NE Xamax réalise l'exploit de battre Zurich et va en finale

Le lundi de Pâques est béni pour les clubs romands. Comme Lausanne à St-Gall l'an dernier, Neuchâtel Xamax a déjoué tous les pronostics pour se hisser en finale de la Coupe de Suisse. Les Xamaxiens se sont imposés 7-6 aux tirs au but au Letzigrund face au FC Zurich. Quatorzième frappeur de la séance, Djuric ne trouvait que la transversale de Ferro, permettant aux Neuchâtelois de lever les bras au ciel.  Les "Rouge et Noir"  disputeront le dimanche 29 mai, face au FC Sion ou le FC Bienne, la cinquième finale de leur histoire. Ils ont perdu les quatre premières. La dernière, en 2003 au Parc St-Jacques face au FC Bâle, avait tourné à la déroute avec une défaite 6-0 pour une équipe dirigée alors par Claude Ryf.

Même si l'emprise du FCZ sur la rencontre fut indéniable, la qualification de Neuchâtel Xamax n'est pas imméritée. Menés au score à la pause sur une réussite de la tête du Portugais Teixeira (26e), les Xamaxiens égalisaient sur un éclair de Treand à la 66e. Introduit quelques secondes plus tôt pour Keller, l'ex-Servettien était à la réception d'une longue ouverture de Gelabert. Il piquait vers le centre avant d'armer une frappe imparable.

Tréand l'arme absolue

Déjà auteur du but xamaxien en quart de finale contre Thoune, Tréand est bien l'arme absolue de Didier Ollé-Nicolle cette saison en Coupe de Suisse. C'est d'ailleurs lui qui donnait le ton lors des penalties. Premier frappeur, il battait Leoni sous les sifflets de la "Sudkurve". Nuzzolo avait été pourtant été désigné pour tirer le premier penalty. "Tréand m'a demandé de changer l'ordre, lâche Didier Ollé-Nicolle. Il voulait tirer le premier comme en quart de finale à Thoune". Et comme à Thoune, comme aussi à Chiasso en seizième de finale, cette loterie a souri à Neuchâtel Xamax.

Le plus souvent monotone, cette rencontre a connu quelques moments forts, notamment dans les ultimes minutes du temps réglementaire. L'arbitre ne sifflait, en effet, pas deux penalties que tout le Letzigrund réclamait pour des interventions sur Alphonse (89e) et Chermiti (91e). Mais entre ces deux actions litigieuses, Leoni réussissait un petit miracle devant Ismaeel qui se présentait seul devant lui.

"Nous ne méritions pas de gagner avant les penalties"

Le grand mérite de Neuchâtel Xamax fut d'avoir su faire "déjouer" une équipe qui venait pourtant de remporter ses six derniers matches de Championnat. "Nous ne sommes pas parvenus à jouer comme d'habitude. Xamax a bien fermé les espaces, reconnaissait l'entraîneur du FCZ Urs Fischer. Nous n'aurions pas mérité de gagner ce match avant les penalties. Ce ne fut pas notre jour !"

Le grand rival du FC Bâle a, en effet, rendu une copie bien terne lors de cette demi-finale. Observé de près depuis quelques semaines par Ottmar Hizfeld, Admir Mehmedi fut bien discret à la pointe de l'attaque. A la décharge de l'international M19, il convient de souligner les manques en ligne médiane du FCZ.

Dépositaires du jeu, Zouaghi et Aegerter furent extrêmement décevants. Urs Fisher devra très vite regonfler le moral de sa troupe. Ce jeudi au Letzigrund pour un nouveau duel contre Neuchâtel Xamax, un tout autre résultat qu'une victoire hypothéquerait les chances du FCZ de gagner le championnat.

"C'est une grande joie"

Entraîneur en sursis il y a encore deux semaines, Didier Ollé-Nicolle réussira-t-il, le 29 mai, là où l'un de ses illustres compatriotes Gilbert Gress a échoué à deux reprises ? Une victoire en finale de la Coupe de Suisse peut embellir une saison que le technicien français juge très "compliquée". "Cette qualification pour la finale est une grande joie, convient-il. Mais la priorité demeure le maintien. Nous livrons un match à quatre avec Bellinzone, Grasshoppers et St-Gall". Un match qui n'est pas gagné d'avance.

Paradoxalement, Neuchâtel Xamax se retrouve dans la peau du barragiste en raison de la victoire de Grasshopper à Thoune (0-1) le soir où il s'ouvre les portes de la finale de la Coupe. Une finale que les Xamaxiens joueront sans leur avant-centre Almeraes, qui sera suspendu. "A l'issue de ce match, nous pouvions être très heureux ou très malheureux. Avec cette finale, nous allons désormais vivre un moment rare dans une carrière", souligne Didier Ollé-Nicolle.

A ses yeux, cette qualification n'est pas due uniquement à un heureux concours de circonstances. "L'équipe était revenue sur le bon chemin depuis un certain temps, explique-t-il. Nous avons obtenu un point à St-Gall après avoir été menés au score. Nous avons battu ensuite Lucerne avant le 2-2 contre Bâle il y a cinq jours". "Aujourd'hui, nous affrontions le meilleur collectif de Suisse, poursuit-il. Il convenait de ne pas permettre aux Zurichois de trouver les espaces. Les deux équipes ont eu la possibilité de s'imposer avant les penalties. Avant la séance, j'ai dit à mes joueurs qu'ils devaient tout simplement réussir leur penalty et que Ferro en arrêterait un. J'ai eu à moitié raison..."

Présent au Letzigrund aux côtés du directeur sportif Paolo Urfer, Andrei Rudakov, "l'oeil de Grozny", a sans doute apprécié l'esprit de corps de cette équipe autour d'un entraîneur qui assume ses options défensives. Une victoire le 29 mai, qui ouvrira les portes de l'Europa League, incitera-t-elle les futurs repreneurs tchétchènes à voir les choses en plus grand encore ?

si/ag