Sion élimine Bienne à la 84e et attend Xamax en finale

Il aura fallu toute l'abnégation du FC Sion pour venir à bout de Bienne en Coupe de Suisse. Les Valaisans se sont qualifiés pour la finale en s'imposant 2-1 grâce à un but de Vanczak à la 84e. Sion affrontera donc Neuchâtel Xamax le 29 mai au Parc St-Jacques.

Une qualification arrachée de haute lutte, au terme d'une rencontre intense et plaisante, face à un pensionnaire de Challenge League qui avait pourtant ouvert le score en début de seconde période, sur une tête du capitaine Nicolas Kehrli (48e).

Impossible de faire à Sion le même reproche qu'à Bâle au tour précédent. Jamais les Valaisans ne se sont permis de prendre Bienne de haut. Impliqués et décidés à imprimer un rythme élevé à la partie, ils ont cependant énormément souffert d'un mal bien connu cette saison: le manque d'efficacité. Soit par maladresse, notamment celle de Prijovic seul à six mètres mais ne cadrant pas (22e), soit à cause d'un Laurent Walthert déchaîné dans ses buts en début de rencontre, soit par malchance (tir d'Obradovic sur les montants à la 16e).

Sio met Sion sur le droit chemin

Venu du banc, Sio n'a en effet mis que 6 minutes pour égaliser à la suite d'un corner d'Elmer (62e). Sous l'impulsion d'Obradovic toujours essentiel à la bonne marche de son équipe, Sion a continué de pousser, mais

s'est longtemps heurté à des Biennois solidaires et généreux dans l'effort. Jusqu'à la tête libératrice de Vanczak. Logique, ce résultat sera sans doute dur à avaler pour Bienne, certes inférieur, mais qui avait presque tout fait juste dans une partie qu'il abordait clairement dans la peau de l'outsider.

Le parcours des Seelandais dans cette Coupe de Suisse 2010/11 demeure fantastique, avec deux qualifications acquises contre un Lucerne alors leader de Super League et la grosse cylindrée bâloise. Le FC Sion a lui une nouvelle occasion de faire perdurer sa légendaire verve dans la compétition. Sacrés onze fois en autant de finales, les Valaisans iront pour la première fois chercher "leur" trophée ailleurs qu'à Berne. Face à un Neuchâtel Xamax qui n'a jamais remporté la Coupe en quatre tentatives.

Roussey: "Plus dur que prévu"

Laurent Roussey: "Je me suis déplacé voir Bienne contre Delémont et j'ai mis en avant, durant notre préparation, tout le bien que je pensais de cette équipe, surtout de son animation offensive. Et je crois que les Biennois ont prouvé que j'avais raison. Je ne veux pas dire que l'on revient de loin, mais... pas loin".

"Le match ne correspondait pas vraiment à ce que j'attendais, en ce qui concerne l'intensité et l'impact physique. J'aurais aimé que nous provoquions plus cette équipe. Le 1-0 nous a réveillé. Après, nous avons vécu un autre match. Je veux tirer mon chapeau au public. Un stade qui vibre, chante et est heureux, c'est pour cela que nous jouons au football. Mais tout a été plus dur que prévu."

Perret: "Le but est peut-être tombé un peu vite"

Philippe Perret: "Il faut féliciter Sion. Je leur souhaite d'aller au bout car, quand on est éliminé, on espère toujours que notre tombeur aille au bout. Mon équipe a fait un match phénoménal, surtout ici, à Sion, devant un public chauffé à blanc. C'était très difficile. Nous avons réussi à résister à la pression et même à marquer un but. C'était le scénario idéal, sauf que le but est peut-être tombé un peu vite."

Le souvenir de 1974

Sion - Neuchâtel Xamax en finale de Coupe de Suisse, une affiche qui ravive obligatoirement les souvenirs de 1974. Les Valaisans, emmenés par un Otto Luttrop omniprésent et un Umberto Barberis intenable, avaient remporté leur deuxième trophée face à des Xamaxiens néophytes à ce stade de la compétition.

Sion avait déjà fait la différence à la mi-temps par le puissant Luttrop, qui effectuait à Tourbillon un pige de six mois seulement, Barberis, 22 ans à l'époque, et Pillet. Xamax avait tout tenté pour revenir, réduisant en vain la marque par Elsig et Mathez, deux anciens sédunois.

En dépit du score et de l'enchaînement des événements, la rencontre n'avait pas atteint des sommets footballistiques. La faute peut-être au fait que les deux entraîneurs, Miroslav Blazevic et Law Mantula, ne se connaissaient que trop bien pour avoir notamment évolué ensemble en 1954 au Dinamo Zagreb.

Pour la petite histoire, déjà présent dans les sphères dirigeantes du club neuchâtelois, Gilbert Facchinetti s'était fait inscrire sur la feuille de match et avait dit, avant la rencontre, qu'il entrerait en fin de partie si le score était suffisamment favorable. Le "Facchi" n'en avait ainsi pas eu l'occasion, lui qui avait déjà échoué trois fois en finale en tant que joueur, en 1959 (Servette), 1960 (Granges) et 1961 (Bienne).

si/bao