Le FC Sion remet sa légende en jeu

Le géant, la joue encore rouge de la gifle 3-0 que lui ont infligé les Valaisans dans son antre lors de la dernière finale en 2015, ne tendra pas l'autre joue. Dépassé, surpassé par la force du mythe, le FCB avait concédé un véritable outrage dans un Parc St-Jacques rouge et blanc, où les rugissements des supporters du Vieux Pays avaient rapidement éteint les fans rhénans.

"Ce sera plus compliqué que la dernière fois", prévient le président Christian Constantin. "Je les vois plus concernés qu'avant la précédente finale". Comment imaginer en effet que Tomas Vaclik, Matias Delgado, Davide Calla, Luca Zuffi, Adama Traore, Marek Suchy, Taulant Xhaka ou Germano Vailati n'aient pas tiré les enseignements de 2015? Il semble en tous les cas peu probable que l'entraîneur Urs Fischer ne commette l'erreur de sous-estimer la force inspiratrice du mythe.

Une force qui transformera, transcendera peut-être encore le FC Sion du coach Sébastien Fournier, lui-même Valaisan et trois fois vainqueur de la Coupe sous le maillot de Sion (1991, 1995 et 1996), ainsi qu'il l'annonce. "Le FC Sion de jeudi qui n'aura rien à voir avec celui de dimanche".

Car, comme souvent, les Sédunois ne se sont pas rassurés sur le terrain avant le rendez-vous de la Coupe. Ils ont proposé une première mi-temps pour le moins médiocre face au FC Lucerne à Tourbillon. Une période initiale d'errements qui leur a coûté la rencontre (2-3).

Mais la logique du championnat ne prévaut plus au moment d'aborder une finale. Un match dont le sort risque bien de se jouer sur l'émotion que seront capables d'insuffler à la rencontre Reto Ziegler et ses équipiers et sur leur capacité à transformer le très lourd héritage en pression positive. "Il y a l'enjeu bien sûr, le poids de l'histoire, mais pas de peur, je n'ai peur de personne", tonne le Vaudois.

Pas plus de crainte du côté de Grégory Karlen, dont le père, Léonard, a remporté la Coupe en 1980, puis en 1982. Des risques d'être déshérité en cas de défaite? "Non", répond en riant le milieu de 22 ans. "Aucun risque, car nous allons la gagner cette finale." Une croyance que gonflera le président.

"CC", fort de ses sept finales dans le costume du patron, n'est jamais à cours d'idées au moment de faire comprendre l'importance de ce trophée en Valais. Il saura certainement trouver les mots et les images, lors de la mise au vert du côté de Lausanne, pour faire d'une équipe à la peine en Super League un groupe de guerriers prêts à défendre la fierté de tout un canton, ou peu s'en faut.

Ludovic Perruchoud - @LPerruchoud