Frédéric Chassot: "La Coupe est partout en Valais"

Frédéric Chassot a vécu deux des plus fastueuses périodes du football romand. L'histoire commence en 1987. Le "grand" Neuchâtel Xamax lance le Fribourgeois, alors âgé de 17 ans. Sous le maillot rouge et noir, l'attaquant va fêter deux titres de champion suisse (87-88).

Dix ans après ses débuts, le buteur vit une nouvelle épopée magique, mais sous les couleurs sédunoises, avec un doublé coupe/championnat à la clé.

C'est également à Sion qu'il range ses crampons pour rejoindre l'encadrement du club valaisan au cours de l'année 2004.

Comment l'ex-international (16 capes) et désormais directeur sportif de Sion aborde-t-il la finale de Coupe de Suisse du 29 mai face à Xamax? Interview.

"L'important, c'est le FC Sion"

tsrsport: Si nous évoquions vos années sous les couleurs de Neuchâtel Xamax...

FREDERIC CHASSOT: C'est le club où j'ai eu la chance de débuter à 17 ans. Les débuts ont été fantastiques avec les titres en 1987 et 1988. A La Maladière, j'ai eu la chance de commencer dans une grande équipe, qui délivrait de superbes performances.  J'ai bénéficié d'un encadrement idéal et j'ai eu la joie de vivre des grandes soirées sur la scène européenne. Ces années me rappellent beaucoup de merveilleux souvenirs.

tsrsport: Comment avez-vous vécu le récent rachat de Xamax par M. Chagaev?

FREDERIC CHASSOT: Vous savez, on suit cela de vraiment très loin. J'ai bien sûr lu un ou deux articles à ce sujet dans la presse, mais rien de plus. On ne peut pas, on n'a pas le temps de s'occuper de ce qui se passe ailleurs. L'important, c'est le FC Sion.

tsrsport: A Sion justement, vous vivez également d'excellents moments...

FREDERIC CHASSOT: Oui, j'y ai connu de grandes années aussi. Je me souviens du doublé en 1997. C'était vraiment magique. C'est à Sion aussi que j'ai terminé ma carrière professionnelle. J'ai d'abord été dans le marketing, puis je suis devenu entraîneur-assistant avant de prendre la fonction de directeur sportif. Mais ce n'a pas seulement été le cas à Xamax et Sion,  j'ai aussi vécu des belles années à Zurich (ndlr: il a joué pour le FCZ de 1998 à 2002), avec une victoire en Coupe (2000).

"Je veux gagner, peu importe l'adversaire"

tsrsport: La finale de Coupe qui s'annonce sera donc particulière pour vous?

FREDERIC CHASSOT: J'ai déjà expérimenté ce genre de rencontres par le passé. Et vous savez, les gens qui me connaissent savent que je suis un compétiteur. Je veux gagner, peu importe l'adversaire.

tsrsport: Et sur le plan sportif, comment se présente cette rencontre?

FREDERIC CHASSOT: Les gens parlent beaucoup de la situation au classement du championnat. Mais une finale de Coupe n'a rien à voir. Les joueurs sont dans un état d'esprit complètement différent. Et Neuchâtel ne sera pas facile à jouer. L'équipe nous a déjà battus trois fois lors de nos quatre dernières confrontations... On entrera dans la finale après le dernier match de championnat face à Xamax mercredi soir. Pour nous et pour les joueurs également, le plus important c'est le match qui vient.

tsrsport: Le FC Sion réussit une bonne saison et a montré par moment un excellent niveau de jeu. Quel regard portez-vous sur l'exercice en cours?

FREDERIC CHASSOT:

On a proposé des rencontres de très haut niveau. Mais je ressens une petite frustration. On a perdu beaucoup de points à la maison et on a manqué de réussite parfois. Je pense par exemple qu'on a été mal récompensés dans nos duels face à Zurich. Sans cela, on aurait pu aller taquiner Bâle et Zurich.

On n'est jamais dans l'excès de confiance, on travaille encore et toujours pour faire mieux. Et puis il y a beaucoup de jeunes qui vont se bonifier encore. Cette saison, l'entente était bonne entre les anciens et les jeunes.

"J'aimerais être sur la pelouse tous les week-ends"

tsrsport: Qu'en est-il de la ferveur valaisanne? On imagine facilement que la pression monte autour du club...

FREDERIC CHASSOT: L'engouement, la ferveur... c'est incroyable. La Coupe est partout en Valais, les gens en parlent... Les billets se sont extrêmement bien vendus aussi. Comme on jouait à Bâle, je pensais qu'avec la distance il y aurait moins de supporters. Mais au final, on montera plus loin et avec encore plus de monde (rires).

tsrsport: Comment cette pression est ressentie par les joueurs?

FREDERIC CHASSOT: L'équipe est étonnamment calme. Les joueurs restent concentrés sur le prochain match.

tsrsport: Vous parliez de Bâle auparavant. Sion disputera sa première finale au Parc Saint-Jacques...

FREDERIC CHASSOT: Ce sera une nouveauté évidemment. En 2006, on gagnait alors qu'on était en Challenge League et en 2009, on gagnait sur du synthétique.

tsrsport: Le dimanche 29 mai à 16h30,lorsque l'arbitre sifflera le coup d'envoi, aurez-vous un petit pincement au coeur de ne pas être sur la pelouse?

FREDERIC CHASSOT: (rires) Oh mais j'aimerais être sur la pelouse tous les week-ends! C'est bien plus stressant de vivre les rencontres et surtout des finales! depuis le banc que de faire partie des acteurs sur le terrain.

Propos recueillis par Ludovic Perruchoud