Lausanne retrouve la Super League, 9 ans après!

Lausanne-Sport est en Super League ! Neuf ans après avoir quitté l'élite, le LS a assuré avec panache sa promotion en battant Bienne 4-0 à la Gurzelen, lors de la dernière journée de Challenge League. La liesse était totale, au coup de sifflet final, sur la pelouse envahie de fans, au son du "We are the champions".

Servette s'est lui fait peur à Yverdon, où il n'a passé l'épaule qu'à la 72e grâce à Vitkeviez (score final 2-0), tandis que Lugano s'imposait à Delémont (3-1). Les Grenat, fort décevants au Municipal, sont ainsi quand même barragistes, à la faveur de la différence de buts par rapport aux Tessinois.

Les quelque 2000 supporters vaudois présents à Bienne n'ont pas mis longtemps à laisser éclater leur joie, leurs protégés, d'abord timorés, menant déjà de deux longueurs à la pause, sur une frappe de Steuble (35e) et un autogoal de Dénervaud (40e). Ils ont pu entonner le "On est en Ligue A" après le 3-0 signé Pasche à la 52e et terminer d'exulter sur le 4-0 de Roux (56e).

Une aventure de 18 mois

Imputer la promotion de Lausanne aux seuls effondrements de Lugano et Vaduz serait toutefois par trop malhonnête et ne rendrait pas suffisamment hommage à une équipe qui, par son jeu et sa fraîcheur, a souvent enchanté les observateurs depuis 18 mois.

L'épopée vaudoise a en fait commencé en décembre 2009 avec l'élimination, à Berne, des Young Boys en quarts de finale de la Coupe de Suisse. Elle s'est poursuivie en avril 2010 en demi-finales, quand les hommes de Martin Rueda se sont également offert le scalp de St-Gall et une place en finale (perdue contre Bâle).

Une performance qui a ouvert les portes de l'Europa League à des Lausannois surprenants d'audace au moment d'en découdre avec Banja Luka (Bos) et, surtout, le Lokomotiv Moscou (Rus). Avec, au bout, une qualification pour la phase des groupes contre Palerme, le CSKA Moscou et le Sparta Prague.

Malgré l'affaire Celestini

Lausanne a pourtant failli tout perdre en début d'année, après qu'a éclaté l'affaire Fabio Celestini. "Sans cela, nous aurions certainement obtenu notre billet bien avant ce match à Bienne. Cette histoire a complètement destabilisé l'équipe et l'entraîneur", regrette le président Jean-François Collet.

Les Vaudois ont en effet livré un début de 2e tour catastrophique, pointant même à 14 unités de Lugano le 18 avril. Personne, à ce moment précis, n'aurait pu imaginer pareil "happy end". Sauf Rueda, convaincu depuis le départ que le paradis était à la portée des siens. Le Zurichois a vu juste.

Remonté de 2e ligue inter en 2004, puis de 1re ligue en 2005, Lausanne-Sport a dû patienter cinq saisons avant de s'extirper de la Challenge League, misant sur une politique de prudence économique et de formation des jeunes. Sa patience et sa sagesse ont fini par payer. Il recevra sa coupe jeudi à 19h30 en Place de la Navigation.

"Une saison parfaite"

"Une saison parfaite !" L'analyse de Jocelyn Roux, au coeur du public vaudois ayant envahi la Gurzelen de Bienne, a le mérite d'être claire. "Après un début de 2e tour très difficile, nous sommes allés chercher cette promotion en terminant par 21 points en 7 matches."

Le buteur du LS, ancien joueur de Thoune et Bellinzone, avait "hâte" de retourner dans l'élite dans ce contexte agité de l'ère post-Celestini. "Nous avons dû nous adapter à un schéma de jeu un peu différent, puisqu'avant, nous nous appuyions beaucoup sur Fabio, qui était notre plaque tournante."

Nicolas Marazzi, le compère de Celestini au milieu de terrain, relève le fait que les Lausannois "ont su rester solidaires, même dans les moments difficiles, en essayant toujours de jouer au ballon". Pris dans le flot des émotions et des fans en transe, le demi avait de la peine à faire entendre sa voix. "Cet engouement, ces supporters, c'est magique."

Sébastien Meoli avouait, lui, qu'avec "14 points de retard sur Lugano, nous n'y croyions plus mais nous continuions à être professionnels devant la presse". "A la fin, c'est comme dans un film", lâchait-il encore avant de sauter dans les bras de ses coéquipiers et de participer à la douche de bière dans le tunnel des vestiaires.

"C'est quelque chose d'immense", poursuivait Guillaume Katz, véritable révélation de la saison dans l'arrière-garde du LS. "Ceux qui nous ont enterrés nous ont finalement donné la force d'aller au bout."

Porté en triomphe par ses joueurs, l'entraîneur Martin Rueda a d'abord voulu "féliciter l'équipe, qui a travaillé dur". Le Zurichois y a toujours cru. "Normal, s'il y en a un qui doit y croire, c'est bien moi. Et mes joueurs m'ont suivi." La confiance témoignée à Rueda, malgré les turbulences du clash avec Celestini, a été la bonne stratégie pour la direction du club. "Martin n'a jamais cessé de penser que c'était possible, répétait le président Jean-François Collet. C'était le bon choix. Un bon président, c'est quelqu'un qui sait s'entourer des bonnes personnes...".

si/dbu