Formateur hors pair demi-finaliste de l'Euro M21 2002,
motivateur un brin sorcier quand il fait monter Yverdon de 1re
ligue en LNA, Bernard Challandes n'a plus besoin que d'une seule
chose pour entrer dans le club des grands entraîneurs suisses: une
confirmation au plus haut niveau.
En tête de la Super League avec Zurich avant d'amorcer le sprint
final, le Neuchâtelois n'a jamais été aussi proche de la
consécration. Le FCZ est en effet à 18 matches d'un douzième titre
de champion. Challandes, 57 ans, est à 1620 minutes de sa première
couronne. Et il est confiant.
"Si nous sommes capables de garder le niveau de jeu qui était
le nôtre au 1er tour et de progresser encore, oui, nous serons
champions!" D'autant que le FCZ a "assez bien
travaillé" durant l'hiver.
Méthode espagnole
A la nomination de Challandes sur le banc zurichois, peu étaient
ceux qui donnaient cher de la peau d'un homme considéré certes
comme un parfait motivateur, mais qui avait vécu deux échecs à
Servette et YB avant de s'installer dans le confort des rouages de
l'ASF.
"Ce serait réducteur de me considérer uniquement comme un
motivateur, explique le Neuchâtelois. J'ai pas mal étudié
le football, les évolutions tactiques, les modes de fonctionnement
d'un groupe. J'ai aussi beaucoup voyagé".
S'il demeure attaché aux valeurs simples d'un sport qu'il connaît
par coeur, Challandes a néanmoins modifié sa pratique depuis son
arrivée au Letzigrund. "C'est vrai que je travaille moins de
manière analytique à l'entraînement, même si cela demeure une phase
importante. Je privilégie les formes jouées, un peu selon la
méthode espagnole, toutes proportions gardées. J'estime que les
joueurs doivent trouver eux-mêmes des solutions et des principes au
travers de situations de jeu".
Ni dictateur, ni soldats
Car Challandes n'est pas, comme sa caricature, un simple aboyeur
qui pousse ses troupes sur le terrain. Il sait aussi créer un
climat propice au développement de son équipe, en dépit des écarts
de conduite de son effectif réputé dissipé.
"J'ai un mode de fonctionnement relativement tolérant sur des
choses que beaucoup qualifient d'actes d'indiscipline. Mais dois-je
faire tout un plat si un joueur a 5 minutes de retard? J'ai autre
chose à faire".
Une approche qui privilégie la psychologie et le contact humain.
"Je ne veux pas de petits soldats toujours à l'heure. Je veux
des hommes qui s'expriment en jouant".
Ainsi, pour prendre la température du vestiaire, Challandes doit
être à l'écoute de ses ouailles. "Je ne suis pas le pion! Je
suis proche de mes joueurs. Les dictateurs ont certainement moins
de problèmes de discipline. Mais des problèmes, ils en ont
d'autres..."
L'ombre de Favre
Une philosophie caractéristique d'un homme qui a tout d'abord dû
s'affranchir du souvenir laissé par Lucien Favre au Letzigrund
avant d'enfin pouvoir exister. "La comparaison était logique
est je ne l'ai pas trop mal vécue. Le FCZ était double champion de
Suisse avec Lucien Favre, il était normal que son successeur soit
jugé par rapport à ça. J'ai dû l'accepter et gentiment faire ma
place".
Après un an et demi, la mission de l'ancien mentor des espoirs
suisses est déjà réussie en ce sens que le FCZ ressemble à son
entraîneur. "Nos forces? Un mélange de qualité de jeu et de
solidarité, de travail collectif. Les joueurs éprouvent de la joie
dans le jeu".
si/tai
Objectifs élevés
Après avoir dû "réapprendre à côtoyer toutes les personnes qui gravitent autour d'un club de football", du président aux soigneurs, en passant par les agents et les journalistes, Challandes a semble-t-il trouvé son équilibre.
Directeur sportif du FCZ, Fredy Bickel le confirmait dans la dernière SonntagsZeitung. "Il est plus fort cette saison, car il a vu que le club était derrière lui malgré toutes les critiques".
Notamment lors d'une campagne violente lancée par la presse de boulevard zurichoise l'hiver dernier. "En gros, Challandes n'a pas changé depuis un an et demi. Il avait simplement besoin d'un peu de temps pour s'habituer. Mais nous lui avons fixé la barre haut. Nous voulons la Ligue des champions, nous voulons le titre", pousuivait Bickel.
Super League, 19e ronde (07-08.02)
Vaduz-Aarau SA 17h45
YB-Bâle SA 17h45
Bellinzone-Sion DI 16h00
GC-Zurich DI 16h00
NE-Xamax Lucerne DI 16h00
Classement
1. Zurich 18/42
2. Bâle 18/38
3. YB 18/32
4. GC 17/28
5. Aarau 17/24
6. NE Xamax 18/18
7. Sion 17/17
8. Bellinzone 17/14
9. Vaduz 17/14
10. Lucerne 17/11