Sion et Chapuisat: c'est fini. Revoilà Bigon!

Alberto Bigon, qui a signé un contrat de 18 mois, reprend les
rênes du club valaisan. Il sera présenté mardi aux joueurs. Le
manager du "mister" italien aurait proposé les services de son
poulain au président Christian Constantin après la défaite dimanche
contre St-Gall (0-2).



L'Italien de 60 ans n'est pas un inconnu dans le monde du ballon
rond. Vainqueur du Scudetto en 1990 avec le Naples de Diego
Maradona, "il dottore" avait déjà officié à Tourbillon.

"Albertino", l'homme du doublé

Arrivé en Valais en août 96 pour la 6e journée du championnat de
LNA, Bigon avait remplacé Michel Decastel. Homme aux méthodes
rigoureuses, Bigon était parvenu à décrocher le doublé
Coupe-Championnat. Le natif de Padoue, qui a aussi dirigé
l'Olympiakos Le Pirée en 99, était devenu le premier entraîneur à
Sion à réussir pareil exploit. Maître tacticien pour certains, trop
dur pour d'autres, Bigon a été viré par Christian Constantin en
septembre 97.

90 petits jours et puis s'en va...

Le départ de Gabet est logique. Sa position (58 ans) était en
effet devenue intenable. Affaibli par un malaise cardiaque la
semaine dernière, l'entraîneur paye, bien sûr, le prix fort d'un
début de championnat catastrophique avec deux revers contre Lucerne
et St-Gall.



Lors de ces deux rencontres, la qualité du jeu présenté par
l'équipe fut souvent affligeante. Enfin, rattrapé par ses vieux
démons, Chapuisat n'a pas hésité dimanche soir, sous les yeux de
son président, à faire le coup de poing avec un journaliste.



Intronisé le 21 novembre dernier à la place de Marco Schällibaum,
Gabet Chapuisat n'aura pas tenu plus de 90 jours à Tourbillon. Il
est, toutefois, loin de battre le record de son prédécesseur,
limogé après seulement 46 jours d'activité. Auparavant, le
président Constantin avait dû déplorer la démission de Nestor
Clausen.



si/tou

Le président Constantin s'explique

TXT: Encore un entraîneur, le 3e cette saison, viré par
Christian Constantin?



CHRISTIAN CONSTANTIN: Le deuxième en fait car
Nestor Clausen est parti de son propre chef.



Ca doit être un record...



CHRISTIAN CONSTANTIN: Je ne sais pas mais en tout
cas, ça commence à faire beaucoup.



Pour revenir à la défaite de dimanche. Sion n'avait plus perdu
à Tourbillon depuis septembre 2005...



CHRISTIAN CONSTANTIN: Les données sont claires.
En 5 matches sous l'ère Chapuisat, nous n'avons récolté que 4
points, dont un seulement à domicile.



Peut-on dire pour autant que Sion a perdu son âme?



CHRISTIAN CONSTANTIN: En tout cas pas contre
Zurich (ndlr: le 09.12), car nous aurions pu gagner si nous avions
bien géré la rencontre. Par contre, dès le 2e tour, il est évident
que nous n'avons pas vu un Sion de qualité. Nous n'avons plus la
même vivacité. Contrairement au premier tour, nous n'avons
quasiment plus aucune occasion de marquer. Notre fond de jeu n'est
pas bon actuellement.

"Eteindre l'incendie"

La semaine passée,vous avez déclaré aux médias romands que
l'équipe et le staff d'entraîneurs seraient maintenus jusqu'au
terme de la saison. Vous avez changé d'avis...



CHRISTIAN CONSTANTIN: J'avais dit que sous
réserve de force majeure, je procéderai à des changements. La
semaine passée, j'ai eu des prémisses de ce qui pourrait arriver.
L'hospitalisation de Gabet Chapuisat la semaine dernière pour des
problèmes cardiaques, ajoutée à l'accrochage qu'il a eu avec un
journaliste dimanche après la défaite contre St-Gall n'ont rien
arrangé. Quand il y a un incendie, il faut l'éteindre tant que
c'est encore possible.



La Coupe d'Europe reste-t-elle l'objectif de Sion?



CHRISTIAN CONSTANTIN: Il reste 48 points en jeu,
donc cela reste possible. Mais il est évident que pour prétendre à
quoi que ce soit, il faut commencer par gagner des matches. Si on
continue à perdre, nous pouvons oublier l'Europe.



Vous pointez à 4 points de Bâle (ndlr: actuellement qualifié
pour la Coupe UEFA), que vous recevez dimanche justement. Vos
attentes?



CHRISTIAN CONSTANTIN: Si nous avons changé
d'entraîneur, c'est parce que c'était le moment. L'enjeu reste
entier. Quand le train n'avance plus, il faut changer de
locomotive...

"Un entraîneur avec une grande rigueur"

Qu'attendez-vous de vos joueurs dimanche?



CHRISTIAN CONSTANTIN: Qu'ils donnent de la fierté
au club.



Alberto Bigon remplace Chapuisat. Un personnage connu en
Valais...



CHRISTIAN CONSTANTIN: C'est l'entraîneur qui a eu
le plus beau palmarès à Sion (ndlr: seul coach à avoir réussi le
doublé Coupe-Championnat en 97).



Quelle sera sa mission?



CHRISTIAN CONSTANTIN:: Il sait parfaitement gérer
les situations compliquées. J'attends qu'il transmette sa rigueur
tactique à l'équipe.



Il a la réputation d'être un entraîneur très dur... L'homme
idéal?



CHRISTIAN CONSTANTIN: Il faut en tout cas un
entraîneur qui a une grande rigueur tactique et de grandes
exigences.



Vous aviez congédié Bigon en 97...



CHRISTIAN CONSTANTIN: Ce n'est pas parce que l'on
s'est séparé à un certain moment que l'on ne peut plus travailler à
nouveau. En 97, il avait pour mission de passer les qualifications
en Ligue des Champions. Là, le contexte est tout autre.



Les mauvaises langues disent qu'il ne finira pas la
saison...



CHRISTIAN CONSTANTIN: A nous de leur couper les
langues par les résultats...



TXT/tai. Interview: Miguel Bao