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Servette refuse le projet des Pishyar

Les Grenat ne passeront pas en mains iraniennes.
Les Grenat ne passeront pas en mains iraniennes.
Réunie en assemblée générale extraordinaire, l'Association du Servette FC a finalement refusé le projet de reprise du club de la famille Pishyar.

Après un an de négociations, le dossier semble définitivement
enterré. Le SFC reste ainsi en mains de son Association, toujours
présidée par Francisco Viñas.



Deux heures après avoir pénétré dans une loge du Stade de Genève,
les membres du comité sont sortis tour à tour. Le premier fut
Philippe Wick, conseiller de la famille Pishyar représentant les
Iraniens absents puisqu'en voyage d'affaires à New York.



Il est passé d'un pas pressé, sans commentaire, jusqu'à la venue
de l'avocat de l'Association, Me Jean-Pierre Morand. «L'Association
s'est trouvée devant une décision difficile à prendre, a-t-il lancé
en préambule. Elle n'a pas accepté la convention telle qu'elle lui
a été présentée».

4 millions refusés

En cause, le refus de Majid Pishyar de signer «des garanties à
moyen terme» en plus des 4 millions de francs qu'il s'était engagé
à injecter dans le club pour la création d'une S.A. «Le proposition
des Pishyar s'est peu à peu appauvrie de ce côté-là, poursuit Me
Morand. L'Association ne voulait pas laisser le Servette FC sans
toutes les assurances quant à son avenir».



Même si l'avocat du SFC nie que des sommes précises aient figuré
sur le document relatif à ces fameuses garanties à moyen terme, on
comprend vite que tel était en fait le cas. Les dirigeants
servettiens auraient exigé un effort équivalant à 20 à 25 millions
sur cinq ou six ans. Un engagement que ne voulaient pas prendre les
Pishyar et qui sera extrêmement difficile, pour ne pas dire
impossible, à obtenir d'autres investisseurs.

Lourd passé

«Quand vos interlocuteurs refusent de donner des garanties, on
se sent vite mal à l'aise. C'est ce qui s'est passé au sein de
l'Association», explique Me Morand. Ainsi, le vote des douze
membres (ndlr: il fallait une majorité simple) a parlé en défaveur
des Iraniens de manière «claire», selon la terminologie
employée.



Il faut dire que le passé sulfureux de la famille Pishyar a
certainement refroidi les dirigeants grenat. Anciens propriétaires
de l'Admira Wacker, club autrichien pour lequel ils avaient
beaucoup d'ambitions, les hommes d'affaires ont essuyé un cuisant
échec dont les contours, notamment financiers, demeurent encore
très flous. Actuellement, l'Admira Wacker stagne en D3
autrichienne, une liquidation et un sursis concordataire en
prime.



si/alt

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Pas d'entraîneur

La proposition des Pishyar - toujours membres, pour l'heure, du comité de Servette - est venue s'ajouter à une pile haute de près d'une trentaine de dossiers refusés. Et que le club genevois, n'ayant pas reconduit le contrat de Jean-Michel Aeby, se retrouve sans entraîneur à 18 jours du début du championnat et accuse d'ores et déjà un lourd retard dans sa campagne de transferts en raison du temps perdu dans la négociation (les arrivées supposées de Gérard Castella et Pascal Zuberbühler sont plus que jamais au conditionnel).

Conscient de la difficulté de la situation, Me Morand évoque l'avenir immédiat du SFC. «Nous allons maintenant poursuivre notre recherche d'investisseurs avec, comme objectif, de régler le problème d'ici un an.» Et l'avocat de l'Association de réfuter la thèse d'un Francisco Viñas désireux de s'accrocher à la tête du club. «C'est faux. Le Servette n'appartient pas à M. Viñas, c'est pourquoi il se sent obligé moralement de faire le bon choix».