Dans l'hypothèse où Marc Roger utilise toutes les possibilités
que lui offre le droit espagnol, la procédure d'extradition
pourrait durer six mois, explique lundi Marc Tappolet, le juge
d'instruction genevois chargé d'enquêter sur la débâcle du club
grenat.
L'extradition du Français pourrait aussi ne prendre «qu'une petite
semaine» si Marc Roger ne s'y oppose pas. Dans ce cas, un procès
devrait se tenir rapidement, cet automne déjà, relève Marc
Tappolet. L'instruction est en effet terminée à 85%, fait savoir le
magistrat.
Risque de suicide
Dans une interview accordé lundi au «Matin», Alain Marti,
l'avocat de Marc Roger, déclare craindre que son client mette fin à
ses jours. «Il n'est pas en état de supporter ce qu'il a déjà
enduré», souligne-t-il, en faisant allusion aux trois mois de
détention préventive subis par le Français en 2005.
L'avocat explique l'absence de son client aux audiences
d'instruction par le fait que le Français n'a plus confiance en la
justice genevoise. «Il a bien vu que la procédure ne visait pas à
rechercher la vérité, mais plutôt un bouc émissaire». Marc Roger a
aussi sombré «dans une dépression profonde».
Pas encore de demande formelle
Pour le moment, la Suisse n'a pas encore formellement déposé une
demande d'extradition auprès des autorités espagnoles, indique le
porte-parole de l'Office fédéral de la justice (OFJ), Folco Galli.
Une telle démarche sera entreprise rapidement. Il s'agit d'une
question de jours.
Dernièrement, la justice genevoise avait confisqué la caution de
300'000 francs versée par Marc Roger en échange de sa libération
provisoire. Cet argent restera confisqué, l'arrestation de Marc
Roger ne changeant rien à l'affaire, fait remarquer le juge
Tappolet.
ats/ruc
Rappel des faits
Arrêté en mars 2005 à Genève, Marc Roger avait été libéré sous caution en juin 2005, après trois mois de détention préventive à Champ-Dollon, et avait trouvé refuge en France.
Depuis sa libération, Marc Roger n'a pas participé aux audiences d'instruction organisées par le juge Tappolet, invoquant des raisons de santé.
Devant ce manque de coopération, la justice genevoise a délivré un mandat d'arrêt international à l'encontre de Marc Roger le 22 septembre dernier.
Tant que l'ancien patron du Servette était en France, il ne risquait cependant rien, Paris n'extradant pas ses ressortissants.
L'ancien patron du Servette FC est inculpé de gestion déloyale, banqueroute frauduleuse, faux dans les titres et abus de confiance.
Les autres inculpés
Outre Marc Roger, deux autres personnes sont inculpés dans le cadre de la faillite du club de football Servette FC.
Il s'agit d'Olivier Maus, ex-administrateur du Servette FC, membre de la famille Maus propriétaire avec la famille Nordmann du distributeur Manor, et d'un employé d'une fiduciaire zurichoise.