le FC Sion dans la peau du favori

"Oui, je n'aime pas forcément cela. Chez moi, l'alerte est enclenchée", se méfie le défenseur Vilmos Vanczak. "Nous avons perdu les deux dernières demi-finales disputées à Tourbillon, contre Bâle en 2013 et face à Lucerne en 2012 (ndlr: les deux fois sur le score de 1-0)".

Une icône de la Coupe

Dans la salle de conférence de l'hôtel-restaurant de la Porte d'Octodure, le Hongrois de 32 ans voit défiler les journalistes. Il partage, distille volontiers quelques sourires. Il convient de préciser que Vanczak, en Valais depuis 2007, est devenu une icône de la Coupe dans le Vieux Pays. Il a soulevé le précieux trophée à trois reprises (2009, 2011 et 2015) et sait toute l'importance de cette compétition dans sa terre d'adoption.

Souvent cantonné dans le rôle de remplaçant, puis revenu sur le devant de la scène en raison des blessures, il incarne à la perfection ces valeurs d'abnégation et de combativité, que l'on prête si souvent au FC Sion dès lors qu'il est question de Coupe. "Je pourrais même être chef matériel", lâche-t-il aux micros de la RTS et de Rhône FM pour mieux affirmer toute l'affection qu'il porte à son club. Pour mieux montrer que dès lors qu'on lui offrira sa chance sur le terrain, il la saisira.

Tholot: "sortir un gros match"

Autant écrire que le Hongrois prend le rendez-vous de mercredi soir très au sérieux. "Il faudra beaucoup de concentration. Les quinze premières minutes seront déterminantes", juge-t-il. S'il ne pense pas que le FCZ partira à l'abordage dès le coup d'envoi, il n'en demeure pas moins aux aguets. "Zurich défend bien, joue très bien en contre".

La méfiance est également de mise dans la bouche de l'entraîneur Didier Tholot, qui avait avoué laisser volontiers le rôle de favori à l'adversaire avant le match aller du seizième de finale de l'Europa League contre Braga. "Mon équipe devra sortir un gros match".

Regoûter à l'Europe

La victoire l'an dernier au même stade de la compétition à Zurich et le succès en début d'année au Letzigrund en Super League? "Nous n'en tenons pas compte", explique le technicien forézien de 51 ans.

"Mes joueurs n'ont pas vraiment besoin d'être motivés. L'aventure humaine, je dis bien l'aventure humaine, en Coupe d'Europe a été telle que tout le monde veut y regoûter. Et cela passe par le championnat ou la Coupe", confie Tholot.

Beaucoup d'absents

Le coach devra composer avec plusieurs absences (Léo Lacroix, Veroljub Salatic, Kay Voser, Geoffrey Bia, Xavier Kouassi, Joachim Adao indisponibles, Reto Ziegler et Moussa Konaté incertains), mais ne s'en inquiète pas pour autant. "Nous avons réfléchi et avons les solutions". Des solutions qui reposent en partie sur la suspension de trois matches dont a écopé Birama Ndoye. Le club a déposé un recours et espère que le Sénégalais de 21 ans bénéficiera de l'effet suspensif de cette démarche.

Buteur décisif de la demi-finale de la précédente édition à Zurich (1-0), Moussa Konaté n'est lui aussi pas encore sûr de fouler la pelouse de Tourbillon. "J'ai quelques douleurs au niveau d'une cuisse. Mais nous suivons cela de près et je suis confiant", rassure l'attaquant.

Avec ou sans Konaté?

L'international sénégalais espère vraiment être de la partie, lui qui a gardé des souvenirs magnifiques de la dernière épopée et tout particulièrement de la finale face au FC Bâle (3-0), dans le Parc Saint-Jacques, où il avait inscrit le 1-0. "C'était extraordinaire. Sans doute le plus beau match de ma carrière. Il y avait ce public qui nous donnait cette envie de donner tout ce que nous pouvions pour gagner ce trophée."

Avec ou sans lui, le FC Sion devra composer avec une posture qui n'a pas souvent été la sienne cette saison. Si admirable lorsqu'on le donne perdant, saura-t-il faire preuve des mêmes qualités alors qu'il est favori? En répondant par une victoire sur le terrain, les Valaisans franchiraient une nouvelle étape vers les sommets qu'ils convoîtent.

Ludovic Perruchoud - Twitter @LPerruchoud