Obnubilée par le duel attendu entre le FC Zurich et le FC Bâle,
la Suisse du ballon rond a peut-être enterré trop rapidement les
Young Boys, troisièmes de la Super League à dix longueurs du leader
et six de son dauphin. Carlos Varela, lui, croit fermement en la
bonne étoile des Bernois.
"Oui, nous sommes candidats au titre, assure-t-il tout à fait
sérieusement. D'ailleurs, je ne joue que pour ça." L'ailier de
31 ans n'en oublie pas pour autant la difficulté de la tâche.
"Pour nous, tout se jouera dans les premières rencontres. Nous
commençons d'ailleurs contre Bâle. Si nous faisons le plein après
deux-trois matches, nous serons certainement revenus sur le duo de
tête."
Formation et intégration
L'Espagnol au tempérament de feu explique facilement les raisons
du retour au premier plan des Bernois. "Nous privilégions la
stabilité. Depuis deux ans et demi, nous limitons les transferts
(ndlr: il n'y a eu aucune arrivée à YB cet hiver). Nous avons pour
mots-clés, formation et intégration, avec juste un ou deux
renforts."
Et l'ancien Servettien d'y trouver son bonheur. "Nous tournons
avec un effectif de dix-huit et nous battons depuis deux ans pour
une place en UEFA. C'est bon pour la confiance." Une confiance
insufflée en partie par Vladimir Petkovic, l'entraîneur des Young
Boys depuis la mi-août.
2 x 5 minutes
"Il fait du bon boulot, mais je ne veux pas cracher sur le
travail effectué auparavant par Andermatt, prévient Varela. Martin
a été viré parce que nous avons perdu nos deux premiers matches,
alors que nous les avions dominés. Martin a été viré parce que nous
avons raté deux fois cinq minutes !"
Et de poursuivre: "Mais Vladimir sait donner de la confiance à
ses joueurs. Il n'aime pas trop parler en public, il privilégie le
dialogue face-à-face. Il est très proche de nous. On peut dire que
le rapport entraîneur-joueur est parfait." Et le bouillonnant
ailier apporte lui aussi sa pierre à l'édifice bernois, tant sur le
terrain (5 buts/2 assists) qu'en-dehors.
"Petkovic a demandé aux cadres, dont je fais partie,
d'encadrer et d'être disponibles pour les jeunes du lundi au
dimanche. Quand on voit des mecs de 19 ans jouer comme des
routiniers, on est plutôt satisfaits..." Ainsi, YB semble
avoir retrouvé une part de la sérénité qui paraissait lui manquer
depuis bien longtemps.
si/kir
Public conquis
Onze fois champion de Suisse et six fois vainqueur de la Coupe, le club de la capitale attend son prochain trophée depuis 1987 ! Toujours en course dans les deux compétitions cette saison (YB recevra GC en quart de la Coupe), il entend bien mettre fin à cette disette. "Nous avons pendant trop longtemps fait n'importe quoi, avec dix nouveaux joueurs et dix départs à chaque saison, estime Varela. C'était le souk !"
Depuis l'inauguration du Stade de Suisse, YB a tout fait pour tenir à nouveau le haut de l'affiche. Avec un succès populaire à la clé, puisque la troupe de Petkovic est la seule formation de l'élite dont la moyenne de spectateurs cette saison n'a pas chuté par rapport à l'exercice passé (1995 personnes de plus).
"C'est une grande fierté, s'enthousiasme Varela. Nous avons créé un groupe et une équipe qui permettent au public de s'identifier. Car les joueurs donnent tout pour le club. Les gens voient l'envie, le plaisir, le travail. En Suisse, il n'y a qu'à Berne et Bâle où une telle communion est possible."
Super League, 19e ronde (07-08.02)
Vaduz-Aarau SA 17h45
YB-Bâle SA 17h45
Bellinzone-Sion DI 16h00
GC-Zurich DI 16h00
NE-Xamax Lucerne DI 16h00
Classement
1. Zurich 18/42
2. Bâle 18/38
3. YB 18/32
4. GC 17/28
5. Aarau 17/24
6. NE Xamax 18/18
7. Sion 17/17
8. Bellinzone 17/14
9. Vaduz 17/14
10. Lucerne 17/11