Le FC Sion demeure la seule équipe de D2 à avoir remporté la
Coupe de Suisse. Le rêve de l'AC Bellinzone, battu 4-1 par le FC
Bâle, a en effet viré d'un seul coup au cauchemar. Pour les
Rhénans, ce neuvième succès dans la compétition ramènera sans doute
un peu de sérénité dans les rangs.
Tétanisés par l'enjeu et par leur méforme des dernières semaines,
les Bâlois n'eurent toutefois pas la vie facile face aux Tessinois,
dont il s'agit de la troisième défaite en finale après les échecs
de 1962 et 1969. Bien décidé à mettre une grosse pression sur son
adversaire d'entrée de jeu, Bâle trouvait sur sa route une
formation qui, contrairement à lui, voguait en pleine
confiance.
Pression de Bellinzone en début de match
Ainsi, les gestes ratés furent avant tout
rhénans. Nervosité et crispation, un cocktail bien dangereux pour
le tenant du trophée. Sans une parade de grande classe de Costanzo
sur une reprise de Lulic (6e) et la réussite de voir le tir en
pivot de Neri échouer sur le poteau (18e), les affaires bâloises
auraient pu tourner court. Il fallait peut-être bien que le FCB
joue à se faire peur pour totalement se libérer.
Au paroxysme du doute, lors de l'égalisation de Pouga à la 58e,
Bâle réagit en patron. Sans faire de détail ni témoigner la moindre
indulgence. Il frappa par trois fois en l'espace de trois minutes,
par Majstorovic (62e) - déjà buteur unique lors de la finale 2007
contre Lucerne -, Streller (63e) dont le dernier but remontait à
novembre - et Huggel (65e). Sous la menace constante des Young Boys
en Super League et bousculé par un club de Challenge League en
finale de Coupe, Bâle semblait renaître sur sa pelouse.
Le terrible passage à vide de son équipe, l'entraîneur Vladimir
Petkovic l'imputa à la «mauvaise négociation des balles arrêtées et
des duels de la tête». Un court laps de temps qui, s'il fut fatal
aux Tessinois, extirpa du doute le FCB et mit à l'honneur les
internationaux suisses.
Gross dans les tabelles, Derdiyok blessé
La fête bâloise fut néanmoins gâchée à l'annonce de la blessure
du jeune prodige Eren Derdiyok, auteur de l'ouverture du score au
prix d'une fantastique élévation. Remplacé à la mi-temps, le buteur
de Wembley pourrait manquer plusieurs matches. «Eren souffre d'une
blessure au ligament du genou», se contenta de dire un Gross
soucieux, d'autant plus qu'il perdit également pour des raisons
médicales Carlitos en cours de seconde période.
Pour Christian Gross, en poste lors de tous les derniers titres
bâlois (2002, 2003, 2007 et 2008), il s'agit de la cinquième Coupe
de Suisse de son palmarès (la première fut remportée à la tête de
Grasshopper en 1994), ce qui le place au troisième rang des
entraîneurs à succès derrière Karl Rappan (8) et Georges Sobotka
(6).
si/rou
DECLARATIONS:
Marco Streller (joueur de Bâle): "Je suis bien
entendu très heureux de ce succès. Après l'égalisation adverse,
nous nous sommes réveillés et avons marqué 3 fois. Bellinzone s'est
néanmoins très bien défendu, ce qui m'a un peu surpris. Et Costanzo
a participé pleinement à ce succès en sortant un grand match. Je
pense que ce succès va resserrer l'esprit de groupe du FC Bâle et
nous rendre plus forts pour la fin de saison. Plus personnellement,
après une période difficile, je suis heureux d'avoir pu retrouver
le chemin des filets. C'est une réelle satisfaction".
Eren Derdiyok (joueur de Bâle): "Cette victoire
est évidemment une grande joie. Je suis très content que Marco ait
pu marqué et je pense qu'il doit l'être tout autant pour moi.
Malheureusement, j'ai dû sortir à la mi-temps à la suite d'une
blessure aux ligaments que je me suis faite en retombant".
Christian Gross (entraîneur Bâle): «Je suis bien
entendu très heureux. Ce fut un match très difficile. Je voulais
mettre sur Bellinzone une forte pression dès le début, pour pouvoir
ouvrir le score. Et nous avons réussi à prendre l'avantage. Par
ailleurs, je suis très content pour Marco Streller, pour qui il
était important de retrouver le chemin du but.»
Vladimir Petkovic (entraîneur Bellinzone): «Je
tiens à féliciter Bâle qui a mérité son succès même si le score est
trop sévère. Nous avons notamment payé notre déficit sur le plan
physique et sur balles arrêtées. Mais je suis fier de mes joueurs
qui ont largement prouvé leur valeur. Cette équipe a mérité qu'on
parle d'elle.»
Manuel Rivera (Bellinzone): «Je suis très déçu
car le score ne reflète pas exactement la physionomie du match.
Mais c'est le football. Il faut dire bravo à Bâle qui doit avoir
environ cinq grosses occasions et qui marque quatre fois.»
Coupe de Suisse, palmarès
1. Grasshoppers 18 victoires
2. Sion 10
3. Lausanne et Bâle9
5. Zurich et Servette 7
7. La Chaux-de-Fonds et YB 6
9. Lugano 3
10. Lucerne 2
.
Les 10 dernières finales
1999 Lausanne-GC 2-0
2000 Zurich-LS. 2-2 ap, 3-0 tb
2001 Servette-Yverdon 3-0
2002 Bâle-GC 2-1 ap
2003 Bâle-NE Xamax 6-0
2004 Wil-GC 3-2
2005 Zurich-Lucerne 3-1
2006 Sion-YB 1-1 ap, 5-3 tb
2007 Bâle-Lucerne 1-0
2008 Bâle-Bellinzone 4-1
.
Le parcours des finalistes
FC Bâle
1er tour: Léchelles-Bâle 0-9.
2e tour: Binningen-Bâle 1-6.
8e de finale: Grasshoppers-Bâle 0-1.
Quart de finale: Bâle-Nyon 2-0.
Demi-finale: Bâle-Thoune 1-0.
AC Bellinzone
1er tour: Bazenheid-Bellinzone 0-7.
2e tour: Wohlen-Bellinzone 0-0 ap; 3-4 tab.
8e de finale: Bellinzone-Sion 2-1.
Quart de finale: Bellinzone- Gossau 2-1.
Demi-finale: Bellinzone-Neuchâtel Xamax 0-0 ap; 4-2 tab.
Finale de la Coupe de Suisse
Bâle - Bellinzone 4-1 (1-0)
30'Derdiyok 1-0,
58'Pouga 1-1,
62'Majstorovic 2-1,
63'Streller 3-1,
65'Huggel 4-1.
Parc St-Jacques: 33'000.
Arbitre: Zimmermann.
Bâle: Costanzo; Zanni, Majstorovic, Marque, Nakata; Ergic, Ba, Huggel, Carlitos (56'D.Degen); Eduardo (76'Perovic), Derdiyok (46'Streller).
Bellinzone: Bucchi; Belotti (46'Moresi), Mangiarratti, Carbone; Miccolis (69'Raso), Rivera (73'Conti), La Rocca, Lulic; Taljevic; Neri, Pouga.
Notes: Bâle sans Chipperfield (blessé), Bellinzone sans Grabbi (blessé). 18e tir sur le poteau de Neri. 34e tête de Pouga sur la transversale.
Avertissement: 20e Carbone (Bellinzone).