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Les vertus d'une bonne claque

Edimilson Fernandes et Daniel Follonier ont pu s'adresser aux médias samedi à Martigny, en toute décontraction. [Keystone - Laurent Gilliéron]
Edimilson Fernandes et Daniel Follonier ont pu s'adresser aux médias samedi à Martigny, en toute décontraction. - [Keystone - Laurent Gilliéron]
La relation passionnelle, presque fusionnelle entre la Coupe de Suisse et le Valais vivra un nouvel épisode mardi sous les coups de 20h30 au Letzigrund, où le FC Zurich attend le FC Sion.

"Mieux vaut maintenant qu'en demi-finale". La phrase, dérobée samedi dans un estaminet de Martigny, témoigne de l'importance de ce rendez-vous dans le Vieux Pays. La gifle reçue vendredi à Tourbillon face à GC (5-0) sonne comme une péripétie dans un championnat, dont Sion, septième à dix points d'une place européenne, n'a plus grand-chose à espérer, hormis un maintien quasi assuré. La Coupe offre aux Valaisans une occasion en or de faire d'une saison moyenne un nouvel épisode de leur légende.

Un rappel qui tombe à pic

Anecdotique dans la lecture du classement, la correction subie vendredi possède cependant quelques vertus. L'équipe, en pleine euphorie avant la trêve internationale, a été rappelée à l'ordre. Rien n'est acquis. La suffisance affichée face à Grasshopper ne lui est pas permise. Ses succès, elle les a conquis au prix d'une agressivité et d'une solidarité qu'elle devra à tout prix retrouver mardi soir, si elle entend ajouter une treizième Coupe de Suisse à son palmarès.

Ce rappel aux fondamentaux tombe même à pic. Car le FCZ, en plein marasme, abordera cette demi-finale avec la volonté de sauver une nouvelle saison où ses rêves de titre ont pris l'eau. Le président Christian Constantin, l'entraîneur Didier Tholot et les joueurs présents samedi à la Porte d'Octodure pour une entrevue avec la presse ne s'en cachent d'ailleurs pas.

Retrouver l'âme guerrière

Détendus, souriants, ils ont tous conscience de l'importance du match qui les attend, de sa portée en Valais. Et ils ont à coeur de ne pas reproduire la triste prestation offerte lors de la première mi-temps face aux Sauterelles.

Reste à savoir si Reto Ziegler et ses coéquipiers sauront transformer la pression, inhérente aux rencontres de Coupe dans le Vieux Pays, en énergie positive. Retrouver l'âme guerrière dévoilée dès la reprise, reprendre la marche en avant et se rapprocher peut-être du rêve européen.

Le président Constantin n'a pas manqué d'humour durant la conférence. [Laurent Gillieron]
Le président Constantin n'a pas manqué d'humour durant la conférence. [Laurent Gillieron]

Fernandes: "Si on va en finale, on ne peut que la gagner"

EDIMILSON FERNANDES: La Coupe c'est spécial en Valais. J'ai vécu une finale de Coupe depuis les tribunes. C'était en 2006, j'avais neuf ans (Gelson, son cousin avait alors triomphé avec Sion face à YB aux penalties). J'ai regardé celle de 2011 aussi. Et j'ai également gagné une finale avec les M18 face à Servette en 2014, 2-0. Ce n'est que du bonheur pour moi en ce moment. C'est vraiment une chance d'arriver là et c'est grâce au club. Les conseils de Gelson sont importants. On s'écrit tous les jours. Mardi, il faudra se montrer patient et tout donner. Si on atteint la finale, on ne peut que la gagner (rires), mais il faut battre Zurich d'abord.

DANIEL FOLLONIER: Face à GC, c'était un jour où rien n'allait alors qu'eux étaient en pleine réussite. Il faut maintenant se relever. C'est une chance de jouer quatre jours après. J'étais notamment allé voir la finale en 2009. On était mené 2-0 à la mi-temps par YB (succès 3-2). C'était la folie dans le public. Bien sûr que l'on rêve de cela aussi, mais avant d'y penser, on doit se concentrer sur le match de mardi.

Perrier: "Le couteau entre les dents"

MICHAEL PERRIER: La claque face à GC est peut-être bien tombée. On entrera sur la pelouse avec le couteau entre les dents. C'est une envie et un devoir d'aller plus loin. C'est spécial pour moi, mon père (Bernard) a gagné trois fois la Coupe (1980/82/86), j'aimerais bien conquérir cette treizième.

RETO ZIEGLER: J'ai entendu beaucoup d'histoires sur la Coupe en Valais. On a bien sûr envie d'aller en finale, de la gagner, mais il ne faut pas sous-estimer Zurich. Ce n'est pas un match de championnat, ce sera différent. Avant la pause internationale, on surfait sur la vague du succès. Il y avait la peur du classement. Cette crainte-là était absente contre GC, l'engagement a manqué. On est redescendu sur terre. L'équipe ne sait pas encore gérer le succès, cela s'apprend. Mardi ce sera le mental avant tout. Il faut gagner les duels, les deuxièmes ballons et donc retrouver notre agressivité. Pour cela, chacun doit trouver la solution en lui.

Ludovic Perruchoud

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Tholot: "jamais bon d'en prendre cinq"

DIDIER THOLOT (COACH): La Coupe représente toujours de bons souvenirs pour moi (ndlr: il l'a remportée avec Sion en 2009). Il est important de faire partie de ceux qui l'ont gagné. Mais avant de songer à cela, il y a d'abord une demi-finale qui nous attend. Ce n'est jamais bon d'en prendre cinq. On a vu qu'on ne pouvait pas se permettre d'en faire un peu moins. Tout le monde doit tirer à la même corde. Mais je serais plus inquiet si nous avions perdu trois matches de suite. On ne peut pas tout remettre en cause. Zurich voit ses ambitions s'éloigner, le club ne va pas forcément très bien, mais on vient d'encaisser cinq buts. On est à égalité avant le match.

Constantin: "parler au coeur des gars"

CHRISTIAN CONSTANTIN (PRESIDENT): Cela fait 50 ans que Sion a gagné sa première Coupe (2-1 face à Servette). C'est le bicentenaire de l'entrée du Valais dans la Confédération. Et un treizième trophée serait comme la treizième étoile sur le drapeau valaisan. C'est important pour la suite de la saison de gagner. Tout le monde y tient. L'histoire du club s'est écrite à travers cette compétition. Il faut préparer les joueurs, parler au coeur des gars. Cela fait trois semaines que je mets en place des programmes sur différents supports pour que les joueurs se rendent compte mardi qu'ils sont des surhommes.

Coupe de Suisse, demies (07-08.04)

Demi-finales
Mardi (20h30): Zurich - Sion
Mercredi (20h15): St-Gall - Bâle

Finale le 7 juin