Modifié

La rage victorieuse de Sarni

Sarni laisse éclater sa joie, il vient d'égaliser face à YB. [Valeriano Di Domenico]
Sarni laisse éclater sa joie, il vient d'égaliser face à YB. - [Valeriano Di Domenico]
Plus qu'à un simple duel sportif, la tradition de la finale de la Coupe en Valais en appelle à la notion d'un combat. Une lutte sans merci qui fait la part belle au coeur, aux tripes et à cette rage de vaincre que, plus que n'importe quel autre club, le FC Sion a su transcender au fil des années. Cette rage n'est pas étrangère à Stéphane Sarni, c'est même elle qui fait du défenseur l'un des héros du 20 mai 2009, jour où les Valaisans accrochent une onzième étoile sur leur drapeau en dominant YB au Stade de Suisse (3-2).

"Le mythe ne s'explique pas, il se vit", glisse le souriant Contheysan de 34 ans, avant d'évoquer cette finale, sa deuxième après 2006, qu'il a marquée de son empreinte. Ce mythe, il le rencontre en tant que gamin, il l'apprivoise en tant que fan, lui qui avoue le regard brillant être allé voir les Bonvin, Rey et autres Orlando avant d'avoir "la chance de le vivre en tant que joueur".

"Des moments pénibles"

La première image qui lui vient à l'esprit à l'évocation de la Coupe, c'est la préparation, "ces jours qui précèdent le match. J'ai eu la chance de les partager avec Goran Obradovic et Léonard Thurre qui sont devenus des amis. Lorsque nous nous revoyons, nous évoquons volontiers ces moments... pénibles", précise-t-il en riant. "Car il faut bien le dire, ce n'est pas facile à vivre. Nous n'avions pas envie d'être les premiers à perdre en finale."

Sarni aux côtés de Didier Crettenand après le triomphe de 2009. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]
Sarni aux côtés de Didier Crettenand après le triomphe de 2009. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]

Puis, vient l'entrée sur le terrain. "Lors de ma première finale en 2006, c'était nouveau pour moi, nous jouions en Challenge League... J'ai pris une vague dans la gueule", image celui qui a disputé près de 200 matches avec Sion.

Laissé sur le banc

Trois ans plus tard, les choses ne commencent pas idéalement. Sarni est laissé sur le banc par le coach Didier Tholot. De quoi éveiller de la frustration, de la colère, d'autant que ses coéquipiers sont menés 1-0 dès la 22e et un penalty marqué par Gilles Yapi Yapo. La 33e minute arrive. Obinna Nwaneri doit sortir, le technicien français fait signe au défenseur, qui entre en jeu comme un mort de faim. Il se remémore ce remplacement espéré.

"J'étais un peu dans mon monde, dans une bulle", raconte-t-il entre deux éclats de rire. "Didier (ndlr: Tholot) me parlait, je crois que je n'ai pas entendu un seul mot de ce qu'il a pu me dire. Je ne lui ai pas répondu ou alors 'un laisse-moi tranquille'. Je savais très bien ce que je devais faire."

"Tu vas marquer demain"

Néanmoins, Jamal Alioui inscrit un but contre son camp quelques minutes après l'entrée du défenseur. Sion est mené 2-0, les affaires se corsent. Obradovic redonne espoir aux Valaisans juste avant la fin de la première mi-temps. Et Sarni, peu après le retour des vestiaires permet au FC Sion d'égaliser. Un but qui n'est pas sans lui rappeler une anecdote de veille de match.

"J'étais avec l'ostéopathe Philippe Hofmann, on préparait le match et à la fin de la séance, il me dit: 'tu vas marquer demain'." Le souvenir est accompagné d'un large sourire.

Le Contheysan sabre le champagne dans les vestiaires du Stade de Suisse en 2009. [EQ Images - Valeriano Di Domenico]
Le Contheysan sabre le champagne dans les vestiaires du Stade de Suisse en 2009. [EQ Images - Valeriano Di Domenico]

Optimiste

A quelques minutes du coup de sifflet final, Guilherme Afonso permet à Sion de virer en tête et de réussir un de ces renversements, à travers lesquels le club a su marquer à l'encre indélébile l'histoire de la Coupe de Suisse.

Sarni suivra cette finale avec de la confiance et de l'optimisme. "Tout le monde me dit que cela va être dur. Mais je réponds que Sion a déjà gagné en partant battu d'avance. Rien n'est impossible quand on y met le coeur." Et qu'on y ajoute un brin de rage.

Ludovic Perruchoud

Publié Modifié

Les finales de Stéphane Sarni

2005/2006

FC Sion - BSC Young Boys 1-1 (5-3 tab)
Buts: 16e Varela 0-1, 55e Obradovic 1-1.
Tirs aux buts: Obradovic 1-0, Joao Paulo 1-0, Di Zenzo 2-0, H.Yakin 2-1, Crettenand 3-1, Tiago 3-2, Gaspoz 4-2, Raimondi 4-3, Regazzoni 5-3.

Sion: Vailati, Sarni, João Pinto, Meoli, Gaspoz, Fernandes, Luiz Carlos (46'Regazzoni), Obradovic, Di Zenzo, Vogt (107'Leandro), Thurre (119'Crettenand).
Entraîneur
: Christophe Moulin

YB
: Woelfli, C.Schwegler, Tiago, Gohouri, Hodel (90'Aziawonou), Magnin, Everson (106'H.Yakin), Varela, Yapi Yapo (35'Portillo), Raimondi, João Paulo.
Entraîneur
: Gernot Rohr

17 avril, Stade de Suisse-Wankdorf (Berne): 30'569 spectateurs

Arbitre: Reo Rutz

2008/2
009

BSC Young Boys - FC Sion 2-3 (2
-1)
Buts: 16e Yapi (pen) 1-0, 36e Alioui (csc) 2-0, 41e Obradovic 2-1, 52e Sarni 2-2, 88e Afonso 2
-3.

S
ion: El-Hadary, Paito, Nwaneri (33'Sarni), Alioui, Vanczak, Obradovic, Serey Die, Fermino (67'Crettenand), Monterrubio, Reset (90'Ahoueya), Afonso.
Entraîn
eur: Didier Tholot

YB: Woelfli, C.Schwegler, Portillo, Ghezal, Schneider, Hochstrasser, Yapi-Yapo, Raimondi (60'Bastians), Varela (46'Doumbia), Schneuwly (77'Haeberli), Regazzoni.
Entraîn
eur: Vladimir Petkovic

20 mai, Stade de Suisse-Wankdorf (Berne): 31'789 spectateurs

Arbitre: Claudio Circhetta