Sion s'extirpe du piège de la Gurzelen

Comme l'an dernier à Tourbillon en demi-finales de la Coupe de Suisse, le FC Sion a dû cravacher ferme pour passer l'obstacle "FC Bienne". Les Seelandais, qui évoluaient dans leur Gurzelen pour ce quart de la Coupe, ont failli piéger les Sédunois. Toutefois ceux-ci ont finalement eu le dernier mot pour s'imposer 3-1.

Les joueurs de Philippe Perret ont cependant longtemps tenu l'exploit à portée de crampons. Et longtemps les quelque 4000 spectateurs venus s'amasser dans les travées du vétuste stade ont cru que Sion tomberait comme Servette cette saison, Bâle ou encore Lucerne en 2010/2011, sous les assauts de leur FCB.

Mais Vilmos Vanczak, déjà bourreau de Bienne en 2011, en a décidé autrement

Bon baiser de Hongrie

Le défenseur hongrois, meilleur buteur du FC Sion, a une nouvelle fois joué le sauveur alors que les Valaisans étaient tenus en échec 1-1 et semblaient de plus en plus fragiles. De la cuisse, voire du bas-ventre, il a propulsé le cuir dans le filet adverse sur un corner à la 82e. L'an dernier, il avait frappé de la tête à la 84e...

Auteur d'un match moyen, Danilo a enfoncé le clou dans les arrêts de jeu sur un penalty accordé pour une faute de main dans la surface. Toujours peu convaincant dans le jeu, le Brésilien n'en demeure pas moins habile dans cet exercice particulier. Il avait inscrit une majeure partie de ses buts sur penalty dans le championnat... hongrois.

Le courage des Seelandais

Ces deux buts inscrits dans les dernières minutes n'enlèvent rien à la qualité du match des Biennois. Pris à froid dès la 9e sur un but de Yoda, ils ont su réagir à peine 11 minutes plus tard grâce à Doudin. Dès lors, les Seelandais ont poussé le FC Sion dans ses retranchements, l'ont fait douter, l'ont fait plier même dans un début de seconde période qu'ils ont copieusement dominé. Las pour eux, ils ne sont pas parvenus à faire rompre les Valaisans en quête d'une treizième Coupe pour compléter leur collection.

Bienne a joué crânement sa chance, il a été séduisant, mais c'est bel et bien les joueurs de Laurent Roussey qui accueilleront Lucerne en demi-finales le 11 avril.

Vanczak: "l'histoire se répète toujours"

VILMOS VANCZAK (SION): Mon but? L'histoire se répète toujours (rires). Le FC Bienne est une bonne équipe. On a bien commencé la partie, mais l'égalisation nous a bloqués. En début de deuxième mi-temps, je crois qu'on était toujours un peu dans les vestiaires. Mais on est qualifié et c'est le plus important. J'espère pouvoir recommencer à marquer en championnat aussi.

ADAILTON (SION):

On savait que pour gagner, il faudrait un FC Sion à 100%. On a fait dix bonnes premières minutes, on a marqué et après on s'est vu un peu trop beau, on est tombé dans la facilité.

Cela aurait pu coûter cher. Après on marque sur coup de pied arrêté, on avait beaucoup entraîné cela avant ce match.

KARIM YODA (SION): On a fait une bonne entame de match, on a marqué vite. Mais après on les a laissés revenir. Ce qui a fait la différence? Le mental une fois de plus. Maintenant, on se doit de se donner les moyens d'aller jusqu'au bout dans cette compétition.

Die: "On savait que ce serait un combat"

SEREY DIE (SION): On savait que ce serait difficile, que ce serait un combat où il ne faudrait rien lâcher. Malgré leur égalisation, on n'a pas douté, on a gardé confiance en nos possibilités. Il fallait bosser dur pour passer et c'est ce qu'on a fait.

LAURENT ROUSSEY (COACH SION): On est bien rentré dans le match, on aurait pu tuer le match, mais on ne l'a pas fait et Bienne est revenu. Au fil des minutes, le doute a grandi. Mais à l'arrivée, on est qualifié.

CHRISTIAN CONSTANTIN (PRESIDENT SION): On a très bien commencé, on a marqué un très joli but. Et après on n'a pas fait le boulot et on l'a payé cash. Philippe (ndlr: Perret) a bien remonté son équipe à la pause, il nous a sentis affaiblis. Bienne a été très bon, mais on n'a pas pris le deuxième but et après on a pu compter sur notre force de frappe offensive avec Vanczak.

Egli: "On aurait pu faire quelque chose"

RAMON EGLI (BIENNE):

Je pense qu'on peut vraiment dire qu'on a tout donné. On a fait un super match, on a bien joué au foot, c'est dommage ce but sur corner.

Avec un peu plus de concentration sur les balles arrêtées, on aurait pu l'éviter. Et en prolongation, on aurait pu faire quelque chose.

PASCAL OPPLIGER (BIENNE): Pas passé loin de l'exploit? Je ne sais pas si on peut vraiment parler d'exploit. Il n'y avait pas une grande différence entre les deux équipes. On a bien joué, bien fait tourner, mais on n'a pas réussi à concrétiser, il nous a manqué ce but. Il y a vraiment beaucoup de déception.

PHILIPPE PERRET (COACH BIENNE): Je n'aime pas parler d'arbitrage. Mais là ça m'a dérangé. On a l'impression que Bienne a joué méchant, on reçoit six cartons jaunes et un rouge (ndlr: Doudin a reçu un 2e carton jaune sur la faute de main qui a entraîné le penalty), alors qu'il n'y avait pas de méchanceté. On a l'impression que le petit est lésé, ça nous a fait mal. Je suis fier de notre parcours, fier de mon équipe. Elle a été admirable, elle méritait d'aller en prolongations. C'est dommage de ne pas être allé au bout, on a parfois manqué d'application dans les derniers gestes.

Bienne, Ludovic Perruchoud