuric (37e), que le portier brésilien repoussait devant lui.
Mais malgré deux situations chaudes dans la surface zurichoise au
moment des arrêts de jeu, les deux équipes rejoignaient les
vestiaires sur un score nul et vierge.

Intervention suspecte

La partie aurait pu prendre une tournure plus animée si
l'arbitre avait sanctionné d'un penalty une intervention suspecte
de Zambrotta sur Hassli (49e). Comme à San Siro où un but valable
leur avait été refusé, les Zurichois peuvent regretter certaines
décisions tout en sachant bien qu'une grosse différence de niveau
les séparait des Milanais.



Au fil des minutes, les protégés d'Ancelotti ont pris l'ascendant,
avec un Ronaldinho plus inspiré. L'entrée de Kaka à l'heure de jeu
a aussi bonifié la manoeuvre. Et c'est donc en toute logique que
Shevchenko a trouvé le chemin des filets sur une passe millimétrée
de Ronaldinho.



Zurich n'a bien entendu pas à rougir de cette élimination
prévisible. La troupe de Bernard Challandes peut sortir la tête
haute. Elle a donné ce qu'elle a pu, en vain. On se croirait revenu
au temps des défaites honorables...

Bellinzone n'a pas à rougir

Bellinzone n'aura pas à rougir de son
élimination au premier tour de la Coupe UEFA. A l'image du match
aller (défaite 4-3), les vaillants Tessinois ont longtemps tenu
tête à Galatasaray avant de s'incliner à Istanbul.



Que pouvait espérer le modeste club de Bellinzone, neuvième de
Super League, dans l'enfer de la forteresse Ali Sami Yen où tant
d'équipes se sont brisées les dents par le passé? Rien. Et
pourtant... Pourtant, la troupe de Schällibaum a joué pleinement sa
chance et a bien failli accrocher un prestigieux match nul.

Défense tessinoise volontaire

Elle aurait même pu espérer mieux si Sermeter, qui avait égalisé
sur penalty à la 53e, avait eu plus de réussite dans son duel face
au gardien adverse quelque dix minutes plus tard. Les Turcs, qui
avaient ouvert le score sur un penalty de Baros en première
période, ont certes dominé la partie. Mais ils ont peiné avant de
passer l'épaule face à une défense tessinoise bien regroupée et
très volontaire dans les duels.



Guère étonnant au final que Galatasaray ait fait la différence sur
un coup de pied arrêté, un coup franc magistralement tiré par
Lincoln et transformé par Yildiz à la 83e. Bellinzone reviendra
donc bredouille de son déplacement en Turquie, il pourra cependant
garder la tête haute.



Les Granata ont montré qu'ils étaient capables de se transcender,
de se hisser aux tripes et à la sueur non loin de Galatasaray,
vainqueur de la Coupe UEFA en 2000. Cette performance, son souvenir
et l'expérience engrangée dans cette double confrontation auront
sans doute de quoi redonner du mordant à une équipe qui se cherche
encore en championnat.

YB sombre

Les Young Boys ont sombré au stade Jan Breydel lors du 1er tour
retour de la Coupe de l'UEFA. Les Bernois, tenus en échec 2-2 à
domicile, ont courbé l'échine 2-0 face à un Club Bruges qui n'avait
pourtant rien d'une montagne infranchissable.



Les hommes de Vladimir Petkovic ne redoraient de loin pas le
blason d'un football helvétique bien mal en point depuis des mois.
A Bruges, les Young Boys prenaient déjà en pleine figure leur bon
de sortie UEFA après une demi-heure de jeu.



Le temps pour Joseph Akpala d'ouvrir le score et pour Wesley
Sonck, déjà buteur à l'aller, de doubler la mise. Le jeune prodige
nigérian de 22 ans, meilleur réalisateur du dernier championnat de
Belgique sous le maillot de Charleroi (18 buts), et l'avant-centre
belge aux 20 réussites internationales, ancien joueur d'Ajax
Amsterdam et Mönchengladbach, se chargeaient d'apporter la
confirmation que les clubs helvétiques n'ont plus les armes pour
lutter sur la scène continentale.



Même contre une modeste équipe qui a terminé quatrième du
championnat de l'an passé. Privés de Mario Raimondi - qui se remet
d'une opération de l'appendicite - et de Thierry Doubaï, les
Bernois ne purent jamais prendre l'ascendant sur les Brugeois.

Comme en 1993

L'étrange maillot... vert traditionnellement couleur de l'espoir
- qu'ils arboraient ne changea rien à la donne. Le portier belge
Stijn Stijnen passait de son côté une soirée bien tranquille.



Comme en 1993, lors de sa dernière campagne européenne, YB sortait
de la Coupe UEFA au 1er tour. A l'époque, l'adversaire se nommait
Celtic Glasgow. Un morceau autrement plus gros que le Club Bruges,
par ailleurs privé de leur défenseur Philippe Clément, d'habitude
patron de l'arrière-garde.



Fébriles derrière, inexistants devant, les hommes de Petkovic ne
garderont pas un souvenir lumineux de leur retour en Coupe
d'Europe. Il ne leur reste plus qu'à faire honneur à leur statut en
championnat de Suisse pour sauver la face.



si/tai