Le coup de gueule de Bernard Challandes

«J'ai encore une année de contrat. Franchement, je ne sais
pas si je vais l'honorer. Je m'interroge vraiment... Où est le
plaisir ?» Au lendemain de la défaite du FC Zurich 4-2
concédée à Berne devant les Young Boys, Bernard Challandes était
encore dans les cordes.



Ce sont, bien sûr, les trois penalties accordés à l'adversaire en
quatre jours qui interpellent le technicien neuchâtelois.
«C'est tout simple: on récompense les tricheurs,
fulmine-t-il. Comment peut-on siffler un penalty dimanche sur
l'action entre Regazzoni et Lampi ? Accorder un penalty, c'est
donner un goal. Or, l'arbitre doit être sûr à 100 %. Pas à 30 ou à
50. Je connais bien «Rega». Il rigolait à la fin du match. Je dois
admettre qu'il a très bien joué le coup. Mais maintenant que
dois-je faire: apprendre à Nikci à tomber ? On dit que tout
s'équilibre sur une saison. Si tel est le cas, je me réjouis
vraiment de suivre nos prochains matches».

Pas à armes égales

Ce coup de gueule contre l'arbitrage, sans doute un brin
excessif, est nécessaire selon Bernard Challandes pour rappeler une
vérité: le FCZ ne lutte pas armes égales avec Bâle et Young Boys.
«Bâle et YB possèdent un vrai stade moderne avec des loges. Pas
nous, lance-t-il. Le budget de Bâle approche les 35
millions de francs, celui des Young Boys les 25 millions. Le nôtre
est de 15 millions».



Le transfert l'été dernier de Zurich à Bâle de l'attaquant Ohran
Mustafi illustre le fossé qui sépare aujourd'hui les deux clubs.
«Nous lui avons proposé un contrat qui correspondait à celui
que nous offrons à un joueur de 18 ans, précise Bernard
Challandes. Il nous avait assuré que son avenir était à Zurich
et puis les Bâlois sont venus à la charge».



Il est donc logique que le FCZ ne possède pas la même profondeur
de banc que ses deux rivaux. «Nous assumons notre choix de
miser sur les jeunes, de ne pas les considérer comme les 25e, 26e
et 27e joueurs du contingent, poursuit Bernard Challandes.
Dimanche, nous avons débuté la rencontre avec cinq joueurs
formés au club. J'ai dû, ensuite, introduire Philippe Koch qui
vient de fêter ses 18 ans».

Un calendrier plus favorable

Malgré le déséquilibre des forces en présence et les
«couacs» de l'arbitrage, Bernard Challandes ne désarme
pas. Il croit le FCZ toujours capable de damer le pion à Bâle et
aux Young Boys. «Nous les recevrons tous les deux au
Letzigrund, lâche-t-il. Les confrontations directes entre
les trois prétendants seront décisives. A condition, bien sûr, ne
pas lâcher des points contre les autres. Notre calendrier est
désormais plus «agréable». Nous n'aurons plus, par exemple, à aller
jouer à Berne quatre jours après un match de Coupe contre
Bâle...»



La trêve de deux semaines imposée par l'équipe nationale tombe à
pic pour le FCZ. Bernard Challandes espère récupérer son buteur
Eric Hassli, qui souffre d'une déchirure musculaire à la cuisse. Il
prie aussi pour que Xavier Margairaz retrouve au plus vite ses
meilleures sensations. «Xavier n'est pas encore prêt,
admet-il. Il souffre d'une petite inflammation aux adducteurs.
Je souhaite qu'il dispute au plus vite un match complet avec
les M21. Je compte vraiment sur lui pour le sprint final. A mes
yeux, il n'y aura aucun problème de complémentarité entre Abdi et
lui. Ils peuvent jouer ensemble. Quitte à modifier notre système de
jeu en n'alignant qu'un seul demi défensif».



si/bao