NE Xamax veut naviguer à vue cette saison

"Surtout pas revivre le cauchemar de la saison passée!" Est-ce
justement pour éviter que le navire ne parte encore à la dérive que
Sylvio Bernasconi et NE Xamax ont présenté leur saison 2008/2009
sur un bateau, bien amarré au nouveau débarcadère "La
Maladière-Xamax"?



"On espérait finir 5e mais on a été plus proche de la relégation",
analyse le président xamaxien. "On a fait des erreurs. Il était
faux de prendre des joueurs avec un nom. On apprend..." Tout ça, le
boss n'en veut plus. Son credo à lui, c'est la formation.
Jean-Michel Aeby (ex-Servette) a d'ailleurs reçu un contrat pro
pour les M21.

Laisser du temps à l'équipe

NE Xamax mettra donc un bateau neuf à
l'eau, avec des finitions encore à faire. "On veut se donner du
temps, pour que l'équipe trouve ses automatismes", livre Alain
Geiger. "Ce n'est qu'en fin de 1er tour qu'on fera des analyses".
Car si les Neuchâtelois ont beaucoup transpiré -"je n'ai jamais
autant couru", rigolait Raphaël Nuzzolo-, le jeu n'est pas encore
au point. "Le vrai test, ce sera dimanche contre Zurich!"



Un optimisme aussi revenu chez Nestor Clausen. "C'est vrai, je
n'étais pas optimiste la semaine passée, mais trois joueurs sont
arrivés depuis! Il est temps de faire circuler ce bateau..."

Geiger: "Il fallait changer quelques chose"

tsrsport.ch: Le directeur sportif que vous
êtes a beaucoup travaillé cet été!



ALAIN GEIGER: Quand on finit 8e, on doit changer
quelque chose. Le public a aussi du plaisir à voir des nouveaux. Il
était de plus important de permettre à l'entraîneur d'avoir une
réelle emprise sur son équipe.



tsrsport.ch: Qu'y aura-t-il donc de
nouveau?



ALAIN GEIGER: L'équipe avait parfois tendance à
s'endormir un peu. Là, elle aura une grande diversité, avec des
joueurs plus techniques, comme Taljevic, et d'autres plus
agressifs, comme l'Argentin Furios.

"Aucun doute sur Sulimani"

tsrsport.ch:

Vous parlez de diversité, mais
n'est-ce pas un pari d'engager Hussein Sulimani, qui vient d'Arabie
Saoudite?

ALAIN GEIGER:

C'est le transfert pour lequel je
n'ai aucun doute! Ce n'est plus un gamin, mais un vrai baroudeur.
Je n'ai pas beaucoup d'éléments avec 3 Coupes du monde dans les
jambes! Il est solide mentalement et voulait venir en Europe. L'an
passé, il avait fait un test concluant à Lorient, mais il était
extra-communautaire...

tsrsport.ch:

Mais comment en arrivez-vous à
l'idée d'engager de tels joueurs?

ALAIN GEIGER:

Un club suisse n'a plus les moyens
d'engager un "nom" international. Il faut jouer sur
l'émotionnel.

"On a contacté Müller et Gygax"

tsrsport.ch: C'est-à-dire?



ALAIN GEIGER: Si on prend le cas de Niçoise, il
avait le choix entre jouer pour un club comme Xamax, aux 300
parties de Coupe d'Europe, ou pour Mouscron, avec 3 participations
européennes... Aujourd'hui, avec les "grands" joueurs, ce ne sont
malheureusement plus les valeurs sportives qui entrent en ligne de
compte, mais l'argent. Il n'y a qu'à voir avec Yakin au
Qatar.



On a contacté des gars comme Müller ou Gygax. Mais Xamax ne les
intéressait pas. Gygax a préféré l'argent, et la 2e Bundesliga. Un
tel joueur, c'est minimum 100'000 euros par année. Chez nous,
peut-être 6000 euros mensuels...



Propos recueillis par Daniel Burkhalter