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Le mythe de la Coupe ne s'explique pas, il se vit

Les joueurs présentent le trophée à leurs fans sur la place de la Planta. [Dominic Steinmann]
Les joueurs présentent le trophée à leurs fans sur la place de la Planta. - [Dominic Steinmann]
Le FC Sion a disputé le premier match de son histoire contre Aigle un beau jour de 1909. C'était sur la place de la Planta, ce même lieu où s'affairent les nettoyeurs après un dimanche pas tout à fait comme les autres.

Vainqueurs 3-0 du FC Bâle, les Valaisans ont écrit un nouveau chapitre de leur légende. Ils ont mis les Rhénans K.O. et ont épinglé une treizième étoile sur le drapeau rouge et blanc du Vieux Pays.  La fête n'a pourtant pas tenu toutes ses promesses. Est-ce en raison de la chaleur, de l'alcool, accompagnés d'heures de trajet jusqu'au Parc St-Jacques? De la perspective du retour au travail lundi? L'explication tient sans doute dans un mélange de tout cela.

Pas de quoi ternir le mythe

Tout a néanmoins bien commencé. Aux alentours de 23h00, les joueurs ont remonté l'avenue de la gare dans une ambiance de feu, acclamés par les centaines de Valaisans amassés sur les trottoirs de leur capitale.

Une fois sur l'estrade, les joueurs, l'entraîneur, le président et le staff ont chacun eu le droit à de chaleureux applaudissements, certains à quelques chants. La fête a alors atteint son apogée. Car dès leur disparition, la foule s'est clairsemée et ne sont restés que les irréductibles, l'oeil brillant non seulement de la victoire, mais aussi de l'alcool qui a coulé à flot. Non, la soirée de folie attendue n'a pas vraiment eu lieu sur la Planta. Pas de quoi ternir pour autant le mythe.

Le coach Tholot a été le grand artisan de la très convaincante deuxième partie de saison du FC Sion. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]
Le coach Tholot a été le grand artisan de la très convaincante deuxième partie de saison du FC Sion. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]

La vérité du terrain

Quand bien même les festivités ne se sont pas prolongées jusqu'au petit matin pour une majorité, la communion entre le public et l'équipe, si caractéristique de la légende, a elle été au rendez-vous. Intense, quasi sacrée. Des aires d'autoroutes, emplies de Valaisans, à l'accueil des joueurs à Sion, en passant par l'arène bâloise majoritairement sédunoise et les trains du retour raisonnant de chants et de rires, le 7 juin 2015 restera dans les mémoires au pays des treize étoiles.

Puis, au-delà de cette réalité mystique si difficilement préhensible au-delà des montagnes valaisannes, subsiste la vérité du terrain, sur lequel la formation a su se forger une identité.

La marque de Didier Tholot

Cette identité porte l'empreinte de Didier Tholot, indéniablement. Le technicien français, appelé à remplacer Jochen Dries et Admir Smajic au tout début de l'année a fait d'une équipe menacée par la relégation, une machine à gagner.

Il lui a insufflé de la confiance, il a été à l'origine de l'éclosion des Edimilson Fernandes, Daniel Follonier, a favorisé l'explosion de Moussa Konaté. Le Forézien de 51 ans, pour son quatrième passage en Valais (joueur 1997/99, entraîneur-joueur 2002/03 et entraîneur 2009/10), a permis à ses poulains de faire perdurer le mythe.

"Fier d'être l'entraîneur qui ramène la treizième"

"Je suis fier d'être l'entraîneur qui ramène la treizième", a-t-il crié au micro sur l'estrade de la Planta. Cette simple phrase, saluée par des chants en son honneur et probablement le plus long et bruyant hommage sur la place sédunoise, en dit long sur l'homme, sur ses valeurs si proches de celles dont se targuent les Valaisans.

Reto Ziegler avec la Coupe de Suisse sur le char lors de la remontée de l'avenue de la gare à Sion. [KEYSTONE - Dominic Steinmann]
Reto Ziegler avec la Coupe de Suisse sur le char lors de la remontée de l'avenue de la gare à Sion. [KEYSTONE - Dominic Steinmann]

Vainqueur de sa deuxième Coupe de Suisse à la tête du FC Sion après 2009, il peut être le coach qui permettra au club de lorgner le trône du FC Bâle. A condition que son président le lui en laisse le temps. A condition, certainement aussi, de conserver ses jeunes pépites, et le Vaudois Reto Ziegler, devenu une indiscutable pièce maîtresse du FC Sion. Le dominant latéral de 29 ans évoquera son avenir avec Christian Constantin cette semaine.

Des lendemains qui chantent

En attendant de voir le FC Sion, qui jouera l'Europa League, de 2015/16 se dessiner, les bancs, tentes quittent la Planta sur des remorques. Un soleil de plomb recouvre petit à petit les vestiges d'une journée riche en émotions. A en juger par les discussions dans les rues, les sourires sur certains visages marqués de fatigue, les t-shirts aux couleurs du club encore nombreux, ce lendemain appartient assurément à ceux qui chantent.

"Treize sur treize": pour quelques jours encore, dans les rues, les vitrines, sur les lèvres. Pour toujours dans les coeurs des acteurs et spectateurs de cette finale. Comme on dit dans le Vieux Pays, le mythe ne s'explique pas, il se vit.

Sion, Ludovic Perruchoud

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