Bâle ne veut pas céder sa couronne sans lutter. Au Letzigrund,
pour le compte de la 34e journée d'Axpo Super League, les Rhénans
se sont imposés 3-1 face au FC Zurich, lequel ne possède plus qu'un
point d'avance au classement deux matches avant la fin de la
saison.
La formation de Bernard Challandes conserve toutefois son destin
en mains, puisque des succès à Bellinzone et contre Grasshopper
lors des deux dernières journées seraient synonymes de douzième
titre national. Les Zurichois auront cependant une pression énorme
sur les épaules. Pression qu'il faudra mieux gérer que face au
FCB.
"Nous devons vivre avec cette défaite, embrayait Bernard
Challandes. Nous voulons montrer que nous ne sommes pas morts. Nous
sommes d'ailleurs toujours en tête. Dès lundi, nous travaillerons
pour prouver que le FCZ est encore là".
Le raté de Margairaz
Tournant du match, Margairaz se retrouva seul face à Costanzo
peu de temps après le retour des vestiaires. Hésitant, tardant un
peu trop, le Vaudois se heurtait au portier argentin resté
longtemps debout sur ses appuis. A l'instar de plusieurs de ses
coéquipiers en situations favorables, l'ancien joueur d'Osasuna
manquait son affaire et laissait Bâle dans la partie. "Le
football est parfois facile, ironisait Challandes. Quand je dis
facile, je pense à l'efficacité (des Bâlois)...".
Le FCZ était entré sur la pelouse avec une crainte certaine.
Timide comme rarement cette saison, il subissait le jeu en première
période, concédant l'ouverture du score à Gelabert à la 37e. Un mal
peut-être nécessaire, puisque Zurich retrouvait dès lors une partie
de son jeu et revenait au score cinq minutes plus tard seulement,
par Djuric.
Tactique peu payante
Le
demi suédois fut toutefois, comme plusieurs de ses coéquipiers,
passablement décevant. Mal à l'aise dans un alignement en 4-1-4-1,
le onze de Challandes - certes privé d'Alphone, suspendu - était
bien moins percutant que d'accoutumée.
Tico, décalé à droite en raison du recentrage de Margairaz,
n'apportait rien dans ce rôle, contrairement à son habitude quand
il partage avec Aegerter un rôle de filtre au milieu de
terrain.
Mieux en place en seconde période avec un passage en 4-4-2, le FCZ
se faisait toutefois prendre sur des contres rondement menés, le
premier par Stocker qui pouvait servir Streller et le second qui
débouchait sur un but, anecdotique, de Derdiyok dans les arrêts de
jeu.
«Encore possible !»
Déjà vainqueur au Letzigrund en quart de finale de la Coupe
(0-1), le FCB faisait bien plus que de poursuivre sa série
d'invincibilité contre son plus grand rival (depuis le 26 novembre
2006, soit 11 matches). Il s'offrait le droit de rêver à nouveau
d'un treizième titre. "Ce sera difficile, mais c'est encore
possible !", se réjouissait Christian Gross.
Ces statistiques induisent une question: Zurich nourrit-il un
«complexe FC Bâle» ? "Absolument pas, réfutait Challandes.
Aujourd'hui, sur la pelouse, dans le jeu, nous avons bien vu que ce
n'était pas le cas. L'équipe a tout donné et s'est battue jusqu'au
bout".
A l'opposé de la lutte pour la suprématie du pays, la relégation
automatique connaît le nom de sa victime. Vaduz n'aura en effet
tenu qu'une seule saison dans l'élite helvétique après son
historique promotion. Le club liechtensteinois, battu 3-1 à
Bellinzone, ne laissera pas, loin s'en faut, un très bon souvenir
de son passage en Super League. Affluence moyenne dérisoire, jeu
insipide et 22 défaites pour seulement 5 succès en 34
parties.
si/rsch
En attendant le drame ?
On le sait, un affrontement entre le FC Zurich et le FC Bâle est toujours emprunt de violences entre supporters. Ce n'est pas une nouvelle. Au Letzigrund, avec l'incompréhensible passivité des services de sécurité, on n'est pas passé loin du drame.
En laissant de côté les bagarres de rue avant la partie et les déclenchements d'engins pyrotechniques pourtant prohibés dans les stades - comment autant de ces engins passent-ils toujours les fouilles ? -, c'est au coup de sifflet final que le danger s'est fait le plus présent. Les supporters bâlois ont en effet pu pénétrer sur le tartan sans difficulté aucune, les tribunes n'étant pas grillagées et le service d'ordre aux abonnés absents.
Pas un seul agent pour prévenir d'éventuelles invasions de hooligans, si ce n'est quelques stewards ni formés, ni équipés pour la circonstance. C'est finalement sur l'initiative des joueurs du FC Bâle que les supporters sont remontés à leurs places. Heureusement que la Südkurve du FCZ est restée sagement dans son secteur, car là non plus, aucune force de l'ordre à l'horizon. Rien n'aurait pu empêcher un pugilat de 3000 Rhénans et autant de Zurichois sur la pelouse !
Il a fallu attendre de longues minutes, la casse des grillages séparant les secteurs et des fusées lancées directement sur des personnes pour que le service d'ordre ne daigne faire son entrée. A se demander s'il est nécessaire que quelqu'un perde la vie pour qu'enfin la sécurité soit confiée à des entités compétentes.
Super League, 34e journée
Aarau - YB 0-1 (0-0)
Bellinzone - Vaduz 3-1 (3-1)
Sion - NE Xamax 1-0 (1-0)
Lucerne - GC 1-1
31'Linz 0-1, 34'Gajic 1-1
Zurich - Bâle 1-3
37'Gelabert 0-1, 42'Djuric 1-1, 71'Streller 1-2, 93'Derdiyok 1-3
Classement
1. Zurich 34 / 73
2. Bâle 34 / 72
3. YB 34 / 67
4. GC 34 / 47
5. Bellinzone 34 / 42
6. Aarau 34 / 41
7. NE Xamax 34 / 37
8. Sion 34 / 33
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9. Lucerne 34 / 32
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10. Vaduz 34 / 22