Le point sur la Super League avant la reprise

Limites financières, marché bloqué, Coupe du monde en vue, la
sagesse a prévalu au niveau des transferts pendant la pause
hivernale. Un calme qui ne va pas durer longtemps, avec la reprise
de la Super League ce week-end et un première rencontre au sommet
entre les Young Boys, leaders, et leur dauphin, le FC Bâle.



Séparés par sept points, les deux grosses cylindrées du
championnat en découdront dimanche, au Parc St-Jacques. Or YB, qui
attend son douzième titre depuis 1986, a pour l'heure toujours su
profiter de la confrontation directe avec le FCB pour garder la
main sur la Super League (victoires 2-1 à Bâle en août et 2-0 à
Berne en novembre).

Comme Zurich

Si un nouveau succès les placerait sur la voie royale, tout
autre résultat obligerait les hommes de Vladimir Petkovic à encore
regarder dans leur rétroviseur un bout de temps. Pour rappel, lors
du premier titre de Lucien Favre à la tête du FC Zurich en 2006,
Bâle possédait une marge de huit longueurs sur le FCZ à la reprise
du championnat. Preuve qu'un retour n'est de loin pas
impossible.



Il ne faut pas oublier non plus qu'avant leur défaite de novembre
dans la capitale, les Rhénans étaient revenus à quatre points des
Bernois. Un leader bien décidé toutefois à enfin regoûter au sacre,
en témoignent les efforts (payants) pour conserver l'Ivoirien
Seydou Doumbia - meilleur buteur de Super League avec 17
réalisations, 37 en 48 matches de championnat au total -, qui ne
quittera finalement la Suisse pour le CSKA Moscou qu'en juin.

Sept pour deux places

Le deuxième point chaud du classement, derrière les deux
premières places qualificatives pour la Ligue des champions et qui
semblent hors de portée, sera la lutte pour un billet en Europa
League - places 3 et 4 -, qui concerne pas moins de sept équipes:
Lucerne (29 points), Xamax (26), Grasshopper (26), Sion (26),
Zurich (23) et St-Gall (23).



Difficile de prévoir qui sortira en tête de ce wagon des "viennent
ensuite", tant les formations sont proches. Lucerne, St-Gall et GC
ont misé sur la stabilité, avec très peu d'arrivées et de départs.
Seuls faits marquants, le départ du champion du monde M17 Haris
Seferovic, qui a quitté les "Sauterelles" pour la Fiorentina, et,
chez les "Brodeurs", les engagements de Daniel Imhof (Bochum/
ancien joueur emblématique du club de 1999 à 2005) et de Germano
Vailati (Sion), lequel sera en concurrence avec l'actuel titulaire
Daniel Lopar pour une place dans les buts.



Champion en titre, le FCZ a réalisé une purge en laissant partir
six joueurs, tout en signant le transfert certainement le plus
spectaculaire de l'hiver, le retour d'Allemagne de Ludovic Magnin
(Stuttgart), venu reconquérir du temps de jeu en vue de la Coupe du
monde.



La venue sur les bords de la Limmat du vice-capitaine de l'équipe
de Suisse suffira-t-elle à insuffler un nouvel élan à la formation
de Bernard Challandes, décevante au cours d'un automne qui l'a vue
perdre beaucoup de forces en Ligue des champions?

Xamax affaibli, Sion stable

Chez les Romands, la trève hivernale n'a pas
du tout eu la même saveur. Enfin débarrassé du poids de la lutte
contre la relégation, Neuchâtel Xamax a perdu ses deux meilleurs
atouts offensifs: le Nigérian Ideye Brown (12 buts), parti à
Sochaux, et le Tessinois Mario Gavranovic (8 buts), qui s'est
envolé pour Schalke. Si l'affaire a été plutôt juteuse du point de
vue financier (Brown transféré pour 6,5 millions de francs et
Gavranovic rapportant environ 1 million au club de la Maladière),
elle force Pierre-André Schürmann à revoir ses plans.



La venue de l'ancien Sédunois Sanel Kuljic ne saurait suffire pour
permettre à l'attaque neuchâteloise de continuer sur le même rythme
(troisième plus efficace de Suisse). La signature d'une seconde
pointe aux côtés de l'Autrichien semble ainsi être devenue une des
priorités des Xamaxiens.



Une fois n'est pas coutume, la tranquillité a régné en Valais. Le
FC Sion a simplement complété son contingent avec deux défenseurs
(le Brésilien Ady et l'Argentin Guillermo Imhoff) et un attaquant
(le Serbo-Suisse Aleksandar Prijovic), tout en "dégraissant"
(départs de Dabo, Yusuf, Vailati, Yerli et Servin, auxquels
pourraient s'ajouter ceux de Crettenand et Ahoueya). Une stabilité
censée donner à l'entraîneur Didier Tholot -bientôt un an passé à
Tourbillon!- ce qui lui manque depuis le début de saison: la
régularité.

Aarau, cancre désigné

Neuvième et actuellement barragiste, Bellinzone a, comme
souvent, effectué un recrutement intéressant, avec notamment
l'ancien routinier de Serie A Fausto Rossini (Livourne), Drissa
Diarra (Lecce), Igor Djuric (Eupen/BEL) ou encore le champion du
monde M17 Pajtim Kasami (espoirs de la Lazio). De quoi espérer un
sprint final de folie pour refaire le retard de huit points sur le
premier nonrelégable.



En revanche, pour Aarau, à huit points de la neuvième place, la
messe semble déjà dite. Et ce ne devrait pas être l'arrivée du
latéral finlandais de Zurich Veli Lampi qui changera la donne ou le
bilan argovien: treize défaites, quatre nuls pour une seule
victoire...



si/tai