Didier Crettenand: "Nous devons gagner"

29 avril 2011. On joue la 84e minute lorsque Vilmos Vanczak place une tête victorieuse, libératrice. Le FC Sion respire, il se qualifie pour sa douzième finale de Coupe de Suisse qu'il remportera comme les onze précédentes. Le FC Bienne, lui, quitte Tourbillon en vaincu malgré sa valeureuse lutte. Près d'une année plus tard, les deux équipes se retrouvent et se disputeront mercredi soir au stade de la Gurzelen une place en demi-finale.

Côté face, l'équipe qui bénéficie de l'avantage du terrain. Neuvième de la Challenge League, le FCB reste sur un amer 4-0 concédé chez lui face à Wil.

Pile ou face? Faites vos jeux

Mais les Seelandais savent se sublimer en Coupe. Avant de tenir tête à Sion l'an dernier, ils avaient sorti Lucerne et Bâle. Cette saison, l'équipe de Philippe Perret s'est offert Servette.

Côté pile, le visiteur en quête d'une treizième étoile à épingler sur son drapeau valaisan. Lanterne rouge de Super League après sa défaite sur le tapis vert, le FC Sion peine depuis la reprise à retrouver sa jouerie, mais il peut s'appuyer sur la meilleure défense de l'élite.

Pour sauver sa saison, il doit briller dans "sa" compétition. Pile ou face? Pour le no 16 valaisan du FC Sion, Didier Crettenand, trois trophées au compteur (2006/2009/2011), ce sera évidemment le côté pile.

"Nous écoutons d'abord le coach"

rtssport.ch: Sion connaît une reprise mitigée. Les points commencent de tomber, mais la manière n'y est toujours pas. Comment vous l'expliquez?

DIDIER CRETTENAND: Il y a beaucoup de nouveaux joueurs dans le secteur offensif. Il faut du temps pour intégrer la philosophie de jeu. Et nous manquons un peu de réussite. Contre Bâle, Young Boys, Servette, on a eu des occasions, mais nous n'avons pas marqué. Je pense notamment au poteau de Vanczak contre le SFC. Il nous faut trouver plus de constance dans notre jeu.

rtssport.ch: Le compartiment offensif du FC Sion cristallise passablement de critiques. Comment vous les percevez?

DIDIER CRETTENAND: Nous les acceptons. Mais nous passons aussi au-dessus de celles-ci. Nous écoutons d'abord le coach (ndlr: Laurent Roussey) et l'encadrement. Mais là encore, si on avait eu un peu plus de réussite, ces critiques ne seraient pas là. Nous avons tout de même pris des points (ndlr: 8 depuis la reprise). Il faut poursuivre dans cette dynamique, continuer à travailler et ça va revenir.

"Il faut s'accrocher"

rtssport.ch: Est-ce qu'on ne peut pas dire aussi que tout ce qui s'est passé hors du terrain, a fini par peser sur le moral?

DIDIER CRETTENAND:

C'est clair. Mais on s'y fait. Nous n'allons pas baisser les bras, alors que tout est encore possible. Il faut s'accrocher et nous avons les moyens de revenir sur Lausanne sans récupérer des points sur le tapis vert. Nous jouons une première fois dimanche contre le LS, il y aura encore une autre confrontation. Nous pouvons revenir assez rapidement sur les Lausannois

rtssport.ch: D'un point de vue plus personnel, la reprise n'a pas été de tout repos non plus, avec votre blessure.

DIDIER CRETTENAND: Oui. J'avais fait une bonne préparation, j'étais dans une bonne dynamique même si je dirais que les résultats n'étaient pas encore au rendez-vous. Et la blessure est arrivée (ndlr: fracture bénigne du métacarpe à une main lors du match contre Servette le 26 février). J'ai loupé le match contre Zurich. C'est frustrant de ne pouvoir jouer à cause d'une blessure à la main. Mais j'ai vite pu rejouer avec une attelle (ndlr: il est entré en jeu contre Thoune le 10 mars).

rtssport.ch: Mercredi, Sion jouera en 1/4 de la Coupe de Suisse à Bienne. Pour un Valaisan jouant au FC Sion et qui a gagné par trois fois le trophée, c'est un rendez-vous particulier, non?

DIDIER CRETTENAND: C'est toujours quelque chose d'unique, de magique. Pour le comprendre, il faut le vivre de l'intérieur, comme je le disais aujourd'hui (ndlr: lundi) à Tréand lorsque nous avons parlé de la dernière finale (ndlr: Tréand jouait alors pour Xamax). Nous pouvons sauver la saison avec la Coupe. Nous jouons contre une équipe de Challenge League, nous nous devons de gagner. Après les prolongations, après les penalties, peu importe.

"Eviter de les sous-estimer"

rtssport.ch: Cette saison, la Coupe a une aura supplémentaire. Elle peut sauver une saison, mais devenir aussi la treizième comme le nombre d'étoiles sur le drapeau valaisan.

DIDIER CRETTENAND: Oui, le président nous a parlé avant le départ. Il nous a montré ce que représentait la Coupe en Valais. Il nous a dit que nous étions l'équipe qui pouvait ramener la treizième et qu'il voulait le faire avec nous. Je crois que même les nouveaux savent maintenant ce que représente ce trophée. Ce serait quelque chose d'exceptionnel de la gagner avec tout ce qui s'est passé cet automne.

rtssport.ch: Tout le monde connaît la ferveur valaisanne pour la Coupe. Est-ce que celle-ci est déjà palpable?

DIDIER CRETTENAND: Nous ne la ressentons pas vraiment encore par rapport au public. En général, la pression monte à l'approche des demi-finales.

rtssport.ch: Revenons sur votre adversaire. Quelle sera la clé contre Bienne?

DIDIER CRETTENAND: Ce ne sera pas une partie de plaisir. Ils jouent chez eux, ils ont éliminé des grosses équipes ces dernières saisons. Il faudra être patient, appliquer notre jeu, suivre les consignes du coach et surtout éviter de les sous-estimer.

Ludovic Perruchoud