L'aventure de Challandes avec Xamax est déjà finie

Bernard Challandes n'aura été l'entraîneur de Neuchâtel Xamax que durant 18 jours. Le Neuchâtelois a pris sa décision durant la nuit qui a suivi la défaite frustrante de son équipe en finale de la Coupe de Suisse face au FC Sion (0-2). Il a annoncé cette décision en direct dans le 12:45 de la "TSR".

"Je ne vais pas continuer la collaboration avec Xamax. Nous avions passé un deal, qui portait sur les trois derniers matches de championnat, voire plus en cas de barrage, et sur la finale de la Coupe. Ma mission était le maintien en Super League, c'est réussi.  Mais c'est vrai que nous sommes passés à côté de notre finale."

Le secret des vestiaires

"Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit mais, au terme de ma réflexion, tout était clair. J'ai alors eu lundi matin une petite discussion avec Paolo Urfer (ndlr: le directeur technique) et M. Rudakov (ndlr: le président) et nous avons décidé d'un commun accord de ne pas poursuivre l'expérience."

Interrogé sur les interventions de son président et du propriétaire du club Bulat Chagaev durant la finale de la Coupe, Challandes est resté très vague. "Ce qui se passe dans le vestiaire doit rester dans le vestiaire. Comme entraîneur, il y a des choses que me plaisent et d'autres moins. Mais un président a le droit d'intervenir, dans le vestiaire aussi. Je ne prétends pas être Dieu et posséder seul la vérité."

Un important capital de sympathie

Bernard Challandes jouit toujours d'un capital de sympathie très important. Pour beaucoup, il reste l'homme des "missions impossibles" comme à La Chaux-de-Fonds, Yverdon ou Young Boys -, un formateur doué (demi-finale de l'Euro M21 en 2003) ou encore celui qui a assumé la difficile succession de Lucien Favre à Zurich, avec un titre national et une participation à la Ligue des champions (avec notamment une victoire à Milan).

Il sort toutefois d'une année difficile. Il avait tenté l'été dernier le pari un peu fou de se placer sous les ordres de Christian Constantin. Ce pari n'a pas été gagné dans la mesure où le président a très vite fait part de ses réticences sur la faculté du technicien de réussir sa mission dans le contexte particulier du Valais. Après l'épisode malheureux de Sion, Challandes n'a pas hésité très longtemps pour prendre la succession de Didier Ollé-Nicolle, l'entraîneur français qui avait réussi l'exploit de hisser Xamax en finale de la Coupe. Mais comme à Sion, le Neuchâtelois a oeuvré dans un club au contexte bien particulier.

"Je ne sais pas si j'ai encore un avenir"

L'arrivée de l'investisseur tchétchène Bulat Chagaev, qui a entraîné tout son lot de polémiques, ne pouvait pas à terme coller avec la philosophie d'un homme qui a toujours défendu une certaine éthique du sport. "J'essaie de ne pas avoir d'a priori", rétorque le Neuchâtelois. "Je suis venu ici sans trop me préoccuper de ces aspects. Je n'ai pas envie d'entrer dans les spéculations ou les polémiques."

Toujours est-il que cette première expérience à Neuchâtel ferme peut-être la belle parenthèse de Bernard Challandes en Super League qu'il avait ouverte au printemps 2007 en quittant son fauteuil de sélectionneur des M21. Fidèle à lui-même, Challandes prend cela avec philosophie. "Je ne sais pas si j'ai encore un avenir, à bientôt 60 ans. Mais la vie est encore longue et je pense que j'ai encore de belles choses à vivre dans le football."

si/lper