Gossau suspend un joueur dans le cadre des matches truqués

Le club de Gossau était dans l'oeil du cyclone lundi après les
révélations de la presse alémanique et des enquêteurs allemands au
sujet de l'implication présumée d'un ou plusieurs de ses joueurs
dans le scandale des paris truqués. Un joueur de l'équipe a été
suspendu, et l'ancien gardien aurait disparu. Le match de Challenge
League perdu 4-0 par Gossau contre Locarno en mai dernier figure
parmi les 200 rencontres suspectées d'avoir été influencées par un
réseau de parieurs frauduleux basé dans la Ruhr. Selon plusieurs
médias alémaniques qui citent le président Roland Gnägi, le club
saint-gallois a suspendu son milieu de terrain Mario Bigoni, lequel
a été interrogé par la police. M. Gnägi était injoignable lundi.
Mais Bigoni lui aurait dit avoir été approché avant un match par un
coéquipier lui lançant qu'il y avait «de l'argent à
gagner». Par ailleurs, la police chercherait aussi à entendre
Darko Damjanovic, portier de Gossau la saison passée, rapportent
«le Sankt-Galler Tagblatt» et «le Blick». Mais l'actuel gardien de
Linth (2e i) serait introuvable, des rumeurs faisant état d'un
départ en Serbie pour raisons familiales.

L'ASF dans l'expectative

L'ASF de son côté précise qu'elle «n'a eu à ce jour aucun
contact avec les autorités» dans cette affaire, a dit son
porte-parole Marco von Ah. Mais la Fédération et la Swiss Football
League doivent être mis au parfum par le Ministère public de la
Confédération, chargé du volet suisse de l'enquête, dans le courant
de la semaine. L'ASF a également été invitée, ainsi que huit autres
fédérations impliquées (Allemagne, Autriche, Belgique, Croatie,
Slovénie, Turquie, Hongrie et Bosnie-Herzégovine), à une réunion de
crise au siège de l'UEFA à Nyon. La séance aura lieu mercredi à
09h00. Y assisteront le président Peter Gilliéron et Claudius
Schäfer, directeur de département légal de la SFL. Jusque-là, la
Fédération ne fera aucun commentaire sur cette affaire, a dit Marco
von Ah.

Nouveau match suspect

A Thoune, l'attaquant sénégalais Omar Faye a été auditionné par
les dirigeants du club lundi. Il leur a confirmé avoir bien été
interrogé par la police comme témoin dans le cadre de l'enquête sur
ces événements. Le club a décidé de maintenir sa suspension jusqu'à
la fin de l'année, annonce-t-il dans un communiqué. Les dirigeants
oberlandais, qui ont mis en place une commission interne spéciale
pour faire la lumière, ont par ailleurs annoncé qu'un autre match
suspect faisait également l'objet d'une enquête: Gossau-Thoune du
17 avril dernier (4-3), dont il n'avait pas été question jusqu'à
présent. La troisième rencontre «louche» est Yverdon-Thoune du 26
avril (5-1).



Yverdon, justement, entend ne pas rester passif, même s'il n'est
nullement inquiété par l'enquête du Ministère public de la
Confédération. «Je vais soumettre un courrier aujourd'hui lundi
à tous mes joueurs, dans lequel ils doivent assurer n'avoir pas eu
de contact avec des personnes voulant truquer une partie même s'ils
ont refusé, ou n'avoir pas eu écho d'une telle tentative auprès
d'un coéquipier», annonce Paul-André Cornu. Le président d'YS
veut se protéger. «Si on ne fait rien et qu'une affaire éclate,
la sanction sera classique. Avec ce document signé, en cas de
non-respect des engagements, j'aurai la possibilité de demander une
indemnisation en justice.»



Neuchâtel Xamax, dont le nom avait été mentionné à cause de son
match amical contre les Bosniaques de Travnik (également
adversaires de Sion cet été), reste serein. «Je ne vais rien
faire, assène Sylvio Bernasconi. Cela ne nous concerne
pas. D'ailleurs je n'y comprends rien du tout, à ces histoires de
paris. Encore, si Xamax avait battu le Real 3-0. Mais là, ces
Bosniaques étaient tout simplement moins forts que nous.»

LE FOOT ITALIEN AUSSI TOUCHE



Le football italien se trouve à son tour à nouveau concerné par
les soupçons de matches truqués. Neuf personnes ont été
appréhendées dans la Péninsule, dans une affaire qui aurait des
ramifications avec la mafia. La police italienne a arrêté en
matinée le président du club de Serie C de Potenza, Giuseppe
Postiglione, ainsi que huit autres suspects. Une des personnes
interpellées serait un membre connu de la mafia.



Giuseppe Postiglione et ses présumés complices auraient influencé
le résultat du match de Serie B entre Ravenne et Lecce (13) du 26
avril 2008. Selon des médias italiens, Postigliore aurait lui-même
parié sur cette rencontre et gagné 86'000 euros (près de 130'000
francs). Sept autres matches de Serie C, division dans laquelle
évolue Potenza depuis trois ans, seraient aussi concernés. Âgé de
27 ans, Postiglione, actif dans les médias audiovisuels, était
devenu en 2006 le plus jeune président d'un professionnel en
Italie. A ce jour, aucun lien n'a cependant été établi avec les
protagonistes du réseau mis au jour la semaine passée en Allemagne.
L'Italie avait déjà été ébranlée dans les années 80 par une vaste
affaire de paris truqués en première et deuxième division, le
«Totonero».



Par ailleurs, en Allemagne, la police a arrêté l'ancien basketteur
professionnel Ivan Pavic (28 ans) dans le cadre de l'enquête sur
les paris tronqués. Depuis qu'il a mis fin à sa carrière, il
oeuvrait comme détecteur de talents dans les pays baltes.



agences/tai